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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 19:00

COMMUNIQUÉ de POLARS SUR GARONNE

Président et vice-présidente de Toulouse polars du Sud, nous avons rendu publique le 20 février dernier, notre démission en raison de désaccords. Cette décision, aussi douloureuse qu’elle fut, n’a pas entamé notre enthousiasme pour continuer à défendre et à promouvoir les littératures policières comme nous le faisons depuis plus de trente ans. C’est pourquoi nous avons le plaisir de vous annoncer la naissance de l’association Polars sur Garonne dont l’activité se manifestera tout au long de l’année. Outre les deux premières rencontres que nous vous proposons ci-après, nous vous donnons rendez-vous à l’automne où plusieurs importantes initiatives sont programmées.

Composition du comité directeur de Polars sur Garonne : Ida Mesplède (présidente), Catherine Laville (trésorière), Martine Bodereau et Brigitte Maréchaux (communication), Claude Mesplède (conseiller littéraire)

Toulouse : l'association Polars sur Garonne vous fixe rendez-vous

RENDEZ-VOUS AVEC POLARS SUR GARONNE

Vendredi 23 mai à 18 heures, Librairie des Frères Floury, 36 rue de la Colombette, Toulouse : Vincent Platini, enseignant chercheur à la Freie Universität de Berlin présentera son essai KRIMI (Éd.Anacharsis, Toulouse), une anthologie du récit policier sous le Troisième Reich. Modérateur : Claude Mesplède, conseiller littéraire de Polars sur Garonne.

 

Jeudi 3 juillet à 18 heures, Librairie Ombres Blanches, 50 rue Gambetta, Toulouse : Hervé Le Corre présentera son oeuvre la plus récente, APRÈS LA GUERRE (Rivages/Thriller), un roman bouleversant qui a reçu le prix européen du Point au salon de Lyon Quais du polar et le Prix Landerneau Polar. Modératrice : Ida Mesplède, Présidente de Polars sur Garonne.

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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 04:55

À Istanbul, Alper Kamu est un garçonnet de cinq ans. Dans son quartier, il a des copains tel le petit Hakan avec lesquels il joue volontiers au football. Il se méfie d'autres enfants plus âgés ou plus agressifs, qui se prennent pour des terreurs du coin. Les parents d'Alper sont des employés administratifs. Il semble qu'Erdogan Bey, le supérieur de son père, ait décidé de le muter hors d'Istanbul. Ne fréquentant plus l'école où il s'ennuie, Alper est un gamin très autonome. Il est quelque peu amoureux d'Alev Abla, qui a quatorze ans de plus que lui. C'est Alper qui, ce soir-là, découvre le cadavre de leur voisin Hicabi Bey, égorgé avec un couteau à pain. La victime était un ancien commissaire, veuf après le suicide de sa femme, Necla Hanım. Il a deux fils, qui ne vivent pas par ici. L'épicier Yacup le considérait comme un brave homme. Alper le connaissait un peu.

Ertan le Timbré, déficient mental du quartier, se trouvait sur le lieu du crime, ensanglanté. Ce qui fait de lui le meilleur suspect pour la police. Le bienveillant commissaire adjoint Onur Çalışkan reçoit le témoignage du gamin. Pour Alper, Hicabi Bey et Ertan ne sont que “deux cinglés inoffensifs”. Par contre, avec ses chiens, le voyou Gazanfer serait bien plus suspect qu'Ertan le Timbré. Après sa déposition, les policiers enquêteront dans l'immeuble où habitent Gazanfer, ainsi que John et Lennon, autres délinquants potentiels. Rebi Abi, un des fils d'Hicabi Bey, ne comprend guère la raison de ce meurtre. Le petit Alper a un autre problème à régler : la mutation annoncée de son père. Dès le lendemain, il va affronter Erdogan Bey, le chef sans doute corrompu du service. Une démarche qui n'aidera pas tant son père, c'est à craindre.

Le procureur Metin Bilgin est beaucoup plus hautain et idiot que le policier Onur Çalışkan. Il n'ignore pas la dangerosité de Gazanfer, mais la culpabilité d'Ertan lui convient. À moins qu'il ne lui vienne l'idée de soupçonner le père d'Alper. Échappant au menaçant Gazanfer, le gamin poursuit son enquête. Il interroge l'épicier Yacup et s'intéresse au marginal voisin Ruhan Bey. Celui-ci occupe une villa désaffectée du quartier, et semble habile dans la sculpture. Faut-il imaginer qu'il avait une relation conflictuelle avec Hicabi Bey ? Alper se croit sur la bonne piste, lorsqu'il fait parler la fiancée de John et Lennon : “J'étais à deux doigts de découvrir l'identité du meurtrier. J'allais sauver Ertan le Timbré. Et montrer à ce Metin Bilgin qui j'étais : un gars qui en avait.” Entre les embrouilles d'Erdogan Bey, la vraie vie de Ruhan Bey, et l'agitation de son quartier, Alper mettra plus de temps qu'il ne pensait à éclaircir le mystère...

Alper Canigüz : L'assassinat d'Hicabi Bey (Mirobole Éditions, 2014)

Il arrive que des détectives amateurs précoces soient les héros d'enquêtes destinées au jeune public. Ce serait faire offense à Alper Kamu de le comparer à ces personnages. Car, à cinq ans, il possède beaucoup plus de maturité que des ados, et même que des adultes. S'il consent à fréquenter les mômes de son âge, son savoir est déjà nettement supérieur au leur. Pour résoudre une telle affaire criminelle, il suffit d'un peu de jugeote, de son courage naturel et, pour se défendre, d'un revolver en plastique Dallas Gold. Du moins le petit bonhomme pense-t-il être assez mûr pour ça, alors qu'il reste sensible à l'histoire de la Reine des Neiges racontée par son amie Alev Abla. Peut-être qu'il est finalement à la hauteur, lui qui n'a pas peur de “ce triple con d'Erdogan”, ni du procureur borné.

C'est un délicieux roman, une comédie policière d'une belle drôlerie, que Mirobole Éditions a déniché là. L'auteur Alper Canigüz s'amuse avec une vraie maestria du décalage qui sert de base à ce suspense. Dans cette métropole de quatorze millions d'habitants, même si le gamin reste dans son quartier sur la rive orientale, les périls sont bien réels. Le petit Alper va donc traverser des péripéties souvent hilarantes, parfois plus risquées. Et l'assassinat d'Hicabi Bey aura son explication logique. La langue turque ayant donné son sens au mot “bakchich”, notons ici un petit coup de griffe concernant la corruption chez les chefs de l'administration. Aucun doute, on passe un excellent moment de lecture avec cet attachant Alper Kamu, un détective digne des plus grands noms de ce métier.

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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 04:55

5e salon « Le Polar se met au vert » les vendredi 30 et samedi 31 mai 2014 de 10 h à 19 h, Maison des Clubs, Vieux-Boucau (40, Landes)

Le salon des littératures policières « Le polar se met au vert » a pour but de faire connaître la production française de romans policiers en valorisant les collections des bibliothèques du réseau de lecture publique landais et permettre à un public de plus en plus nombreux de rencontrer des auteurs de talent.

« Le polar se met au vert », pour cette 5e édition, fait la part belle au roman noir et au polar espagnol avec la présence de Carlos Salem (Argentine), Cristina Fallaras et Rafael Reig (Espagne).

Le public peut partager avec une vingtaine d’auteurs des moments conviviaux et solliciter des dédicaces. Expositions de qualité, conférences et projection sont au programme.

Jeudi 29 mai à 18 h, cinéma de Vieux-Boucau : Concert-littéraire « Les Harmoniques », avec Marcus Malte, Virginie Teychené et Gérard Maurin, adapté du roman éponyme de Marcus Malte.

Le Polar se met au vert dans les Landes, 30 & 31 mai 2014

RENCONTRES AVEC LES AUTEURS

Vendredi 30 mai

11 h 30 : Portraits croisés... En tête à tête avec Michael Mention et Boris Dokmak, animé par l'association Fondu au Noir.

Samedi 31 mai

11 h 30 : Portraits croisés... en tête à tête avec Maud Mayeras et Ingrid Astier, animé par l’association Fondu au noir.

CONFÉRENCES ET TABLES RONDES

Vendredi 30 mai

14 h : Le crime familial

avec Barbara Abel et Sophie Loubière, animée par l’association Fondu au noir.

16 h 30 : Crime social : le roman noir, miroir de la société moderne

avec Marin Ledun, Laurence Biberfeld et Antonin Varenne, animée par Hervé Delouche (association 813 – Les amis des littératures policières).

19 h 30 : Regard sur le polar ibérique actuel

avec Carlos Salem, Cristina Fallaras et Rafael Reig, animée par Hervé Delouche (association 813 – Les amis des littératures policières).

Samedi 31 mai

14 h : Polar & humour : s’évader dans la fiction noire

avec Sébastien Gendron et Carlos Salem, animée par l’association Fondu au noir.

16 h 30 : Crime écologique, politique... ou quand le roman noir dénonce

avec Marcus Malte, Pascal Dessaint et Jean-Hugues Oppel, animée par Hervé Delouche (association 813)

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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 04:40

Les adhérentes et adhérents de l'association 813 sont invités à voter pour le premier tour des Trophées 813, avant le 1er juin. Il s'agit de voter dans les quatre catégories pour des ouvrages parus entre le 1er janvier et le 31 décembre 2013.

-Trophée du roman francophone ou recueil de nouvelles

-Trophée du roman étranger ou recueil de nouvelles – trophée Michèle Witta

-Prix Maurice Renault (essai, étude, article de presse, magazine)

-Trophée BD (pour un album et non un auteur, un dessinateur, un scénariste)

Les auteurs ou dessinateurs déjà primés pour les romans français, étrangers et les bandes dessinées ne pourront plus être récompensés. Il n’est pas impératif de proposer cinq choix dans chaque catégorie (de un à cinq), de même qu'il n’est pas obligatoire de voter pour toutes les catégories. Pour ceux qui hésiteraient à envoyer leur suffrage, n'oubliez pas qu'un nombre important de votants au premier tour ne peut que diversifier et élargir les sélections dans chaque catégorie.

L'association 813 encourage à participer au vote par mail. Le bulletin a été envoyé à tous les adhérents par courrier mais aussi par voie électronique, pour ceux qui ont fourni une adresse mail. Il sera aussi disponible sur la Liste ou sur le blog 813.

Spécial adhérents Association 813 : le 1er tour des Trophées

Le bulletin est à retourner avant le 1er juin 2014

Soit par mail à Frédéric Prilleux : trophees813@gmail.com

Soit par la poste: Frédéric Prilleux, 2 rue des Islandais, 22580 PLOUHA

Comme chaque année, les cinq ouvrages ayant recueilli le plus de voix dans chaque catégorie, seront proposés pour la sélection du 2e tour afin de déterminer les gagnants des Trophées 2014.

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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 04:55

Près de dix ans après son décès, rendons une fois encore hommage à Brice Pelman (1924-2004), un des romanciers parmi les plus originaux de la collection Spécial-Police du Fleuve Noir d'antan. Datant de 1980, le premier titre est une excellente comédie policière, un chassé-croisé entre plusieurs personnages. Une histoire riche en rebondissements, teintée d'un certain humour, dont l'épilogue est savoureux. Le second titre, publié en 1998, est l'ultime roman paru de Brice Pelman. Il donnait une suite à la première aventure de Pierre Meysonnier, “Le trésor de la Casbah Souira” (1995). Le directeur de collection tarda à publier ce second épisode, et finit par le caser dans une collection SF-Mystère éloignée de son sujet. Ça reste un des très bons suspenses du regretté Brice Pelman.

 

"La péniche au trésor" (1980) :

Homme jeune et dynamique, Victor Tiphaine rentre en France après plusieurs années. Son oncle Clovis est un vieil original fortuné, vivant à bord d'une péniche (Janus) sur la Seine. Il a demandé à Victor de faire le voyage, car il pense que sa fin est proche. Clovis veut parler à son neveu d'un trésor qu'il possède. Dans l'avion, Victor fait la connaissance de la belle Jenny. Suite à ce véritable coup de foudre, ils n'ont plus envie de se quitter. Mais, quand Jenny se rend aux toilettes dans l'aéroport, des hommes enlèvent Victor. Ils vont le séquestrer dans une cave. Un personnage lui ressemblant fortement, le nommé Tantale, va se substituer à lui et se rendre sur la péniche de Clovis.

Jenny ne parvient pas à croire que Victor l'ait aussi brutalement laissée tomber. Toujours de bon conseil, sa meilleure amie Pia va l'aider à faire la lumière sur cette situation. Se faisant passer pour une journaliste, Pia va rencontrer Clovis – et Tantale, le faux Victor. Le vieil homme tombe immédiatement sous le charme de la séduisante Pia. Ce qui ne plaît guère à Mariel, une vieille amie de Clovis qui a tendance à trop le couver selon lui. Quand Pia fait entendre à jenny la voix enregistrée de Tantale, elle comprend que ce n'est pas le vrai Victor... Et le trésor ? Clovis en aurait été dépossédé par un certain Englebach. Il admet que celui-ci a abusé de sa confiance. Pour retrouver la trace du trésor, il s'agirait de retrouver le fameux Englebach, actuellement au Pays-Bas. De son côté, Victor doit sortir des griffes de ses ravisseurs, et tenter de rejoindre Jenny. Pia, quant à elle, prend aussi beaucoup de risques en suivant Tantale...

Brice Pelman : La péniche au trésor – La Pierre Makatea (Fleuve Noir)

"La pierre Makatea" (1998) :

L'aventurier Pierre Meysonnier et la belle journaliste Gildadora partent ensemble en Russie. À Saint-Pétersbourg, ils comptent retrouver Julie Lavoine, une jeune femme ayant échappé par miracle à plusieurs catastrophes. Le couple pense qu'elle est protégée par la Pierre Makatea, qui rend son possesseur immortel. Gildadora en bénéficia dans une précédente affaire. Julie Lavoine a probablement volé ce joyau entre-temps. Les renseignements du journaliste Onéguine sont minces, menant Meysonnier aux abords du Palais Sokolov. Il y surprend deux hommes qui essaient d'y pénétrer par effraction.

Pour sa part, Gildadora s'adresse à la police, en la personne du commissaire Brodsky. Pas insensible au charme de la jeune femme, le flic ne va pas ménager ses efforts afin de trouver la trace de Julie Lavoine. Ce qui semble une mission impossible. En planque devant le Palais Sokolov, Meysonnier et Gildadora assistent à l'arrivée d'Igor Bajenov, qui ne manque pas d'admirateurs. Celui qu'on surnomme Le Nouveau Tsar n'est autre que le compagnon de Julie Lavoine. La Pierre Makatea servant à conquérir et à garder le pouvoir, l'hypothèse est plausible. Pendant ce temps, deux truands français rôdent dans Saint-Pétersbourg. Le couple peut-il faire confiance au policier Brodsky, ou au chauffeur de taxi Vladimir ? Meysonnier et Gildadora n'ont pas peur de prendre des risques, afin de mettre la main sur la précieuse pierre...

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 04:55

Au temps de l'université, à Princeton, ils étaient quatre bons copains, aujourd'hui âgés de trente ans. Originaire du Missouri, Nolan Albright fait une carrière politique dans son État natal. Le californien Jeffrey Hocks s'est vite enrichi grâce à l'informatique et Internet. Il est toujours marié à Sara, une texane intellectuelle qu'il rencontra à Princeton. Comme ils s'y attendaient, Evan Wolff a bien réussi dans la profession d'avocat. Quant à Will Walker, il se sentait un peu déplacé à Princeton, lui qui voulait devenir musicien. Son groupe ayant connu des déboires, il a été engagé comme ingénieur du son d'un studio de Newfield, dans le New Jersey. Il est marié à Cynthia, enceinte de cinq mois. S'il est le moins fortuné, Will respecte leur tradition de se réunir chaque année, pour un week-end de golf. Cette fois, c'est chez lui que sont invités ses amis. Son épouse s'absente pour l'occasion.

Evan sera en retard, mais Nolan et Jeffrey arrivent. Will a pour projet de créer une maison de disques. Il en profite pour solliciter financièrement ses copains aisés. Si Nolan accepte illico, Jeffrey affirme être quasiment ruiné. Et il s'interroge sur Sara, sa femme étant elle aussi enceinte. Ses copains ne comprennent pas ce qui se passe, lorsque Jeffrey braque une supérette (pour 180 dollars) et kidnappe la jeune employée, Marie, lycéenne. Ni Will, ni Nolan, ne réalisent assez tôt que c'est un enlèvement. Le seul refuge auquel pense à ce moment-là Will, c'est le studio d'enregistrement, vide le week-end. Il est déjà trop tard pour tout stopper : Jeffrey est responsable de la situation, les deux autres sont complices, voilà ce que retiendrait la police. Quand la jeune Marie demande à Will de la protéger, car il apparaît le moins agressif des trois, il promet de le faire.

Lorsque Evan arrive à la gare de Newfield, Will préfère l'écarter de l'affaire, non sans lui demander quelques conseils en tant qu'avocat. Puisqu'elle n'a pas été brutalisée, Nolan espère négocier avec Marie son silence contre une belle somme d'argent. Le déroulement du hold-up, et le fait que le braquage ne soit pas évoqué dans les infos, indiquent que la jeune fille n'a pas dit toute la vérité. Quarante mille dollars devraient la calmer. Par contre, la tension est vive entre Nolan et Jeffrey. Juste cette vieille inimitié datant de leurs années à l'université, autour de la séduisante Sara ? Bien que la solution à leur problème semble en bonne voie, des impondérables risquent de surgir...

Michael Kardos : Une affaire de trois jours (Série Noire, 2014)

Il s'agit d'un suspense élaboré dans les règles de l'art, avec les meilleurs ingrédients. Un narrateur qui, nous explique-t-il dès le début, a des motifs de craindre la violence. Une bande de trentenaires “socialement insérés” n'ayant pas de raisons d'être impliqués dans un acte délictueux ou criminel. Pourtant, ce sera le cas, et la nervosité inhérente à un huis-clos va entraîner une ambiance très tendue. On risque le dérapage à tout instant, soit entre les ravisseurs improvisés, soit envers leur otage. Car, si la retenir est déjà grave, toucher la jeune fille serait interprété comme une menace de mort, selon la législation américaine. Trouver une issue alors que la situation reste confuse, pas si simple.

Derrière l'intrigue purement polar, on trouve aussi un reflet de l'Amérique. Ces anciens élèves de Princeton sont censés incarner la réussite sociale, professionnelle et personnelle typique de ce pays. Pourtant, le politicien Nolan a connu plus d'échecs que de succès. Le souvenir de ses premières campagnes en témoigne. La fortune du businessman Jeffrey est plutôt incertaine. En outre, il a toujours été jaloux de sa femme, plus cultivée que lui. De son côté, l'avocat Evan ne semble pas pressé de se mouiller pour ses amis, non plus. Quant à Will, que reste-t-il de ses chimères d'une gloire artistique ? Des projets, oui... Un statut enviable, une apparence de charisme et d'équilibre, servant à masquer une certaine lâcheté chez ces personnages. Quelques scènes issues de leur passé nous permettent de mieux les connaître. C'est là que, en plus d'un bon suspense, réside l'aspect “roman noir” de cette histoire.

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 04:55

Maël, son amie Youna, et leur copain Loïc sont trois enfants, habitués à fréquenter les rivages du Golfe du Morbihan, en Bretagne. Parfois, ils finissent par trouver ces balades un peu ennuyeuses. Il y a bien ce bateau naufragé tout abîmé, qui est venu s'échouer depuis un certain temps pas loin de la côte. Mais “ce rafiot est maudit. Il y a quelques années, deux garçons sont partis en mer avec lui, et ils ont disparu sans que l'on retrouve leurs corps.” Loïc n'est pas trop partant pour accompagner ses amis Maël et Youna à bord. C'est pourtant lui qui découvre un drôle de signe à l'intérieur de l'épave. Ce double cercle ne peut qu'être le symbole de deux îlots du Golfe, Gavrinis et Er Lannic.

Gavrinis abrite un tumulus réputé, datant des temps très anciens, un site qui ne se visite plus durant cette partie de l'année. L'îlot voisin, presque jumeau, d'Er Lannic est une réserve naturelle où l'on n'a pas le droit de débarquer. Néanmoins, malgré la brume qui les entoure maintenant, les trois enfants ne craignent pas d'aborder sur Er Lannic. Ils cherchent d'improbables indices sur l'îlot. Au moment de repartir, leur barque a disparu, possiblement entraînée par la marée. Ils doivent essayer de passer la nuit ici. Ce n'est pas l'imagination assez morbide de Youna qui peut rassurer ses deux copains. Un garçon à l'allure un peu inquiétante vient finalement à leur rencontre...

Yann Tatibouët : Les naufragés de Gavrinis (Coop-Breizh, 2014) & Dans le sillage des forbans (Coop-Breizh, 2013)

Yann Tatibouët publie en ce printemps 2014 une trilogie de contes pour la jeunesse, dont “Les naufragés de Gavrinis” est le premier tome. C'est à la fin de cette histoire que Maël, Youna et Loïc créent un club secret chargé d'aider les revenants. Ils le baptisent Le Club de l'Au-delà, et leur cri de ralliement sera Ar Bed All ! Leurs aventures se poursuivent dans deux autres volumes, “Le chevalier de Suscinio” (ayant pour décor un château médiéval de la presqu'île de Rhuys) et “Le gardien du phare de Tévennec” (au large du Finistère, entre la pointe du Van et l'île de Sein). Trois romans destinés à la jeunesse, publiés dans la collection Beluga, diffusée par Coop-Breizh. L'auteur connaît bien les lieux évoqués pour ce premier titre, puisqu'il vit près du Golfe du Morbihan. La Bretagne n'est pas exempte de légendes sur les fantômes, dont il s'inspire pour cet agréable récit mystérieux. Les illustrations sont d'Hugues Mahoas.

À ses débuts, il y a environ dix ans, Yann Tatibouët a écrit deux romans destinés à un public adulte, des intrigues aussi sombres que réalistes, “Priez pour nous” et “Tenter le diable”. En avril 2013, il a réuni en un seul volume ces premiers titres, un diptyque historique ayant pour décor le Golfe du Morbihan, deux volets d'un roman noir très réussi. Publié aux Éditions des Montagnes Noires, “Dans le sillage des forbans” est diffusé par Coop-Breizh. Un ouvrage à ne pas manquer.

"Priez pour nous" (partie 1): Le Bono, petit port du Morbihan, novembre 1918. Blessé, Vincent a terminé la guerre un peu plus tôt que tant d'autres. Aujourd'hui, il cherche dans le secteur l'assassin de sa fiancée Anna, un nommé Le Trubard. Sans le vouloir, Vincent sauve de la noyade une jeune femme, Gaëlle. Elle est enceinte d'un homme, dont elle tait l'identité. Vincent devient l'ami de deux vieux pêcheurs, Gwendal et Aristide. Il loge chez Gwendal, tout près de la maison de Gaëlle. Bien que l'idée déplaise à ses proches, Aristide initie Vincent au métier de pêcheur. Il l'embarque sur son forban, bateau traditionnel. Si Vincent y est mal préparé, il se montre portant à la hauteur. Aristide veut profiter de ces sorties dans le Golfe pour repérer son fils Loeiz, déserteur vivant en clandestin. Aucune trace de lui, mais la pêche est fructueuse.

Vincent est assez bien accepté par la population du Bono. La laide Marie Becbras, bienveillante commère, sympathise avec lui. Gaëlle souhaite se marier avec Vincent. Elle lance la rumeur qu'il est le père de son futur bébé. Bien que peu motivé, le jeune homme ne dément pas. En vue du mariage, Gaëlle et Vincent rencontrent le curé. Un pèlerinage de repentance est organisé : nus-pieds, Vincent et le mécréant Aristide (vieil adversaire du curé) se rendent à Sainte-Anne d'Auray. Pour aider Gaëlle, Vincent apprend aussi l'ostréiculture. Néanmoins, il y a toujours de la vengeance dans l'air...

Yann Tatibouët : Les naufragés de Gavrinis (Coop-Breizh, 2014) & Dans le sillage des forbans (Coop-Breizh, 2013)

"Tenter le diable" (partie 2) : Automne 1943. Un chalutier est intercepté alors qu’il se dirigeait vers l’Angleterre. Le nazi Kurt Friedrich et le jeune milicien Erwan Falc’hun mènent l’opération. Dornaour et son équipage sont arrêtés. Le bateau est détruit. Seul son beau-frère, Ar Bir, peut s’échapper. Il a reconnu Erwan, comme eux natif du port du Bono. C’est le fils adoptif de leur ami Vincent, capitaine dans la marine marchande. A son retour chez lui, Ar Bir doit se cacher. Recherché, il se réfugie chez le vieux Gwendal, conteur célèbre dans la région. Erwan le milicien et Friedrich le nazi continuent à persécuter la population locale, menaçant même Jeanne, l’institutrice, qui se met à l’abri chez la sœur d’Ar Bir. Erwan est assassiné dans de mystérieuses circonstances. Son père adoptif revient au Bono.

Vincent ignorait qu’Erwan, dont les origines furent si troubles, était devenu milicien. Il ne s’apitoie pas sur son sort. Il tombe sous le charme de l’institutrice. Celle-ci était déjà courtisée par Dornaour, dont on est sans nouvelle. Vincent et ses amis doivent trouver le moyen de faire passer Ar Bir à l’étranger. Retaper un vieux navire paraît saugrenu, car la surveillance des occupants est constante. Le conteur Gwendal met au point un stratagème, avec la complicité de son ami curé. Vincent et lui dupent Friedrich, mais la traversée est périlleuse sur ce fragile bateau...

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 04:55

En 1954, Marseille reste la capitale des truands, des trafics et des règlements de comptes dans le Milieu. Jacques Gipar est le reporter le plus actif du journal France-Enquêtes dirigé par Pierre Garry. Accompagné de son adjoint Petit-Breton, le journaliste compte enquêter sur place, au sujet des derniers meurtres marseillais. Odette, la petite-amie de Gipar, va les rejoindre sans tarder par le train. Alors qu'ils arrivent dans la région d'Aix-en-Provence, avec leur Simca Aronde bleu ciel, Gipar et Petit-Breton prennent deux hommes en auto-stop. Ils se prénomment Giorgio et Fernand. Très vite, la voiture du journaliste est prise en chasse par une Ford Vedette noire. Ils parviennent à se dégager, trouvant refuge à l'hôtel-bar Le Mistralou, dans la campagne provençale.

Giorgio et Fernand admettent que c'est après eux qu'en avait la Vedette noire. Ils sont impliqués dans le trafic de cigarettes américaines, florissant à cette époque. Beaucoup de lots en provenance de Tanger (Maroc) sont débarqués la nuit dans les calanques proches de Marseille. Puis ce tabac est vendu à la sauvette, ou transporté frauduleusement à Paris. Environ deux ans plus tôt, le cargo Pirius fut arraisonné par des pirates et délesté de sa cargaison de cigarettes. Une affaire qui a laissé des traces dans le Milieu. Gipar se rend à Marseille, où il dépose Petit-Breton afin qu'il se renseigne. Le correspondant local de France-Enquêtes n'a nullement envie de se mouiller. Ayant réceptionné Odette à la gare, Gipar retrouve sa Simca Aronde avec les quatre pneus crevés et les vitres brisées.

Aucun garagiste marseillais n'a accepté de dépanner le reporter, mais il en trouve un en-dehors de la ville. Alors qu'il cherche à exfiltrer Giorgio et Fernand, Gipar est de nouveau pourchassé par la Ford noire. Il prend bientôt contact avec le commissaire Bornichard, qu'il connaît déjà. Celui-ci lui révèle que Giorgio et Fernand sont plus dangereux qu'il n'y paraît. De retour avec Petit-Breton à l'hôtel Le Mistralou, Gipar comprend que sa petite-amie a été enlevée par les truands en Vedette noire. Le ravisseur donne rendez-vous à Gipar, le soir-même à dix heures, du côté de Notre-Dame-de-la-Garde. Le reporter n'a pas d'autre choix que d'y aller...

Th.Dubois – J.L.Delvaux : Trafic sur la grande bleue (Éd.Paquet 2014)

Cette bande-dessinée constitue le cinquième tome des aventures de Jacques Gipar, après Le gang des pinardiers, Le retour des capucins, Une 2CV pour Luciano, et La femme du notaire. Il s'agit de BD au graphisme traditionnel, dont les effets sont très soignés. L'automobile étant la thématique de cette collection Calandre, le dessin met en valeur les courses-poursuites et tous les véhicules que l'on pouvait voir à cette époque. Outre la Simca de Gipar, on croise une Traction Citroën 15CV, des camions Bernard ou Berliet, une Coccinelle (belge), un fourgon de police Saviem, une 4CV Renault et d'autres voitures. C'est la Ford Vedette des années 1950 qui est privilégiée dans cet épisode mouvementé. Sans doute a-t-on oublié que cette voiture fut produite en France, après la guerre.

Comme dans chaque tome de cette série, nous voilà plongés au cœur d'une intrigue pleine de péripéties. Les décors s'y prêtent, Marseille étant depuis toujours la ville du grand banditisme, du crime organisé, de multiples trafics. Les auteurs ont bien raison d'éviter la fausse bonhomie provençale. Y compris dans une scène s'inspirant de “la partie de cartes de Marius. Et le “garage Gaudin” n'est pas plus secourable que les autres... Bien sûr, une histoire située dans la France d'il y a soixante ans ne peut qu'inspirer la nostalgie. Les images raviveront des souvenirs, pour les lecteurs un peu moins jeunes.

Il s'agit bien d'une BD complète, avec son dénouement, mais une fin ouverte. L'éditeur annonce qu'elle sera suivie en 2015 par La Station du Clair de lune, nouvelles aventures de Jacques Gipar dans le monde des trafiquants de cigarettes. Une bande-dessinée dans la grande tradition, c'est toujours fort sympa.

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