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21 octobre 2015 3 21 /10 /octobre /2015 07:00

Le commissaire Léon est le plus singulier des enquêteurs de la PJ. Montmartrois de cœur, ce quadragénaire a ses habitudes au Colibri, un bistrot typique du quartier. Il habite avec sa mère Ginette, une Belge fière de ses origines. Même au bureau, il ne peut se passer de son chien Babelutte (c'est le nom d'une friandise, en Belgique). Si le commissaire Léon tricote, en cachette de ses subalternes, c'est pour ne pas fumer. En outre, ça lui permet de réfléchir posément. Entre son exubérante secrétaire Nina Tchitchi et ses inspecteurs, il a besoin de ces moments de répit. Si Babelutte disparaît, le temps d'une aventure sans lendemain avec le chien du voisin, il préférera bientôt le confort auprès de son maître.

Catherine Grangier, Héléna Danvers et Maura Servier sont trois amies des quartiers chics de Paris. Le père de Catherine n'est autre que le maire de Neuilly, Charles Grangier. La jeune femme est obsédée depuis quelques temps par son viril amant, Gilles. Son père se doute bien que ce gugusse doit avoir un casier judiciaire. Héléna Danvers vit avec sa fille de quatorze ans Carole et sa mère Clara. Cette dernière n'est pas exactement la sage vieille dame qu'imagine Héléna. Elle s'en apercevra sur le tard. Maura, épouse de Pierre Servier, a un fils de sept ans, Louis (Loulou). Elle aimerait bien renouer avec François, son amour d'antan sur lequel elle fantasme. Pierre, lui, va souvent chez les putes.

La rousse Maura picole beaucoup depuis quelques temps, siphonnant des litres de vodka. C'est que, trois mois plus tôt, elle a causé un accident de voiture mortel, en présence de ses amies Catherine et Héléna. Une gamine de sept ans, Lily, en a été la victime. Elles ont averti la police, mais elles ont préféré fuir le lieu de l'accident. Depuis, elles ont évité de se recontacter, et aucune des trois n'a parlé à quiconque de leur mésaventure. À vrai dire, Catherine n'a pas pu s'empêcher de raconter ça à son amant Gilles. Ce qui pourrait donner des idées malsaines à un type comme lui. De son côté, le petit Loulou a également trouvé un indice concernant cette affaire. Ce qui risque d'avoir des conséquences meurtrières.

François a fixé un rendez-vous nocturne à Maura, qui en est tout excitée. Il s'agit d'un piège pervers, destiné à l'humilier et à faire chanter son mari Pierre. Celui-ci paie la rançon exigée, et engage le détective Mario Vandensick afin de récupérer son fric. Pas sûr que l'enquêteur soit à la hauteur. Pierre découvre les dessous de l'affaire, le dramatique accident qui fut causé par son épouse Maura. Ce qui ne le retient pas de retourner voir les putes. D'autant qu'une certaine China est plus experte que la moyenne de ces pros du sexe. Quand Loulou découvre les maquettes secrètes de son père Pierre, il aurait matière à s'interroger. Mais le petit garçon va être bientôt kidnappé, et séquestré au côté d'un rat.

Quand le maire Charles Grangier est abattu, le commissaire Léon s'intéresse de plus près à ce cercle d'amis. Le douteux Gilles n'a pas le profil d'un tueur, mais sait-on jamais ? Ça sent la vengeance, ce genre de crimes. D'autant que la disparition de Loulou est signalée, et que la victime suivante n'est autre que Clara Danvers, la mère d'Héléna. La série est loin d'être terminée. Le commissaire Léon réalise que dans tous ces cas, il y a des traces de coquelicots autour des victimes. Ce qui n'est pas sans rappeler la mort de la petite Lily, dont le policier n'a que vaguement entendu parler jusqu'alors. Il essaiera d'intervenir afin de sauver ceux qui n'ont pas encore été atteints par cette suite criminelle…

Nadine Monfils : La nuit des coquelicots (Pocket, 2015)

Voilà un résumé pouvant apparaître un peu sérieux, alors qu'on connaît bien la fantaisie dont Nadine Monfils est coutumière. Qu'on se rassure, les enquêtes du commissaire Léon "n'engendrent pas la mélancolie". Entre un inspecteur maladroit, un curé commettant de curieux vols, la mère du policier avec son franc-parler, quelques habitués du Colibri (et de Montmartre) ainsi que bien d'autres personnages, on s'amuse beaucoup. L'auteure se plaît à épicer le récit grâce à des scènes érotiques, explicites et bienvenues car correspondant à l'état d'esprit des héroïnes dans ces moments excitants.

S'il s'agit effectivement de comédie policière, la base de l'intrigue reste malgré tout d'une vraie noirceur. La mort, fut-elle accidentelle, d'une enfant reste un véritable drame. C'est ce qui séduit dans ce roman : sombre vengeance, d'une part ; situations drôlatiques voire proches de l'absurde, de l'autre. Au fil d'une histoire composée de courts chapitres, Nadine Monfils nous raconte tout cela avec une très belle souplesse narrative. C'est ainsi que les lectrices et les lecteurs se sentent complices, entraînés par le récit. “Madame Édouard” et “La nuit des coquelicots”, les deux premiers tomes de la série, sont disponibles en format poche.

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 04:55

En 1791, la Révolution Française est loin d'être achevée. Le Roi étant toujours à la tête du pays, beaucoup pensent que la future Constitution créera un régime hybride, une royauté parlementaire où aristocrates et clergé auront moins de privilèges, où le peuple sera plus libre. Pourtant, entre le club des Cordeliers soutenant Danton, et celui des Jacobins plus à l'écoute de Robespierre, les espoirs d'une France nouvelle sont fragilisés. Dans son journal "L'Ami du Peuple", Marat prévient que la noblesse royaliste pourrait prendre sa revanche. En s'organisant de l'extérieur du pays, ou même de l'intérieur, car le Duc d'Orléans reste puissant, disposant de réseaux influents. Si La Fayette tient la Garde Nationale, l'agitation ponctuelle manipulée par les uns et les autres peut obliger à rompre l'actuel statu-quo.

Victor Brunel de Saulon, chevalier d'Hauteville, est âgé de dix-neuf ans. Originaire de la région de Tonnerre, en Bourgogne, il s'est éloigné de son père, le marquis de Saulon. À Paris, il s'appelle Victor Dauterive. S'il aime le dessin et la peinture, c'est dans la nouvelle Gendarmerie Nationale – qui succède à la Maréchaussée – que le jeune Victor est sous-lieutenant, désormais. Il est proche de La Fayette, son mentor. Ce dernier est obsédé par Marat. Sur le conseil d'Antoine Talon, ancien lieutenant-civil aux fonctions imprécises, La Fayette donne mission à Victor d'arrêter Marat. Sans uniforme, le sous-lieutenant se mêle à la population parisienne. Sympathisant avec l'artisan Duplay, il réalise que le peuple n'est pas insensible aux discours de Danton et de Robespierre, et fait plutôt confiance à Marat.

Repéré ou trahi, Victor est malmené par quelques admirateurs de "L'Ami du Peuple". Il n'a guère de temps pour s'occuper d'une série de petits vols commis dans son immeuble. Il finira néanmoins par remarquer la discrète jeune voleuse. De retour sur le terrain, Victor suit la piste du commissaire-élu Charpier, au service du Duc d'Orléans, membre du cercle des Vainqueurs de la Bastille. Nul doute que Stanislas Bourdon, Charpier et leurs amis, loin d'être des héros, ont des méfaits à cacher. À l'occasion d'une mésaventure, Victor retrouve un vieil ami de Tonnerre, le brigadier Vassel, sur qui il peut compter par la suite. Victor réussira à procéder à l'arrestation de Marat, mais il prend conscience de la sincérité de celui-ci et le laisse libre. Une faute que La Fayette ne peut laisser sans sanction.

C'est à Puteaux que le brigadier sexagénaire Picot recense un premier cadavre sorti de la Seine, à la tête coupée. Avec son ami chirurgien-barbier Bouvreuil, ils examineront deux autres morts similaires. Des cas qui ne semble guère intéresser le juge de paix Peretat. Le brigadier Picot s'étant trop approché des coupables, il est supprimé. Bouvreuil ne renonce pas, lui. D'autant qu'un des morts est identifié, c'est le mari de Mme de La Chesnaye. De son côté, Victor apprend qu'un de ses contacts, De Gastine, qui l'avait initié aux arcanes du pouvoir, a été assassiné. Un meurtre politique ? En ces temps révolutionnaires, il existe aussi des enjeux financiers. S'agissant de sommes conséquentes, il est plus facile de tuer les créanciers que de rembourser. À trop approcher des sphères haut-placées, Victor et ses amis risquent leur vie, aussi devront-ils fuir puis opérer dans l'ombre…

Jean-Christophe Portes : L'affaire des Corps sans Tête (Éd.City, 2015)

Un polar historique se doit de développer en priorité une intrigue criminelle. Cette période trouble, riche en complots et manipulations, de l'Histoire de France en offre la possibilité. Ce que l'auteur utilise avec une belle habileté. Le pouvoir royal vit ses derniers moments, à moins d'un ultime sursaut. Chez les ténors de la Révolution, la zizanie règne en maître. Sentant venir l'échec, seul Marat comprend que s'annoncent des épisodes sanglants. Le pouvoir central étant faible, bon nombre de ceux qui ont des fonctions officielles vont en abuser, jouer sur plusieurs tableaux pour garder leurs nouveaux privilèges. C'est tout ce contexte, inspiré de la réalité (quelque peu paranoïaque) d'alors sans apparaître trop pesant dans le récit, qui sert de toile de fond à cette aventure.

Au cours de ses tribulations, Victor Dauterive va donc croiser certaines personnalités de son temps, de La Fayette à Olympe de Gouges, en passant par les peintres Fragonard et David, entre autres. S'il est bien jeune, ce Victor, c'est assurément que l'auteur a voulu nous présenter un personnage de candide au cœur de cette bouillonnante Révolution. Du naïf participant à un enthousiasme général au jeune homme plus mûr, nous suivons son parcours chaotique, son évolution. Sans négliger les autres protagonistes, dans le camp des "enquêteurs" (le brigadier Picot et son ami Bouvreuil, l'archiviste Duperrier, etc.) ainsi que dans celui des malfaisants. Voilà une très belle manière d'explorer les dessous (romancés, bien sûr) d'une célèbre page de notre passé.

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L'Oncle Paul a aussi chroniqué ce roman :

http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2015/10/jean-christophe-portes-l-affaire-des-corps-sans-tete.html

 

Lire également la chronique d'Yves :

http://www.lyvres.fr/2015/10/l-affaire-des-corps-sans-tete.html

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19 octobre 2015 1 19 /10 /octobre /2015 04:55

Un dossier bien connu, mais dont il n'est pas superflu de rappeler quelques faits. Le 16 octobre 1984, le petit Grégory Villemin âgé de quatre ans disparaît après 17h, alors que sa mère et lui venaient de rentrer chez eux. Christine Villemin recherche son fils dans le village de Lépanges. Entre-temps, le père Jean-Marie Villemin est alerté, et un appel téléphonique anonyme apprend à un membre de leur famille la mort de Grégory. Son cadavre sera retrouvé en début de soirée à Docelles, à quelques kilomètres de Lépanges, noyé dans la Vologne. Cette vallée est le territoire de la brigade de Bruyères, qui lance immédiatement l'enquête. Celle-ci sera supervisée par l'officier de gendarmerie Étienne Sesmat, d’Épinal.

Il s'avère très bientôt que toute l'affaire se joue entre une poignée de familles (Villemin, Jacob, Hollard, Bolle) habitant dans un périmètre assez proche, liés par le cousinage ou frères et sœur. Toutes ces personnes appartiennent au milieu ouvrier, sans lien avec la délinquance ni la criminalité. Des gens ordinaires ayant des rapports cordiaux, parfois plus ou moins houleux, que rien ne devait préparer à un tel drame. En réalité, c'est inexact : en 1982 et 1983, un "corbeau" s'était de nombreuses fois manifesté, menaçant les parents Albert et Monique Villemin. Le plus visé de leurs enfants, c'était Jean-Marie.

Il est travailleur, et connaît une réussite sociale correcte qui lui vaut des inimitiés. Parmi son entourage, il est souvent surnommé "le Chef", du fait de ses fonctions à son usine. Dans ses courriers venimeux, le "corbeau" défend volontiers le fils aîné de la fratrie Villemin, Jacky "le bâtard", méprise son frère Michel, et cible jalousement Jean-Marie. Une première enquête de gendarmerie à ce sujet permit de calmer les coups de téléphone intempestifs et les lettres hargneuses. Est-ce parce que Jean-Marie et Christine étalent leurs moyens financiers récemment, qu'on s'en prend de nouveau à eux ?

Les gendarmes montrent de l'empathie pour les victimes, le couple Villemin : “Nous éprouvons envers ce jeune couple ravagé par le chagrin une immense compassion, mais ce sentiment n'interfère pas dans le travail d'enquête. Nous restons dans l'exercice de nos fonctions […] Cet entretien reste chargé d'une émotion difficile à décrire. Jean-Marie, poings serrés et mâchoire crispée, laisse entrevoir par instant la douleur intense et la rage qui l'habitent. Mais pas une seule fois, il ne parle de se venger. Il me dit : "J'ai confiance en vous". À ses côtés, Christine semble d'une faiblesse et d'une fragilité extrêmes. Elle s'exprime peu, je la sens ailleurs...” Si les gendarmes le trouvent ambitieux, charismatique, sûr de lui, ils négligent probablement la propension de Jean-Marie Villemin à la violence. N'a-t-il pas voulu abattre un "suspect" dès l'annonce de la mort de Grégory ?

Colonel Étienne Sesmat : Les deux affaires Grégory (Éd.Points, 2015)

Les gendarmes, se basant sur quelques indices, suivent une piste : Bernard Laroche, cousin du couple Villemin. Certes, il est plus ami du frère Michel, c'est ainsi qu'il a des infos sur toute la famille. Sa voix et son écriture seraient proches de celles du "corbeau". Son alibi reste imprécis. Rien ne certifie pourtant qu'il soit plus jaloux qu'un autre de la réussite de Jean-Marie. “À nos yeux, sa vie et celle de Jean-Marie Villemin ont suivi des trajectoires parallèles, tant dans le domaine professionnel que sur le plan personnel. Mais si les parcours se ressemblent, celui de Bernard Laroche a été plus laborieux. À chaque étape, la comparaison joue en sa défaveur.”

Pas un coupable idéal selon la gendarmerie, mais on l'accable davantage qu'on ne cherche des éléments positifs. D'autant que son épouse Marie-Ange Laroche ne défend pas vraiment son mari. C'est alors que la petite cousine Murielle Bolle a des révélations à faire. Après avoir fourni un alibi à Bernard Laroche, l'adolescente accuse. “Elle affiche une moue boudeuse, mais paraît détendue […] Je sais que ses aveux n'ont pas été obtenus par la pression, encore moins par la violence. Je me méfie toujours du témoignage d'un enfant, mais elle a plus de quinze ans, semble peu émotive et ne manque pas d'aplomb. Enfin, tout se tient.” Les gendarmes ne s'étonnent pas que leur coupable ait pris Murielle à son bord, alors qu'il transportait dans sa voiture son propre fils Sébastien ainsi que le petit Grégory Villemin.

Arrêté puis remis en liberté, Bernard Laroche sera abattu par Jean-Marie Villemin, qui avait publiquement annoncé son geste. Un temps, Christine Villemin est elle-même au centre de toutes les suspicions. Sa manière de jouer "profil bas" durant toute l'affaire surprend, dérange. Il est certain que la médiatisation à outrance de cette affaire, que l'omniprésence journalistique a largement biaisé le travail de la gendarmerie, avant que ce soit la police judiciaire qui s'occupe de la suite. La chasse à l'info, la multiplication des hypothèses, les locaux de la gendarmerie de Bruyères envahis par les photographes et la presse, les prises de positions de tel ou tel, ça ne simplifie jamais une enquête. Il est vrai que le juge d'instruction Lambert a pu paraître "léger" aux yeux de la gendarmerie. Bien sûr, en 1993, le procès pour meurtre de Jean-Marie Villemin ne pouvait être satisfaisant.

On ne contestera pas que le colonel Étienne Sesmat ait été parmi les plus impliqués dans l'enquête, qu'il en connaisse tous les détails – y compris ceux que le grand public ignore ou n'a pas retenu. Son parti-pris est, logiquement, celui de la version gendarmesque. Ses collègues et lui-même ne sont pas les seuls fautifs, si tout a dérapé, si chacun s'est fait une idée juste ou fausse sur ce dossier. Son témoignage est important, et fort complet, sur les meurtres de Grégory Villemin et de Bernard Laroche. Ici, des cartes et des rapports officiels complètent son récit des évènements vécus. Qu'on adopte le cas tel qu'il est présenté, ou qu'on ait un œil plus critique, ce livre permet de réfléchir au meurtre de cet enfant de manière plus solide, mieux informée.

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18 octobre 2015 7 18 /10 /octobre /2015 04:55

Recueil de treize nouvelles, publié en 1999 dans la collection Le Cabinet Noir (n°27) dirigée par Hélène et Pierre-Jean Oswald.

Le passager – Il sillonne depuis quelques jours les routes du Var dans sa voiture de location. Des auto-stoppeurs, il en croise parfois sans les prendre à bord. Cette fois, c'est le bon, un type de trente-sept ans, marié, habitant Toulon. Puisqu'il fait si chaud, Philippe Chaissac accepte volontiers à boire. Le plan du conducteur se déroule sans problème. Il va se débarrasser de son épouse, de sa propre identité et de sa vie d'universitaire à Aix-en-Provence. À Zurich, il se fait oublier, en attendant que sa maîtresse le rejoigne.

Le bout du monde – Pour lui, c'est un retour aux sources, dans cette bourgade où il a vécu étant enfant. Trente ans ont passé. La maison familiale est toujours là, en mauvais état. Il n'y a plus que le vieux Georges Bondeville qui se souvienne du drame de l'époque, chez les Detheux. L'enfant avait huit ans. Son père avait déserté leur foyer. Sa mère allait se remarier. L'ayant appris, le père revint chez eux ce jour-là. Un double meurtre fut commis. Inutile de chercher loin le coupable : on connaissait le caractère sanguin du père.

Terminus – Bien qu'il n'ait que cinquante ans, Thomas se sent brusquement vieux. Terrible impression de vieillesse, aggravée par sa solitude. Pourtant, la vie citadine reste animée autour de lui. Coup de fièvre ? Autant qu'il rentre chez lui. Dans la rue, il suit quelques instants une femme au chapeau rouge. Il ne comprend pas la suite, quand il regagne son domicile.

L'affaire Kléber – Éminent politicien du Parti du Renouveau, Wilhelm Kléber a été assassiné dans un endroit isolé. Ce qui va être largement commenté dans les médias, c'est la face cachée de Kléber. On apprend qu'il avait des accointances avec la Mafia, qu'il possédait un compte secret bien garni au Luxembourg. Ressemblant au lieutenant Columbo, le policier qui enquête ne croit pas en ces accusations post-mortem. Il imagine plutôt une sombre machination. Marcel Young, le trésorier du parti, premier mari de Christiane l'épouse de Kléber, garde un parfait sang-froid face au crime et au scandale. Le président du parti, Christiane Kléber et Young n'ont effectivement pas à s'inquiéter : ils disposent de solides alibis et n'avaient pas de raison de supprimer le charismatique Kléber.

Le livre rouge – À Bruxelles sous la pluie de décembre, il remarque une boutique vieillotte. Tout est fouillis dans ce véritable capharnaüm, tenu par une femme distante ou blasée. Lui, ce qui l'intéresse, c'est un gros livre intitulé "Histoire de l'échafaud en France" datant de 1863. Les grands criminels fascinent, à travers les siècles.

L'échappée belle – Vanderem a deux femmes dans sa vie : son épouse Geneviève et sa maîtresse Véronique. Elles sont par ailleurs amies, et un peu envahissantes. La situation se complique pour Vanderem bientôt victime d'un "accident". Le policier Willems n'accorde pas vraiment crédit à la version de l'homme, puisqu'il a toutes les preuves nécessaires.

Les gens de l'autobus – Âgé de 44 ans, Fabrice Moreau mène une désespérante vie routinière. Employé administratif, il côtoie matin et soir les mêmes passagers dans son autobus. Des voyageurs sans histoire qui ne l'intéressent guère. Quand la grosse Mme Leroux n'en fait plus partie, les autres habitués ne réagissent même pas. Lorsque Marcel Servier ne prend plus le bus, il va y avoir une enquête pour meurtre car on a retrouvé son cadavre. Puis c'est une des sœurs Ventillard qui est assassinée. Mais pourquoi la police ne parle-t-elle pas de la mort de Ginette Leroux ?

Le crime de juillet – Un petit village dans la pure tradition française. Avec son château où, chaque été dès le 1er juillet, reviennent les propriétaires, la riche famille Hoffmann, fiers de leur puissante voiture. Ça obsède Derême, le boucher-charcutier local. Lui, sa vieille bagnole est quasiment une épave. Et pour sa modeste maison, il passera toute sa vie à en payer le crédit. Derême rumine sa détestation : il est jaloux de ces châtelains, jusqu'à en avoir de meurtrières hallucinations.

Rien ne va plus – Il séjourne à Genève pour affaires. Il se laisse tenter par une virée dans un casino, où il perd plus qu'il ne gagne. Et quand la chance lui sourit enfin, c'est à une vieille dame acerbe qu'on attribue ses gains. Il proteste, mais le compagnon antipathique de la bonne femme témoigne pour elle. Rien à faire, c'est rageant. Le lendemain, il ne sera pas davantage veinard en affaires, alors qu'il espérait un juteux contrat.

Et aussi "Les retrouvailles", "Flics de nuit", "La femme d'en face", "Résidence secondaire".

Jean-Baptiste Baronian : Parmi tant d'autres crimes (Ed. Les Belles Lettres, 1999)

Né à Anvers (Belgique) le 29 avril 1942, de parents arméniens s'installant à Bruxelles quand il avait deux ans, Jean-Baptiste Baronian débuta tôt dans le monde de l'édition. Dès 1969, il devient directeur de collection aux éditions Marabout. Il occupera plus tard le même poste chez Le Masque, Le Livre de Poche, Fleuve Noir et divers autres éditeurs. Il fut par ailleurs critique littéraire et auteur sous le pseudonyme d'Alexandre Lous. Le survol de sa carrière d'écrivain et d'éditeur est retracé dans "Le Cahier du Cabinet Noir", à la fin de ce volume. Président des "Amis de Georges Simenon", association créée en 1986 à Bruxelles, Jean-Baptiste Baronian est membre de jurys décernant des prix littéraires.

Dans Parmi tant d'autres crimes, on peut lire treize nouvelles. Ce qui n'est pas sans rappeler les trois célèbres séries de Simenon (13 énigmes, 13 coupables, 13 mystères). Les préfaces des deux tomes de “Nouvelles secrètes et policières” de Georges Simenon (Omnibus) sont de Jean-Baptiste Baronian, qui retrace le parcours de l'écrivain. Le présent recueil possède une très belle qualité : la diversité des intrigues et des tonalités. Certaines histoires courtes n'en sont pas moins des sujets criminels ou des vraies enquêtes, avec leur "chute" finale. D'autres nouvelles sont plus psychologiques, "intérieures". On n'hésite pas à passer de l'une à la suivante, en sachant que l'auteur nous plonge en quelques lignes au cœur du récit énigmatique.

Comme ses nombreux romans et ses anthologies, les recueils de nouvelles de Jean-Baptiste Baronian méritent d'être redécouverts.

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17 octobre 2015 6 17 /10 /octobre /2015 15:00

Le Festival Polar de Cognac est une institution. Chaque année, parmi les multiples animations présentées au public, y sont remis plusieurs prix récompensant des œuvres de la Bande Dessinée, de la Littérature et du Théâtre. Présentée par les comédiens Virginie Caliari et François Bureloup, la cérémonie des "Polar 2015" s'est déroulée ce samedi 16 octobre à 20h30 à La Salamandre lors du Festival Polar de Cognac.

Le « POLAR » 2015 du Meilleur Roman International a été décerné à "La fille du train" de Paula Hawkins / Ed.Sonatine

Le « POLAR » 2015 du Meilleur Roman Francophone a été décerné à "Une putain d'histoire" de Bernard Minier / Ed.XO.

(C'est la 2e fois que ce romancier reçoit le « POLAR » du Meilleur Roman Francophone et il est à noter que c'est une première depuis 1996, l'année de la création du Prix.)

Le « POLAR » 2015 du Meilleur One Shot Francophone de BD a été décerné à "Fatale" de Cabanes & Manchette / Ed.Dupuis

Le « POLAR » 2015 de la Meilleure Série Francophone de BD a été décerné à "Holly Ann" de Servain & Toussaint / Ed.Casterman

Le « POLAR » 2015 du Meilleur Roman Jeunesse a été décerné à "Ne t'arrête pas" de Michelle Gagnon / Ed.Nathan

Le « POLAR » 2015 du Meilleur Spectacle Théâtral a été décerné à "Artiste de complément" de Jacques Dupont / Théâtre Issaïon

Le festival se déroule le week-end des samedi 17 et dimanche 18 octobre dès 9h30 pour la Grande Librairie et ses séances de signatures et de dédicaces. Tout au long du festival, conférences, cartes noires, clins d’œil et hommages sont au programme.

Festival de Cognac : les lauréats 2015 des Prix POLAR
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17 octobre 2015 6 17 /10 /octobre /2015 04:55

Quinquagénaire veuf, passionné de rugby, Angel Domier est gardien de la paix. Il reste en contact avec ses enfants âgés d'une vingtaine d'années, Elaine et Marc. Ce dernier était le fils d'Audrey, la défunte compagne d'Angel. Depuis trois ans, il participe à des missions militaires dans les points chauds du monde. Elaine vit en bord de mer, "se cherchant" encore un peu. Dans sa profession, Angel ayant suivi une formation d'Officier de Police Judiciaire et étant le plus âgé, il joue quelque peu le rôle de chef de groupe. Autour de lui, une équipe efficace, volontaire. Avec la jeune et séduisante Joana, le solitaire Bro qui a tendance à s'alcooliser, et H qui est toujours là pour traduire les témoignages en arabe. Depuis dix-huit ans qu'il collabore avec Angel, son supérieur André Lauzier lui accorde sa confiance. Quoi qu'il arrive, le gardien de la paix Angel entend rester un flic de terrain.

En marge d'une intervention agitée visant un chtarbé dans une tour d'une cité sensible, Angel découvre le cadavre d'une jeune femme. Elle semble se prénommer Eva, comme l'indique la gourmette ramassée par Angel, objet qu'il conserve pour lui. On a planqué son corps maltraité dans cette sinistre cave. Pour le policier enquêteur Fermacci, ce sera une affaire vite classée, simplement une junkie victime d'overdose. S'il n'est pas médecin, un employé de la morgue émet des doutes sur les causes du décès. Ce n'est que plusieurs semaines plus tard, ayant reçu l'accord de Lauzier pour un complément d'enquête, que cet employé raconte un fait bizarre à Angel : un certain Eric Zoom a insisté à la morgue pour rendre un hommage à Eva, récitant le "psaume 23". Curieuse démarche, curieux nom.

Bientôt, l'équipe d'Angel est alertée pour un cas de meurtre similaire. Lucie Fouchard était une boxeuse d'environ vingt ans, sportive de très bon niveau. Elle mesurait ses relations avec les hommes, en particulier dans ce milieu où il faut ménager les susceptibilités des musclés. Elle ignorait être espionnée de près, par un émule du révérend de “La nuit du chasseur”. Ce dernier pourrait cibler d'autres victimes potentielles. Dans la police, il existe aussi des flics malhonnêtes. Ancien collègue d'Angel, Guy Baleinot garde rancœur contre celui qui l'a impliqué dans une sale affaire, l'obligeant à dévier dans son métier.

Ce policier nommé Goimard se fait appeler Kaiser. C'est le plus cynique des ripoux. Assisté du flic Mario Lopez, ses activités marginales l'ont mis en contact avec un magistrat aussi "blindé" que pervers. Kaiser fait pression sur Stéphane Barnier et son ami Kader, mi-macs, mi-dealers, qui maltraitent leurs gagneuses. Angel et son groupe sont déterminés à approcher la vérité. Mais c'est mettre la main dans un panier de crabes : Angel risque de se propulser dans un univers bien trop puissant pour un petit policier de son niveau. Essayer d'en sortir indemne, serait déjà satisfaisant…

Pierrick Gazaignes : Le dernier message d'Eva (Éd.Philippe Rey 2015)

Première évidence : ce roman est construit à la manière d'un téléfilm ou d'un épisode de série polar, tels qu'on les conçoit depuis quelques années. Une amorce-choc, un premier crime crade, puis on s'intéresse au personnage central et à son entourage, tandis que dans l'ombre d'autres crimes sont commis. L'ambiance oscille entre le glauque nerveux et l'enquête sombre, avec bande-son musicale et référence cinéma adéquates. On apprécie la tonalité actuelle, sur la base d'une intrigue ayant fait ses preuve. Ou bien, on adhère moins, si l'on considère que ça se démarque peu de scénarios comparables.

Seconde évidence : l'auteur maîtrise son histoire. C'est des policiers de base dont il nous parle, de leur quotidien privé et professionnel, de leur rapport en équipe. De leurs états d'âme et de leur équilibre perso, d'une certaine façon. Ceux-là ne sont pas des cadors. La plupart sont réglos et respectueux, de leur métier et de la population. Tandis que d'autres s'avèrent de dangereux ripoux. C'est là que réside la qualité première de ce suspense : décrire la normalité de flics ordinaires, à la vie aussi imparfaite que tout le monde. C'est donc bien un contexte de roman noir qui est exploité, pas de doute. Éprouvons-nous de l'empathie ? À chaque lecteur de définir s'il partage les épreuves d'Angel et de ses amis.

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16 octobre 2015 5 16 /10 /octobre /2015 04:55

Voici un roman qu'on aura peut-être la chance de pouvoir lire en traduction française un jour. Ce serait une bonne idée : le sujet apparaît fort excitant.

Le Man Booker Prize, prix britannique de langue anglaise qui ouvre à son lauréat un lectorat mondial, a récompensé le mardi 13 octobre 2015 “A Brief History of Seven Killings”, de l’auteur jamaïcain Marlon James. Basé sur des faits réels, ce long roman de 680 pages évoque l'attaque (par sept personnes) dont furent victimes Bob Marley et son équipe le 3 décembre 1976, juste avant un concert à Kingston, ville natale de l’auteur. Il s'agit d'une fresque complexe, sur trois décennies, avec plus de soixante-quinze personnages. Il y est aussi question de guerres du crack à New York dans les années 1980 et des transformations de la Jamaïque dans les années 1990.

Âgé de 44 ans, Marlon James habite aux États-Unis, à Minneapolis. Il faisait partie d’une dernière sélection de six auteurs, aux côtés des Américaines Hanya Yanagihara et Anne Taylor, des Britanniques Tom McCarthy et Sunjeev Sahota et du Nigérian Chigozie Obioma. Réservé jusqu’en 2013 aux romanciers britanniques, irlandais et aux ressortissants du Commonwealth, le prix (doté de 50.000 Livres Sterling) est ouvert depuis l’an dernier aux auteurs issus de l’ensemble du monde anglophone, avec des romans publiés en Grande-Bretagne pour être éligibles.

C'est le troisième roman de Marlon James, qui a failli abandonner sa carrière d'écrivain. En effet, son premier livre, "John Crow's Devil", avait été rejeté par soixante dix-huit maisons d'édition, avant d'être finalement publié en 2005 par Akashic Books. 

Le Man Booker Prize récompense “A Brief History of Seven Killings” de Marlon James

“C'est un roman policier qui dépasse son genre et nous plonge dans une histoire récente qu'on connaît trop peu. Le roman avance à une vitesse folle et deviendra un classique de notre temps”, a déclaré le président du jury, Michael Wood. “Un des plaisirs de cette lecture, c'est que quand vous tournez une page, vous ignorez qui sera le narrateur de la suivante.” Michael Wood a loué la diversité des tonalités du livre, qui vont “de l'argot jamaïcain à des hauteurs bibliques”. Il a aussi précisé que sa mère ne pourrait probablement pas dépasser les premières pages à cause des gros mots et de la violence. Marlon James lui-même est d'accord: “Cette fois-ci, ma mère devrait éviter la quatrième partie du livre”.

Le New York Times a été dithyrambique sur ce livre : “C'est comme un remake du film "The Harder they come" ["Tout, tout de suite" avec Jimmy Cliff, film de Perry Henzell, 1972], par Quentin Tarantino avec une bande originale de Bob Marley et un scénario d'Oliver Stone et William Faulkner, avec un peu d'aide créative de la ganja. C'est épique dans tous les sens du mot : de grande envergure, mythique, excessif, colossal et incroyablement complexe.”

(Sources : Le Monde – Slate.fr – FranceTV infos – Wikipedia – BBC News)

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15 octobre 2015 4 15 /10 /octobre /2015 04:55

Fin 1999, Ania est une romancière russe âgée de trente ans. Divorcée de Vadik, qui reste présent dans sa vie, elle habite un appartement modeste, avec son chat Schumacher. Ania hérite d'un dossier concernant une affaire non-élucidée remontant à quarante ans. Début 1959, un groupe de neufs jeunes randonneurs est mort dans les montagnes de l'Oural. Ils avaient tous une vingtaine d'années, sauf l'un d'eux âgé de trente-sept ans. Ces derniers temps, après la fin de l'URSS, beaucoup de choses ont été écrites sur ce sujet. Pas des analyses si convaincantes, pour la plupart. Ania sent comme un confus appel posthume de ces victimes. Elle sympathise avec Sveta, qui elle aussi a recueilli quelques éléments.

Ces étudiants de l'Institut Polytechnique de l'Oural furent baptisés le Groupe Dyatlov. Ils devaient partir à dix, à l'assaut de la Montagne des Cadavres. On l'appelait ainsi suite à un précédent drame qui causa la mort de neuf personnes appartenant au peuple des Mansis, vivant dans la région. Pour autant, cette population n'en fit pas un lieu sacré, interdit. Au contraire, ils accueillaient volontiers les randonneurs montagnards. L'un ayant renoncé, les sept garçons et deux filles commentèrent leur aventure sur leurs carnets. C'est plutôt dans les rapports qu'Ania dénichera des faits concrets sur le drame. Cinq corps furent d'abord retrouvés en hypothermie, puis quatre autres quelques semaines plus tard.

Tous ces jeunes randonneurs étaient expérimentés, certains ayant participé deux ans plus tôt à une opération similaire. Par contre, l'organisation du Groupe Dyatlov resta minimale financièrement, donc quelque peu approximative. Plus tard, les secours seront fort tardifs, bien que s'impliquant énormément. Autour des obsèques, on ne donna pas d'explications aux familles des victimes. Le père de l'une d'elles reprocha alors aux autorités la flagrante négligence générale, émettant une hypothèse plausible. Le directeur sportif de l'Institut fut finalement peu sanctionné. Pourtant, l'enquête ne fut pas bâclée, on recensa tout ce qui aurait pu pousser ces jeunes randonneurs à s'exposer dans le froid mortel de la nuit.

Bien qu'athée à la façon soviétique, Ania a été baptisée et possède un sens de la religion et de la mort. Plus que les bougies et les prières à l'église, c'est l'abécédaire du dossier qui lui permet de situer l'esprit de l'affaire. Des témoins auraient vu des “boules de feu” dans la même période, des “phénomènes célestes” ont fait l'objet de rapports officiels. La tente des randonneurs semblait mal positionnée, également. L'inspecteur Ivanov releva que “la disposition et la présence des objets dans la tente (presque toutes les chaussures, les vêtements chauds, les objets personnels et les journaux) sont la preuve que les jeunes gens ont dû quitter la tente précipitamment et tous ensemble...” Pour quelle raison ?

Ania interviewe le frère d'une victime, qui lui confie le journal intime de sa sœur. On trouva, selon d'autres documents, des traces de radioactivité sur certains vêtements, sans que ça paraisse forcément un indice. Si les lieux du drame ont été “nettoyés”, est-ce avant ou après la découverte des cadavres ? Ania résume les seize principales versions (quelques-unes sont farfelues, suite à l'engouement pour ce cas mystérieux), en croisant plusieurs qui peuvent se compléter, avec un taux de probabilité sérieux. Sans doute est-il préférable pour Ania de reconstituer tout cela sous forme de roman…

Anna Matveeva : Le mystère Dyatlov (Presses de la Cité, 2015)

L'affaire du col Dyatlov qui causa la mort de neuf randonneurs dans la nuit du 1er au 2 février 1959 nous est mal connue. La chronologie des faits reste incertaine, faute de témoins oculaires et de survivants. Des sauveteurs ont dit ce qu'ils ont vu, des rapports légistes existent, des parents de victimes se sont insurgés. On a même des photos de ce groupe. À l'époque, bien que le stalinisme ait cédé la place au dégel politique grâce à Nikita Khrouchtchev, la Russie soviétique garde cette tradition séculaire (pas seulement communiste) du secret le plus absolu.

A contrario, bon nombre d'infos ont circulé sur les circonstances de ce drame, mais exclusivement à l'usage des sphères dirigeantes de cette région de Russie. Volonté de cacher la vérité ? Nul ne peut le certifier. Déjà en ce temps-là, le monde entier sait que ce pays mène des expériences scientifiques, tente des essais spatiaux avec du matériel et des carburants innovants. L'explication pourrait être plus basique, telle une attaque de ce groupe par une poignée d'hommes. Ce roman consacre davantage de pages à la réalité de l'affaire qu'à la fiction, sans s'en tenir à un “dossier” qui risquait d'être barbant. On suit les captivantes recherches d'Ania avec la même envie qu'elle de comprendre cette histoire.

Quatre des victimes de ce drame dans les montagnes de l'Oural.

Quatre des victimes de ce drame dans les montagnes de l'Oural.

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