Mickey Bolitar est un ado sportif d'environ seize ans, 1.92 m pour 90 kilos. Il est aussi passionné de basket que son oncle Myron, ex-pro. C'est chez ce dernier que vit Mickey, à Kasselton, depuis qu'il a récemment perdu son père dans un accident de voiture. Sa mère est suivie en service psychologie depuis le drame. Habitué de missions risquées, Myron Bolitar protège son neveu. Toutefois, il reste des antagonismes entre eux. En quelques semaines, Mickey s'est créé sa petite bande. Avec Ema Beaumont, une jeune gothique grassouillette tatouée. Elle ne laisse personne savoir où elle habite, peut-être à cause d'un père violent. Et puis Arthur Spindel, dit Spoon, élève binoclard qui ne cherche guère à s'attirer la sympathie par ailleurs. Être ignoré, il s'en accomode très bien.
Enfin, il y a la belle Rachel Caldwell, dont les parents sont plutôt absents. Elle est la petite amie de Troy Taylor, cador de l'équipe de basket, et fils du commissaire de police. En grande partie à cause d'elle, Mickey et Troy ne peuvent que se détester. Ennuyeux, car Mickey passe ces jours-ci les sélections pour entrer dans l'équipe de basket. C'est par une étrange vieille dame, la femme chauve-souris, que Mickey pense en découvrir davantage sur la mort de son père. Étrangeté, l'ambulancier intervenu lors de l'accident ressemble à s'y méprendre au Boucher de Lodz. Impossible en apparence, puisque ce nazi de sinistre mémoire serait un vieillard, alors que l'ambulancier était assez jeune. La femme chauve-souris pourrait appartenir à une mystérieuse organisation, le refuge Abenoa, dont le symbole est un papillon. Mickey ne comprend guère les activités masquées de ces gens.
Les quatre amis ont déjà été mêlés à une action mouvementée. Cette fois-ci, Rachel a été blessée légèrement dans une fusillade qui a causé la mort de sa mère. Mickey, Spoon et Ema tentent de lui rendre visite à l'hôpital, afin d'en apprendre davantage. Pas facile, car le commissaire Taylor se trouve dans les parages. Mickey s'entend mieux avec un autre policier, M.Waters, le père d'un copain. À l'initiative de son oncle Myron, Mickey rencontre la célèbre actrice Angelica Wyatt, qui possède une propriété à Kasselton. D'autant plus impressionnant pour Mickey que sa mère et la star furent autrefois amies de jeunesse.
Quand l'adolescent retourne chez la femme chauve-souris, il remarque une tombe et des quantités de photos. Il est dans la maison quand elle est incendiée, peut-être par le Boucher de Lodz. Le commissaire Taylor arrête Mickey, accusé du sinistre. S'il est libéré sous caution, il se voit exclu de l'équipe de basket. Alors que Rachel est rentrée chez elle, Mickey rencontre le père de celle-ci, qui apparaît fort nerveux. L'ado réalise qu'il y a un trucage concernant la photo du Boucher de Lotz, ce qui éclaircit encore moins la question. Mickey finit par découvrir le principal secret de son amie Ema, avant d'aller fouiller dans les dossiers du commissaire Taylor...
Les hard-rockeux préféraient sûrement Kurt Cobain à Harlan Coben. Les purs adeptes du roman noir n'aiment pas cet auteur. Certains amateurs de polars hésitent à se prononcer sur les romans d'Harlan Coben. On juge son succès troublant, on admet son savoir-faire, on voit mal où serait son originalité. Pour ces lecteurs, il s'agit plutôt d'indifférence que de dénigrement. Il n'empêche que, depuis “Ne le dis à personne” et bien qu'il n'ait jamais été récompensé par un Prix littéraire français, les livres d'Harlan Coben séduisent un public.
Il y a bien une raison, voire plusieurs. La première, c'est bien sûr le style simple et fluide de la narration. Surtout, l'auteur entretient en permanence un climat de mystère. Il porte ici autant sur l'affaire en cours, que sur les éléments biographique de la famille de Mickey. Au risque, il est vrai, de charger les fins de chapitres avec des accroches du genre “Mais Rachel se trompait. Je n'allais pas la revoir le lendemain matin parce que, entre-temps, tout aurait changé.” Autre motif d'intérêt pour les lecteurs : dans “À découvert” (disponible chez Pocket), Mickey a vécu une première aventure. “À quelques secondes près” est une suite à la fois indépendante du premier titre, et complémentaire. Et d'autres épisodes suivront, à n'en pas douter. Bonne manière de fidéliser, évidemment.
Une histoire d'ados détectives amateurs, c'est toujours distrayant. Plus ils sont impliqués, plus l'affaire devient excitante. Quand s'ajoutent au contexte énigmatique et dangereux, des questions personnelles autour du héros, ça renforce d'autant plus l'intrigue. Le savoir-faire d'Harlan Coben est indéniable. On suppose que cette nouvelle série connaîtra un beau succès, une fois encore.
L'oncle Paul a chroniqué "A découvert", 1ere aventure de Mickey Bolitar.