Le n°15 de la revue Quinzinzinzili est disponible. Rappelons qu’elle est publiée par la Société des Amis de Régis Messac (71 rue de Tolbiac, Paris 13e), sous la direction de Pierre Lebedel et d’Olivier Messac.
Ce trimestriel nous propose une fois de plus informations et documents autour de cet intellectuel de l’Entre-deux-guerres que fut Régis Messac. Né en 1893, ce Résistant fut arrêté par les Allemands le 10 mai 1943 dans la Manche. Avec d’autres, il fut jugé et envoyé en captivité, où il disparut. On nous raconte ici le parcours de Raymond Brulé, un des derniers compagnons d’infortune de Messac. Prisonniers politiques dans les camps de concentration, ils ne survécurent pas aux terribles conditions de leur détention.
Dans ce numéro, on trouvera deux chroniques signées Régis Messac, sur des romans de science-fiction datant de 1936. On découvrira un personnage oublié, Gérard de Lacaze-Duthiers, professeur de Lettres et éditeur anarchisant, créateur de la notion d’Artistocratie, qui “consiste pour chaque individu à faire de sa vie une œuvre d’art libre et désintéressée, au-dessus de toutes les limitations et de tous les partis”. On lira aussi des témoignages sur deux romans de Messac, et sur sa célèbre thèse, “Le Detective Novel” (rééditée en 2011).
Une page est aussi consacrée au dessinateur Tardi, qui vient de publier une adaptation du roman de Jean-Patrick Manchette “Ô dingos, ô châteaux!”. Ce n’est pas sans raison, car Tardi adapta en 1988 le “Voyage au bout de la nuit”, de Céline. Justement, la chronique consacrée à ce roman par Régis Messac en février 1933 est au centre de ce numéro. Document qui montre quelle pouvait être la lecture de cette œuvre magistrale par un érudit tel que Messac. Félicitant l’auteur de ne pas avoir eu le Goncourt, il admet cet amalgame de détestation et de lâcheté né de la Grande guerre, la trivialité du récit, et bien d’autres aspects. Mais, au final, Messac est plus altruiste que Louis-Ferdinand Céline. On sait jusqu’où l’amertume et la haine conduiront le puant Céline.
À Paris, on trouve cette revue chez les libraires : L’Amour du Noir (5e), Sillage (5e), La Hune (6e), L’œil écoute (6e), Un regard moderne (6e), Scylla (12e), Le Divan (15e), et on peut le consulter à la BILIPO (5e). Dans l'Ouest, on la trouve chez Abraxas Libris à Bécherel (35), Place Média à Coutances (50), et La Boutique d’Anatole F. à Granville (50). Les romans et autres écrits de Régis Messac sont progressivement réédités par les éditions Ex Nihilo, 42bis rue Poliveau, Paris 5e.