Robert Ferrigno et Andrew Wilson, chez J'ai Lu en juin

Parmi les nouveautés de juin 2010, coup d’œil chez J’ai Lu. Au programme, deux solides thrillers. L’un nous entraîne dans un roman d’aventure placé dans un avenir proche, l’autre nous propose un suspense psychologique dans un décor vénitien. Deux titres à découvrir…

Robert Ferrigno : "Feddayin !"

2040. Après une attaque nucléaire et une guerre civile, les États-Unis sont devenus pour l’essentiel une république islamique, exceptés quelques États sous la coupe de fondamentalistes chrétiens. La paranoïa règne. Lorsque disparaît une jeune historienne engagée, l’ancien feddayin Rakkim est lancé sur ses traces. Rakkim comprend vite que la jeune femme est en possession de documents susceptibles de saper les fondations du nouvel ordre…

Robert Ferrigno est né en Floride en 1947. Ancien joueur professionnel de poker, il est notamment l'auteur de Pas un pour sauver l'autre (Seuil, 2000) et de Faux pas à Los Angeles (Encre de nuit, 2006).

Andrew Wilson : "La langue du mensonge"

Adam Woods est un jeune diplômé en histoire de l'art. Gordon Crace, un vieillard excentrique et collectionneur, qui vit reclus depuis vingt ans dans un somptueux palais vénitien. Entré en son service comme secrétaire, Adam est fasciné par cet érudit capricieux et secret. Commence alors entre ces deux personnages un étrange jeu de confessions intimes d'où surgit le spectre de l'ancien amant de Crace, mort en 1967.

Corruption, séduction, atmosphère envoûtante... un thriller vénéneux et subtil dans la lignée de Patricia Highsmith, où Andrew Wilson excelle à faire vaciller toutes nos certitudes. Le premier roman de cet auteur.

Comments

[Real]

Je viens de terminer Feddayin, un thriller curieux, sans plus, et qui ne connaît l'islam qu'à travers Fox News. Tous les poncifs des conservateurs sur l'islam sont présents: un clergé à la shiite
cherchant le pouvoir séculaire en plus du religieux, ultra violence contre les non croyants (surtout homosexuels, juifs et chrétiens, les athés n'existent pas apparemment), des personnages
psychopathes parce que religieux, une régression économique, ...).
Les américains en dehors de certains clichés (rapport Feddayin/marines, bible belt, las vegas, les modernes, la zone, le coca...) sont complètement non pas islamisés mais "iranisés", voire
"séoudisés" dans leur culture et leur politique. 300 années de construction disparues en 23 années, difficile de croire une seconde au scénario !

[Claude LE NOCHER]

Salut Real,


Ce genre de romans (s'inscrivant dans un contexte socio-politique et guerrier international)cherche souvent les limites de la crédibilité, s'appuyant fatalement sur
un grand nombre de clichés. Il soulignent trop peu que l'intolérance prend diverses formes : religieuse, bien sûr, avec les intégrismes de tout poil ; mais également intolérance sociétale, les
Occidentaux estimant que seul leur mode de vie est honorable. D'où ces poncifs, fréquents dans les thrillers. Dans d'autres cas, on remarque cet aspect : l'histoire a pour héros un groupe
d'Américain(e)s, mais rien ne signale leur origine (Blancs, Noirs, Latinos, Asiatiques ???) Cette "neutralité" est toute aussi suspecte, puisqu'il s'agit du cliché d'une Amérique
uniforme...


Amitiés.