Après "La ronde des innocents", un nouveau suspense de Valentin Musso est disponible en version poche, chez Points : "Les cendres froides".
En 1999, Aurélien Cochet est enseignant, tandis que sœur Anna termine ses études. Marquée par le décès de leur père
douze ans plus tôt, le jeune femme est une dépressive chronique. Leur grand-père Henri reste leur dernière attache familiale. Il vit
avec sa compagne Alice, dans une belle demeure du côté de Châlons-en-Champagne. Au décès de leur aïeul, Aurélien doit faire le tri dans la grande collection de films anciens et rares appartenant
à Henri. C’est ainsi qu’il découvre une bobine aux images surprenantes. Dans ce film amateur, on voit son grand-père dans une maternité, auprès du personnel, des patientes, et d’un officier SS.
Aurélien admet en savoir peu sur l’histoire ancienne de sa famille, à part qu’Henri alla soigner les réfugiés de la Retirada, après la Guerre d’Espagne. Le voir dans ce qui est visiblement un
lebensborn, parait plus que déroutant.
À Châlons-en-Champagne, le lieutenant de gendarmerie Franck Launay et sa collègue Émilie Duhamel enquêtent sur le meurtre d’une octogénaire. La mort de Nicole Brachet ressemble à un home jacking qui aurait mal tourné. Certes, le domicile de la victime est en désordre, mais qu’aurait-on volé chez cette dame vivant modestement ? Il est souhaitable de reprendre l’affaire à la base, même si les voisins de Mme Brachet se montrent hostiles et taisent ce qu’ils ont vu. Quand des malfaiteurs soupçonnés de home jacking sont arrêtés, il est évident qu’ils n’ont rien à voir avec ce cas-là. La voisine peu coopérative finit par donner son témoignage aux enquêteurs. Une piste utile s’annonce enfin. Plus tard, grâce à une jeune amie de Nicole, ils vont s’interroger sur la disparition du répertoire d’adresses de la victime. Peut-être le nom du coupable y figure-t-il.
Aurélien contacte la jeune universitaire Héloïse Tournier, qui avait rencontré son grand-père. Sa thèse porte sur les enfants franco-allemands illégitimes durant la guerre, et en particulier sur les lebensborn. Si celui de Lamorlaye est connu des historiens, on sait peu de choses sur la maternité de Cernancourt où officia le grand-père d’Aurélien. Henri n’y exerçait plus, quand l’endroit fut détruit par un incendie en 1942 après quelques mois d’activité…
Les lebensborn constituent l’élément historique de ce roman. Mais c’est principalement sur les secrets familiaux que
s’appuie le récit. Pas seulement ceux de ce grand-père admiré par Aurélien et sa sœur. Fut-il un pur salaud, ou bien joua-t-il un rôle plus nuancé, voire positif ? L’état psychologique d’Anna et
le rôle d’Alice, la compagne d’Henri, ont aussi leur part dans le mystère. Quant au lien entre l’octogénaire assassinée et l’aïeul, il reste longtemps énigmatique. On nous parle encore d’une
certaine Rachel, jeune juive enceinte durant la guerre. Autant de personnages et de signes participant aux questionnements du lecteur. On aurait
sans doute pu souhaiter un rythme plus vif. Néanmoins, solidement construite, l’intrigue reste plutôt captivante. Un bon suspense psychologique.
En poche depuis 2011, le précédent roman de Valentin Musso, "La ronde des innocents", est toujours disponible chez Points. «Raphaël est assassiné dans les montagnes pyrénéennes : on le retrouve torturé, les mains liées, au bord d’un sentier. Son frère Vincent reçoit peu de temps après une mystérieuse vidéo et découvre, stupéfait, que l’ancien rebelle, apparemment assagi, cachait une épouse et un fils. La voix de Raphaël, inquiète et oppressée, donne un éclat étrange à ces images. Il supplie : «Protège-les.» (présentation éditeur).