Si, dans les polars, le crime n‘est jamais en repos, il arrive que les enquêteurs soient en vacances. C’est aux Sables d’Olonne que Georges Simenon envoya le couple
Maigret en congés dans Les vacances de Maigret. Son épouse étant hospitalisée pour une crise d'appendicite, le commissaire va s’intéresser au sort de "la malade du 15". Dans
quelles circonstances cette jeune femme est-elle tombée de la voiture que conduisait son beau-frère, le Dr Philippe Bellamy ? Pourquoi ce dernier semble-t-il faire si peur à la jeune Lucile
Duffieux, une gamine de quatorze ans qui sera assassinée peu après ? Qu'est devenu Emile, son frère aîné, parti pour Paris où il n'est jamais arrivé ? Entre deux visites à l'hôpital, Maigret mène
sa petite enquête.
Agatha Christie a également envoyé son détective belge préféré en villégiature sur une île touristique, dans
Les vacances d’Hercule Poirot. Il observe la clientèle de cet hôtel agréable. Le meurtre de la belle Arlena Marshall va être l’occasion de faire fonctionner ses petites cellules
grises. San-Antonio ne manqua pas de raconter les aventures vacancières de ses héros dans Les vacances de Bérurier. Tout récemment, c’est Nadine Monfils qui nous raconta le
séjour d’une famille belge en bord de mer, dans Les vacances d’un serial killer. Si Alfonse et Josette Destrooper, avec leurs ados Steven et Lourdes, vivent des péripéties
animées, c’est le personnage de la mémé qui donne toute sa saveur à cette histoire délirante (cliquez ici pour la chronique
intégrale).
Bon nombre de romans criminels se déroulent durant la saison estivale. Citons celui de Philippe Georget, récompensé par le Prix SNCF du polar 2011, L’été tous les chats s’ennuient. Au commissariat de Perpignan, les flics Sebag et Molina vont sortir de leur hébétude estivale quand une jeune Hollandaise est sauvagement assassinée sur une plage d'Argelès, alors qu'une autre disparaît sans laisser de traces dans les ruelles de la ville. Un serial killer rôde dans les environs…
Le roman resté célèbre sur ce thème, c’est bien sûr L’été meurtrier de Sébastien Japrisot. Une atmosphère de vengeance plane autour de la belle Éliane, qui a des comptes à régler avec ceux qui martyrisèrent sa mère… Autre histoire aussi adaptée avec succès au cinéma : L’été en pente douce, de Pierre Pelot. Quand le quadragénaire Fane, la jeune et belle Lilas, et le pauvre d’esprit Mo s’installent dans ce hameau où ils pensent prendre un nouveau départ, la tension monte vite avec le voisinage.
Des romans historiques (publiés chez 10-18) se situent pendant cette saison. Tel Été meurtrier à Pont-Aven, d’Yves Josso. En 1886, Clémence de
Rosmadec passe des vacances dans le manoir familial, quand le meurtre d'un jeune modèle de la région vient ternir son séjour. D'autant que le principal suspect se révèle être Gildas, son ami
d'enfance. La jeune femme ne manque pas de fréquenter Paul Gauguin et ses amis peintres. Énigme plus moyenâgeuse pour Frère Cadfael dans L’été des Danois, d’Ellis
Peter.
On peut encore citer L’été de toutes les peurs, de Mary Jane Clark : Quand Janie, une fillette de huit ans, et sa nourrice, Mme Garcia, sont enlevées en plein jour dans une banlieue résidentielle de New York, toute l'Amérique est en émoi. Car Janie est la fille unique d'Eliza Blake, présentatrice de la tranche d'infos matinales de Key News. Les suspects sont légion. Puisque le FBI piétine, Elisa mène son enquête. Et puis aussi : L’été de Trapellune et Le petit été de la Saint-Luc, deux suspenses de Ruth Rendell; Un été japonais de Romain Slocombe, Un été pourri de Maud Tabachnik, Un été pourri de Steve Hamilton, L’été des orages de Judith Kellman, Un beau matin d’été de James Hadley Chase, L’été est une saison morte de Jean-Baptiste Baronian, Rave d’une nuit d’été d’Ira Ishida. L’été qui ne s’achève jamais, de Peter Robinson, est une enquête de l’inspecteur Banks.
Un des premiers romans signés James Patterson avait pour titre L’été des machettes. L’action se passe au printemps 1979, à San Dominica, une île
paradisiaque des Caraïbes. Des troubles, causant de plusieurs victimes, éclatent en parallèle d’un procès. Un attentat vise un avion à l’atterrissage, faisant exploser l’appareil. Sur la plage de
Turtle Bay, un jeune couple de hippies est tué à la machette. Séjournant sur l’île, le président du syndicat des agents de voyages américains est supprimé. On attribue ces actions au colonel
Monkey Dred, le guérillero révolutionnaire de l’île. Une sanglante revendication confirme bientôt qu’il est à l’origine de ces crimes. En réalité, cette vaste opération de déstabilisation de San
Dominica est organisée par Damian Rose et son épouse Carrie, engagés conjointement par la CIA et la Mafia.
Ancien militaire des Forces Spéciales, Peter Macdonald est provisoirement barman dans un hôtel de luxe de San Dominica. À Turtle Bay, en marge du meurtre des jeunes hippies, il a remarqué la présence d’un Blanc armé. Quand il s’adresse au conseiller Campbell, de l’ambassade américaine, celui-ci lui répond qu’il s’agit de simples faits divers. Agent de la CIA, Campbell est parfaitement au courrant de ce qui se trame. Quand Peter contacte les autorités locales, il n’est pas plus écouté. Bien que les indices soient faussés, le chef de la police essaie pourtant de mener une vraie enquête. D’autres meurtres à la machette sont commis par Damian Rose et ses sbires. Le mercenaire manipule le colonel Monkey Dred, lui faisant croire à son rêve insurrectionnel.
Enfin, voici deux romans criminels se déroulant en juillet et août...
Juillet de Sang, de Joe R.Lansdale : Richard Dane a dû se
défendre, abattant l’homme qui se trouvait dans son salon. Le cambrioleur lui a tiré dessus sans hésitation. Richard a pour lui la légitime défense, la pénombre de la nuit et la protection de sa
femme, et de son fils qui dormait dans une pièce mitoyenne. Les flics admettent sa version. S’ils sont compréhensifs, ce n'est pas simplement pour soigner leur image. Derrière le fait divers se
cache une autre histoire fort surprenante. Qui était ce type venu de nulle part ? Quel est le rôle des flics ? Très marqué, Richard va devenir à son tour une cible…
Août mortel Baie de Ebihens, de Sylvie Vadis, chez Astoure Editions : A Saint-Jacut-de-la-mer, le docteur Marie-Jeanne Paémé trouve le corps d’André Risson, venant d’être assassiné. Ce retraité, ex-adjoint municipal, plusieurs fois marié, était surnommé "Le Pingre". Il avait créé une association de chasseurs de trésors. Un fragment de carte ancienne constitue un indice pour Marie-Jeanne. Sa nièce Sophie l’a rejointe. Elles connaissent bien les gendarmes de Plancoët, chargés du dossier. Ceux-ci contactent les proches de Risson, et ses amis de l’association : Paul Mard, Jacques Bettuite, et Eric Lebras. L'un a un alibi, un second ne sait rien, un troisième a disparu et sera bientôt retrouvé assassiné...