En présentant une sélection de Polars de vacances d’été, j’ai oublié d’y citer un titre pourtant original : “Vacances picardes” de Philippe Sturbelle. Retour sur ce polar publié en 2007 dans la collection Polars en Nord, chez Ravet-Anceau…
Roland Mesclin est un citadin quadragénaire, ayant une femme et quatre enfants. Par besoin de repos solitaire, il s’accorde une semaine de vacances dans une
commune rurale de Picardie. Le premier jour, guidé par un chien, il trouve la cadavre d’une jeune femme assassinée. Roland prévient la gendarmerie. Il est vite attiré par la brigadière Lelièvre,
qui est enceinte. Peu après, un tireur abat le chien qui a alerté Roland. Le lendemain, près d’une demeure en ruine, Roland rencontre une dame étrange. Elle paraît peu équilibrée. Tout bascule le
jour suivant, quand il est soupçonné du meurtre de cette dame, Yvonne.
Bien qu’il proteste de son innocence, il est placé en garde à vue. Pour les médias, il est déjà coupable. La brigadière ne l’aide guère. Lors de la reconstitution sur les lieux, une femme est tuée par un tireur. Ce qui doit disculper Roland. Mais, pour sa sécurité, on le met en cellule. On constate que les trois victimes appartenaient à la même famille, ce qui n’explique rien de plus. Roland est libéré, sous surveillance. A son réveil le matin suivant, un vieux monsieur obsédé du rasage est dans sa chambre. C’est l’ultime héritier d’une riche famille locale. Traumatisé autrefois, il a longuement séjourné en psychiatrie. Il ligote Roland sur son lit, et fait de lui le témoin de ses démentes excentricités...
Nombreux sont les suspenses où l’innocent doit démontrer qu’il n’est pas coupable. Mais ils sont rarement aussi délirants que celui-ci. Si la semaine est infernale pour le héros, elle apparaît diablement excitante pour les lecteurs. Les personnages annexes (un patron de bistrot ubuesque et raciste, un garagiste roublard père d’un petit chaperon rouge…) sont joliment caricaturaux. Le sort s’acharne sur ce pauvre Roland. Racontées avec beaucoup de fantaisie, ses mésaventures nous font largement sourire.