Il existe plusieurs polars intitulés “Nature morte”. Tentons une chronologie de plusieurs titres recensés.
Signé Matthew Head, le premier est paru dans la collection Série Blême (Gallimard) en 1950. Il semble qu’il s’agisse d’un chassé-croisé entre quatre personnages : Hank Bewley, le narrateur, est amoureux de Corrie Walters. Corrie est éprise du beau et riche Lex Abbott, qui a épousé une certaine Mimi. Celle-ci se croit la réincarnation de Ninon de Lenclos. Elle exploite un culte appelé Kwanah, dont les adeptes se prennent pour des personnages historiques. Ce solide suspense psychologique raconte leurs troubles rapports, la fascination des deux femmes pour Lex, jusqu’au meurtre de l’une d’elles. ( source Laura Axelrod )
J’ai lu quelques titres de Francis Ryck, mais pas “Nature morte aux châtaignes”. Ce roman a été publié
dans la collection Nuit Blanche chez Plon en 1963. On en trouve une réédition dans la collection Punch, des Presses de la Cité.
C’est en 1988 que Patrick Mosconi publie son roman “Nature
morte”, dans l’éphémère Collection Noire du Fleuve Noir. Le héros en est David Detmer, ex-soldat devenu chauffeur de taxi. En réalité, c’est un tueur à gages :
“En vingt-trois ans, j’avais tué treize
personnes par contrat. À chaque fois, il m’a fallu plus de six mois pour m‘en remettre… Pourtant la mort ne me fascine pas… Je n’ai jamais éprouvé ni pitié, ni haine pour mes
victimes”. Ce singulier criminel va être chargé d’éliminer Thomas Pradel, le fils de son ancien capitaine. Un noir compte-à-rebours est entamé...
Je n’ai aucun détail sur “Nature morte à Nancy”. Ce
titre signé Antoine Delaferre été publié en février 1998 aux éditions La Table Ronde. Il appartient à une série de romans d’enquête comportant plusieurs titres, tels “Le pont d’Argenton”, “Pouilly
fumé”, “Les enragés du Luberon”, “Dernier film à Deauville”.
Le roman de Michèle Barrière “Natures mortes au Vatican” est au catalogue du Livre de Poche depuis 1999 : Rome, automne 1570. François, le héros de
“Meurtres à la pomme d’or”, est à présent le secrétaire de Bartolomeo Scappi, le cuisinier personnel du pape. Il l’aide à rédiger son Opera, un recueil de quelque mille recettes, toutes plus délicieuses et originales les
unes que les autres : tourte aux asperges, crème à la hongroise, gâteau d’aubergines, parpadelles au bouillon de lièvre, pigeon à la sauge. Mais des événements inquiétants se produisent : le
peintre Arcimboldo est enlevé, François est victime d’un odieux chantage, une fête vire à l’orgie et au massacre. De Rome à Naples, puis Genève, on suit la quête de François, dans cette
Renaissance où mort et volupté se côtoient.
Publié en octobre 2000, “Nature morte” de Malcolm Rose est la quatrième enquête de Brett Lawless et
Clare Tilley. Le couple se trouve confronté à ce que tout policier redoute : l'enlèvement d'un enfant. Situation d'autant plus dramatique que la victime est la fille du meilleur ami de Brett et
que les enjeux sont différents. Il ne s'agit pas de découvrir qui a tué mais qui va tuer. Car le message du ravisseur est si incompréhensible qu'il laisse peu de place à l'espoir. Dans cette
affaire, le temps est leur pire ennemi et l'intuition de Clare leur meilleure alliée. A condition que Brett ne s'entête pas.
Publié en 1999 aux éditions Alain Bargain, “Nature morte à Giverny” de Renée Bonneau a été réédité aux Éditions du
Valhermeil en 2006. L’histoire se passe durant l’été 1908 à Giverny. L’expert japonais Hakasuko et sa fille Ophélia sont les invités de Claude Monet. Si la vue du Maître âgé faiblit, son art
reste intact. Il ne reçoit plus guère, ce que regrette le petit groupe jeunes peintres américains logeant près de chez lui, à l’hôtel Baudy. Stanley et son frère Linley ne manquent pas de talent.
Il y a aussi Donald avec son épouse Elisabeth, leur amie photographe Lilian espère quelques clichés du grand peintre. Le journaliste français Robert Fresnot, proche du défunt Lautrec, habite
aussi l’hôtel. On y trouve encore un vieux théâtreux et sa compagne, ainsi que le commandant Chamançay (ami de Dreyfus) et sa femme. Ophélia sympathise bientôt avec les jeunes américains.
Parfois, elle se montre un peu trop vive, provocant querelles et tension. Certains pourraient s’avérer rancuniers. Un jeune jardinier légèrement simplet est amoureux d’elle. Pendant ce
temps, une ombre rôde la nuit dans la propriété de Monet, mal protégée contre les voleurs.
Le premier roman de la Canadienne anglophone Louise Penny a été publié en France chez Actes Noirs, sous le titre “Nature
morte” (juin 2011). Le titre initial de la traduction au Québec était “En plein cœur”. Loin des routes principales, Three Pines est un
paisible village campagnard dans les Cantons-de-l’Est. Quand le corps de Jane Neal est retrouvé dans les bois ce matin-là, la police est bientôt sur les lieux. Âgée de 76 ans, cette enseignante
retraitée a éduqué bon nombre d’habitants de la bourgade. Selon les premières constatations, il pourrait s’agir d’un accident de chasse. L’inspecteur-chef Armand Gamache rejoint sur les lieux son
équipe de la Sûreté du Québec. Son adjoint Beauvoir confirme que la vieille dame a pu être transpercée par une flèche, mais on n’a rien découvert autour. Le témoin qui a trouvé le corps est très
marqué, car Jane Neal était une amie de sa mère décédée de maladie voilà quelques semaines. L’ancienne enseignante ne semblait pas compter d’ennemis. Gamache va rencontrer les proches amis de la
victime, trouvant progressivement sa place dans cette “bulle” peut-être pas si paradisiaque… La deuxième affaire de ce policier est publiée
chez Actes Noirs en novembre 2011, sous le titre “Dernier Noël pour Miss De Poitiers”. Il retourne à Three Pines afin d’enquête sur un nouveau
meurtre.