Le roman de Michel Benoît “Le secret du treizième apôtre” figure depuis 2008 au catalogue du Livre de Poche, toujours disponible. L’auteur y évoque un disciple privilégié, pouvant être assimilé aux apôtres de Jésus, ce qui ne paraît pas absurde. Qu’une épître secrète de ce treizième apôtre puisse inquiéter les religieux de toutes confessions apparaît crédible. Certes, le portrait des amis de Jésus déplaira aux chrétiens doctrinaires. Quant aux coulisses du Vatican, où les plus noires manipulations seraient de mise, nul doute que ce soit un reflet de la réalité. D’ailleurs, le cardinal Catzinger ne s’inspire-t-il pas de celui qui est devenu Benoît 16 ? Bien sûr, ça reste une fiction, mais dans le récit historique comme dans sa partie actuelle, ce roman documenté est très vivant, vraiment passionnant.
Le père Andrei a été assassiné en revenant de Rome par le train. Dans leur monastère du Val de Loire, son ami le père Nil réfute la version officielle du suicide. Le défunt le tenait informé de ses travaux, gênants pour le Vatican. Il laisse au père Nil quelques indices, que le moine tente d’exploiter. Mais il n’a pas accès à toutes les bibliothèques, et se sait surveillé.
A Rome, le puissant cardinal Catzinger considère que ces recherches historiques sont un danger pour l’Église. Dirigée par Mgr Calfo, la Société Saint-Pie V veille à protéger certains secrets. Calfo utilise deux amis, un juif et un musulman, pour suivre l’affaire. Leurs religions sont aussi menacées par les découvertes du père Nil. A son dernier repas, Jésus était entouré de ses douze apôtres. La scène se passait chez le Judéen, son disciple bien-aimé. Vrai ami de Jésus, le Judéen fut témoin de sa fin. Il désapprouvait les initiatives de Pierre, lequel refusa de le choisir comme nouvel apôtre à la place de Judas. Il dut s’enfuir, s’installer dans le désert. Alors que Pierre et les autres imposaient l’image d’un Christ déifié, le fils spirituel du Judéen le supplia de rétablir la vérité.
Le disciple rédigea une épître, dont circulèrent des copies. Les Nazôréens adoptèrent ce juste témoignage, comme le fit plus tard l’Ordre des Templiers. Il n’en reste aucun exemplaire, les autorités chrétiennes les ayant détruits. Le père Nil est prié de se rendre au Vatican. Il ignore que sa hiérarchie fait pression sur son ami Leeland, ainsi que sur le bibliothécaire chargé des archives oubliées. Même ses propos privés sont enregistrés. Le père Nil décode progressivement les indices, de plus en plus conscient des risques qu’il court...