Deux revues très intéressantes à se procurer en ce mois d’avril.
Le n°17 de Quinzinzinzili consacre l’essentiel de ses pages aux 150 ans du chef d’œuvre de Victor Hugo “Les Misérables”. Enseignant ayant eu
une formation classique, Régis Messac ne pouvait être insensible à l’écrivain Victor Hugo, entre admiration et sévérité. Dans sa fameuse thèse “Le «Detective Novel»”, Messac associa fort
logiquement “Les Misérables” à la Littérature policière. On peut lire dans ce numéro un très bel article de Régis Messac sur Gavroche, ou plus exactement sur l’archétype de ce personnage. Car
Eugène Sue, Auguste Barbier, Ponson du Terrail dans “Rocambole”, Gustave Aimard ou Émile Gaboriau mirent en scène des petits héros bien proches de Gavroche. Par ailleurs, d’autres articles signés
Régis Messac, sur des romans des années 1930, figurent encore dans ce n°17.
Société des Amis de Régis Messac, 71 rue de Tolbiac, Paris 13e.
Le dossier du n°112 de la revue 813 est consacré à la nouvelle, forme littéraire part entière, qui se marie parfaitement avec les histoires noires. De Raymond
Carver à Marc Villard, en passant par Hervé Le Corre, petite exploration de l’esprit de la nouvelle. Retenons aussi parmi les nombreux articles, celui consacré à “La bête de miséricorde” de Fredric Brown,
récemment réédité; une rencontre avec Paco Ignacio Taibo II; un hommage aux chaotiques vingt ans d’édition du turbulent et sympathique Jean-Jacques Reboux; et diverses rubriques dans la tradition
de cette revue. Le plus intéressant pour tous les admirateurs de cette magnifique romancière, c’est l’interview de Megan Abbott. Elle évoque ses sources d’inspiration, dont certains faits divers
transformés en fictions, et l’image forte d‘Humphrey Bogart. Elle parle aussi de la place des femmes dans les romans noirs, Megan Abbott aimant à renverser les rôles…
Association 813, 19 rue Bisson, Paris 20e.
Le roman “Bury me deep” de Megan Abbott est annoncé chez Le Masque pour 2013. Plus proche, le 9 mai 2012, sortie aux éditons Jean-Claude Lattès de
son nouveau titre “La fin de l’innocence”. En voici le sujet : “Dans une banlieue tranquille du Midwest, années 1980. Lizzie, treize ans, et sa voisine Evie Verver sont
inséparables. Elles partagent tout, de leurs maillots de bain à leurs crosses de hockey sur gazon. Elles vivent dans l’ombre de la grande soeur d’Evie, Dusty, qui leur fait entrevoir le pouvoir
de la séduction. Pour Lizzie, la maison des Verver est le paradis avec à sa tête le père, si gentil et charismatique. Un jour, Evie disparaît. Seul indice : la voiture que Lizzie a aperçue plus
tôt dans la journée. La panique gagne rapidement cette tranquille communauté. Tout le monde se tourne vers Lizzie. Evie aurait-elle pu monter de son plein gré dans la voiture d’un homme ? Rongée
par la curiosité et le désir de sauver les Verver de l’anéantissement, Lizzie essaie de comprendre ce qui a pu arriver. Elle passe ses journées avec M.Verver, sous le choc; et ses nuits à
arpenter le quartier pour trouver des indices. Hantée par la disparition d’Evie, émoustillée par la place centrale qu’elle occupe dans les recherches, Lizzie découvre qu’elle est loin de tout
savoir sur sa meilleure amie.”
Lire mes chroniques sur les romans de Megan Abbott : "Absente", "Adieu Gloria", "Red Room Lounge".