Généraliste ou policière, la littérature possède une riche histoire. Des érudits tels Régis Messac (1893-1945) ont contribué à donner une force, une puissance à la culture littéraire. Non pas en défendant l’élite reconnue des Lettres, mais en cherchant d’autres voies, d’autres talents. On le constate une fois encore dans le 10e numéro de "QUINZINZINZILI", la revue consacrée à l’univers messacquien. Cette publication est proposée par la Société des Amis de Régis Messac (71 rue de Tolbiac, Paris 13e).
Messac s’est intéressé à la science-fiction, ainsi qu’à une extrapolation des idées d’apparence farfelues. Ainsi, ce numéro nous présente un article intitulé “Comment
construire un mécanozoaire”, issu d’un roman de Régis Messac ayant pour titre “Le miroir flexible”. Peut-être suffit-il d’un peu de fantaisie et de capacité d’imagination pour créer des machines
basées sur l’intelligence artificielle. Messac s’intéressa encore à l’œuvre de Sydney Fowler Wright, auteur de SF entre Jules Verne et H.G.Wells.
Le dossier principal de ce n°10 de "QUINZINZINZILI" est consacré aux écrits de Régis Messac sur l’Union Soviétique. Nous sommes dans les années 1930. La révolution bolchevique est installée. Son but est-il de convaincre le monde d’une supériorité démocratique ? Selon Maxime Gorki, mal traduit - affirme Messac - la Liberté n’est pas encore pleinement à l’ordre du jour. Si l’expérience reste prometteuse, la perfection est improbable. Toutefois, c’est plutôt à un autre écrivain russe que s’intéressa Régis Messac. Nourri de ses observations du monde, Panaït Israti est aujourd’hui un écrivain totalement oublié (sauf de rares intellectuels). C’est sans doute fort dommage, car ce fut visiblement un témoin de son temps, de l’évolution d’une époque. Un auteur à redécouvrir.
On lira aussi avec amusement un discours préparé en 1923 par Régis Messac, à l’occasion d’une remise de prix scolaire. “La manière de comprendre les sports” nous éclaire sur les psychodrames liés à l’actualité sportive de notre époque. “Si l’on voulait examiner de près ces fameux champions, ne trouverait-on pas à leur supériorité quelque chose de bien artificiel ?” dit avec justesse Régis Messac. La compétition est-elle, somme toute, une victoire ? Cet auteur et pédagogue, depuis longtemps disparu, avait déjà saisi quelques tares de notre temps.
Rappelons que tous les romans et autres écrits de Régis Messac sont progressivement réédités par les éditions Ex Nihilo, 42bis rue Poliveau, Paris 5e.
On peut se renseigner ici sur les publications des Amis de Régis Messac :