Certains romans peuvent être qualifiés d’inusables. Bien sûr, il y a les grands classiques de la Littérature
policière sans cesse réédités, de Sherlock Holmes au commissaire Maigret, en passant par San-Antonio et Agatha Christie. Il existe d’autres cas,
tel “Le crépuscule des stars” de Robert Bloch (1917-1994). Auteur du roman “Psychose”
adapté au cinéma par Hitchcock, ce romancier scénariste a publié bon nombre de titres, romans et recueils de nouvelles. Robert Bloch est une
référence pour les amateurs de suspense et d’horreur.
C’est en 1979 que François Guérif publie “Le crépuscule des stars”, roman écrit en 1968,
dans la collection Red Label qu’il dirige aux éditions PAC. La traduction est de Jean-Paul Gratias (pour toutes les éditions). Dès 1985, ce titre est repris dans la mythique collection des
éditions NéO, sous la couverture de l’illustrateur Jean-Claude Claeys. Il porte le symbolique numéro 100. La présentation de l’ouvrage dans cette
version en situe bien le contexte :
«Bloch lui-même reconnaît facilement que “Le crépuscule des stars” est son meilleur livre. En tous les cas, son livre le plus envoûtant et le plus angoissant. Paradoxe de ce roman où il n'y a pas de mystère à proprement parler. Mais, dans cette saga de Hollywood, racontée à travers la grandeur et la décadence de Tommy Post, Bloch nous fait entrer de plain-pied dans cette mythologie qui donne le vertige. Pour ce roman de la démesure et du baroque, Bloch ne pouvait pas trouver de meilleure période que cette époque où souffla un vent de folie sur cette ville devenue "l'usine à rêves" du monde entier.
Ce livre dépasse de beaucoup le simple roman à clefs, nous restituant parfaitement la fascination de Hollywood. Attaché à ses fantasmes, Robert Bloch ne pouvait
détruire la cité magique que par l'arme qu'il préfère : le feu. C'est donc dans les flammes que, symboliquement, est détruit ce décor qui avait réussi à nous faire croire qu'il représentait notre
monde secret.» Il s’agit d’un extrait du magazine Polar, que dirigea François Guérif.
En 1992, “Le crépuscule des stars” parait en format de poche, chez 10-18. Il ne semble pas
qu’il y ait eu d’autres rééditions avant celle de 2008. C’est Moisson Rouge qui décide alors de relancer la carrière de ce livre, avec une préface de F.Guérif. Fin 2011, le roman connaît une
nouvelle édition de poche, n°841 dans la collection Rivages/Noir, où il a évidemment toute sa place. La présentation actuelle de ce roman : «Tom Post, jeune orphelin, rêve de se faire une place à
Hollywood au temps du cinéma muet. Un jour, son rêve se réalise : il est engagé comme responsable des intertitres des films, les fameux "cartons". Alors qu'il gravit les échelons, le monde du cinéma change. L'irruption du parlant,
l'industrialisation et la toute-puissance de l'argent sonnent le glas d'une époque. Certains vont résister, d'autres vont sombrer. Jusqu'à la folie. L'auteur de Psychose signe un roman
envoûtant devenu mythique.
"Robert Bloch nous fascine, nous émeut, nous couvre de frissons, nous surprend, nous laisse pour finir pantelants d'une beinheureuse angoisse." (Michel Lebrun, Polar)».
Les lecteurs ayant raté les quatre précédentes éditions du livre peuvent désormais se rattraper grâce à cette réédition.