Daniel Picouly : La Donzelle (Éd.du Rocher, 2004)

Écrivain, scénariste bédé, animateur culturel à la télé, Grand prix des lectrices de Elle 1996, Prix Renaudot 1999, Daniel Picouly connaît assurément un beau succès mérité. Bien qu'il ait publié «Nec» (1993) et «Les larmes du chef» (1994) dans la Série Noire, ce n'est pas un auteur qu'on associe volontiers au polar. À juste titre, mais il s'est à nouveau approché du genre en 2004, publiant aux Éditions du Rocher un roman intitulé «La Donzelle» (sous-titré «Un bâton de rouge dans le chargeur»). Probablement pas son meilleur score des ventes, soyons honnêtes.

Peut-être que, si on le sait doté d'un humour certain, il pousse ici assez loin la fantaisie. Oui, le littéraire Picouly ne se contente pas d’une bonne histoire. Il y ajoute une tonalité enjouée. Il digresse jusqu’à l’ivresse. Il narre en souriant. Il s’amuse des mots et des images. Il interpelle ses "lecteurices" complices. Dans cette aventure agitée, rythmée, débridée, aux péripéties foisonnantes, les disciples de San-Antonio sont autorisés à voir un cousinage. Il y a pire comme famille romanesque, non ? Il ne s’agit pas exactement de comédie policière. Plutôt un délirant roman d’action, aussi divertissant que captivant.

Au 36.2 Quai des Orfèvres, La Donzelle est chef de la brigade des stupres. Elle est assistée du martiniquais Fort de Fruit, et de l’aristocratique 3-D. Leur chef Sumo les envoie en mission secrète. Mariette Tudeval, traductrice à l’ambassade de X-Landes, a disparu. Maîtresse de l’ambassadeur, elle était enceinte. Il est bien étrange, ce diplomate qui a créé une secte : les Parturiens. On pense qu’ils pratiquent le clonage humain. Le trio d’enquêteurs est d’abord pris en filature, puis trouve le cadavre de la mère de Mariette. Pas de doute pour La Donzelle, c’est à l’ambassade qu’ils trouveront des réponses.

Alors qu’un déménagement se prépare, le conseiller Qsdfghj ne se montre pas coopératif. L’ambassadrice affirme que son mari sera bientôt président de leur pays. Quand celui-ci apparaît, La Donzelle le baptise Nabounet 1^er, tant il est disgracieux. Piégé, le trio risque la noyade dans une cave, sous l’œil moqueur du diplomate mégalo, protégé par une vitre blindée. La Donzelle est combative. Elle fait exploser l’installation.

Nabounet 1^eret ses conseillers prennent la fuite. Avant de rejoindre X-Landes, ils font étape dans un château appartenant aux Parturiens. Le trio ne tarde pas à situer la propriété. Entrés clandestinement, La Donzelle et ses amis vont perturber le congrès de la secte, assistant à une messe noire glorifiant Nabounet 1^er. Mais le vrai héros est plutôt un enfant...

Comments

[Oncle Paul]

Bonjour Claude
C'est le roman de Daniel Picouly que j'ai le moins aimé dans sa production. Ne fait pas du San Antonio qui veut
Amitiés

[Claude LE NOCHER]

Certes, mon cher Paul. Bien que j'évoque San-Antonio, je ne crois pas qu'il ait cherché à imiter quiconque, d'ailleurs. Cela dit, la tonalité farfelue - et la base
de l'intrigue s'inspirant du clonage humain - j'ai tropuvé ça très sympa, très amusant. Voilà pourquoi j'en reparle (brièvement) aujourd'hui.


 


Amitiés.