Anne Rambach a publié son premier suspense en 2000, “Tokyo Chaos”. L'héroïne en est une
inspectrice américano-japonaise, Junko Go. Ses deux aventures suivantes sont “Tokyo Atomic” (2001) et “Tokyo Mirage” (2002). Ces titres sont
disponibles en poche, chez Pocket. En 2004, Anne Rambach publie “Success Story”, polar se déroulant à Miami. En 2007, dans
“Bombyx”, elle créée le personnage de Diane Harpmann.
Paris. Hantée par les fantômes d’un drame personnel, Diane est journaliste-pigiste. Ce jour-là, elle fait un reportage sur un mariage asiatique, au restaurant le Bombyx. Soudain, des tueurs provoquent une fusillade. La sportive Diane échappe au carnage. Elle écrit un article exclusif sur cette tuerie, qui s’expliquerait par une guerre des gangs entre triades. Diane n’y croit pas : la vraie cible était une certaine Eloïse Monticelli. Le meurtre d’un vieux photographe juif habitant l’immeuble de la victime confirme son hypothèse. Diane elle-même n’est pas à l’abri des tueurs.
Les “têtes de dragons” des trois principales triades rencontrent Diane et son amie Elsa. Ils affirment ne pas être impliqués. Eloïse était une collaboratrice de Nigra Rosa, société dirigée par Laurent de Ryck. Les recherches d’Eloïse portaient sur l’élaboration d’une rose bleue. Un cas d’espionnage industriel est plausible. Diane retrouve une vidéo et des documents relatifs aux travaux de la victime. Visitant par effraction l’appartement d’Eloïse, Diane découvre son identité réelle.
Diane et Elsa consultent un ancien spécialiste des risques NBC. Dans le cadre de la lutte contre le bioterrorisme, Eloïse semblait avoir créé un réactif de détection chimique. Par l’entremise d’un grand avocat, les sphères du pouvoir incitent Diane à cesser son enquête. Menaces ou argent, rien ne la fera renoncer. Le milliardaire russe Liadov ou la militaire américaine Mac Luhan ont pu décider d’éliminer Eloïse. Pour progresser, Diane se met en gravement danger. Elle comprend finalement que le sens de l’opération Nigra Rosa…
Il s’agit d’un roman vraiment insolite. Si le décor parisien est décrit avec une tendresse évidente, l’intrigue nous présente un univers déroutant. Le récit évoque la complexité du monde actuel, sans règles ni frontières précises. Éternel jeu de dupes, l’espionnage sert à afficher la puissance d’un état, d’une mafia, des oligarques de tous camps. Révéler les arcanes de ces luttes secrètes est impossible, sinon au péril de sa vie. La tourmentée Diane ne craint pas d’affronter ces milieux riches en faux-semblants. Sans doute parce qu’elle est animée d’une vocation journalistique qui la rend téméraire. Mouvementée et mystérieuse, cette histoire est absolument palpitante. Personnel, le style narratif est fort séduisant.
En 2008, on retrouve Diane Harpmann dans “Parfum d’enfer”. Début 2013, la voici de retour dans “Ravages” (Éditions Rivages), un noir suspense.