« – Maudite Maggie Paddington !
Sur la route de Portree, ville principale de l’île de Skye, le docteur Oliver McLaughlin ne cessait de pester. Enfin parvenu devant sa maison bleue, il plongea la main dans le vide-poches, s’empara de son bipper, et déclencha rageusement l’ouverture du portail automatique.
Vingt heures trente , songea le médecin, et il fait déjà nuit. Même en juin, les nuages s’accrochent sur les sommets des Cuillin Hills, comme pour mieux nous raccourcir les jours…Maudite Maggie ! tonna-t-il encore.
Mais puisque le portail tardait à s’ouvrir, le docteur trouva le temps de réfléchir : Cesse de te plaindre, Oliver… A cinquante ans passés, si tu as choisi l’isolement de Skye, avoue que c’est aussi parce que tu n’en pouvais plus de Glasgow… Ton idéal de médecine pour les plus démunis, ta "médecine sociale", ça ne t’a pas aidé à faire fortune. Tu t’y es même épuisé.
Involontairement, McLaughlin émit un profond soupir, et il cessa de tapoter sur le volant de sa Volvo. Mais pour aussitôt s’énerver de plus belle : Maggie Paddington, cette sournoise ! Je me doutais bien que sa brusque fièvre n’était qu’un prétexte pour m’attirer dans ses filets. Me déranger en plein dîner avec mon épouse, pour me recevoir dans cette chemise de nuit indécente… Non, vraiment !
D’ailleurs, se souvint-il brusquement, j’espère que Priscilla m’aura gardé une part de son appétissant chranachan. Je raffole de ces sucreries. Le docteur s’aperçut alors que les voyants au-dessus du portail avaient cessé de clignoter, et que l’entrée était enfin dégagée.
Il engagea la première, puis relâcha doucement la pédale d’embrayage. Mais, au même instant, sa portière s’ouvrit d’un coup. Oliver eut à peine le temps de distinguer le visage encagoulé qui se jetait sur lui. L’homme lui passa le bras autour du cou, arracha sa ceinture, et le tira violemment hors du véhicule. La Volvo cala instantanément.
Affalé sur le trottoir, le bras droit remonté dans le dos, et la gorge étreinte par le biceps de son agresseur, McLaughlin entendit une voix sourde lui ordonner :
– Prends ta sacoche !
Sans réfléchir, de sa main gauche encore libre, le médecin s’empara de la serviette tombée sur le plancher. Aussitôt, l’inconnu le força à se relever, puis il l’entraîna de l’autre côté de la rue. Le cerveau saturé par le souffle de l’homme dans ses oreilles, la seule pensée qui traversa l’esprit du docteur McLaughlin fut : Je crois que le cranachan attendra… »
Ainsi débute "Les démons de l’île de Skye", nouvelle enquête de l’inspecteur Sweeney, le héros créé par John-Erich Nielsen. Nul doute que cette nouvelle affaire, menée par le jeune policier à l'apparence indescriptible, soit aussi agitée que les précédentes.
James Callahan, le plus célèbre acteur écossais, coule des jours heureux dans son château de Havengear, en compagnie de son épouse l'actrice américaine Shauna Powers et de sa fille adoptive Lucy. Jusqu'à ce qu'une nuit de juin, toute la famille disparaisse. Les traces de sang dans le hall d'entrée ne présagent rien de bon. Et qui se trouve à bord du voilier de Callahan ? Huit jours d'enquête, peut-être huit jours d'enfer, avec pour seul objectif de retrouver les disparus. Tel est le programme pour l'inspecteur Sweeney, qui va être confronté aux démons de l'Île de Skye...
Nous en saurons plus début août 2010, à la sortie de ce roman. Il sera présenté à l'occasion du Festival Interceltique de Lorient.
En attendant, on peut toujours contacter le site de l’éditeur :