Basés à Nice, Mémoires Millénaires Éditions présente des livres couplant un dossier scientifique et un roman historique à suspense. Une approche qui permet de retracer des situations au plus près de leur contexte d’époque. Voici leurs romans récents.
Fabrice Anfosso : "Le Manuscrit de la Porte" (2008, dossier scientifique dirigé par Marc
Bouiron). Juillet 1406. S’opposant au pape élu Innocent VII, le schismatique Benoît XIII s’installe au château de Nice. Narrateur des faits, l’Officier de garde (au
service du sénéchal et du viguier) est chargé de veiller sur le pontife. Dans le même temps arrive à Nice sœur Colette, future sainte, venue proposer à Benoît XIII d’importantes réformes
religieuses. Comme le pape autoproclamé, l’Officier est fort impressionné par la jeune femme - qui a la réputation de faire des miracles. Plusieurs cardinaux proches de Benoît XIII décèdent en
quelques jours. Leur mort est attribuée à la peste, qui sévit partout. L’Officier doute, certains signes ne correspondant pas à la maladie. Les
quatre défunts cardinaux s’étaient déclarés contre les réformes voulues par sœur Colette.
Si le viguier Barthélemy Provana préfère parler d’acte divin ayant châtié les prélats, les indices relevés sont bien humains. Malgré tout, l’Officier est décidé à poursuivre son enquête.
Difficile pour lui de suspecter sœur Colette. Il déjoue une tentative d’empoisonnement contre lui-même, semblant prouver que l’ennemi entre aisément au château. Dans son sommeil, l’Officier
reçoit un message de Dieu, lui donnant mission de découvrir la vérité. Il se réveille avec les stigmates du Christ. Exhumant le corps du premier cardinal, il comprend la méthode d’empoisonnement.
Bien que le cardinal Michel de Salva fasse partie des quatre victimes, ce fut lui qui initia le complot. Sans doute visait-il aussi Benoît XIII. Il existe donc un second assassin, menant un autre
jeu…
Ugo Bellagamba : "La 8e colline de Rome" (2009, dossier scientifique dirigé par Monique
Jannet). En l’an 268, la mort de l’empereur romain Gallien entraîne de nouveaux bouleversements au sein du pouvoir. L’ex-impératrice Cornélie Salonine a fui Rome, accompagnée de sa servante
Tertia, du fidèle Primo. C’est le guerrier goth Quintus qui assure la sécurité de Cornélie. Leur convoi arrive incognito, de nuit, à Cemenelum (Cimiez). L’impératrice se place sous la protection
du gouverneur Aurelius, qui lui prête sa propriété. Afin de rester anonyme, elle se fait passer pour une veuve, riche donatrice finançant l’extension des thermes de la ville. En visitant le
chantier en question, Cornélie croise un artisan chaufournier, Nertovalus, qui l’impressionne et la charme. Si la famille Fabii contribua à l’essor de la cité, cet homme est issu de la tribu qui
fonda Cemenelum. La confiance s’établit bientôt entre Nertovalus et Quintus. Bien que sujet de l’empire romain, Nertovalus appartient à la nouvelle mouvance religieuse, les chrétiens.
Venant de Syracuse, le jeune esclave Hector (13 ans) est un enfant cultivé et philosophe. On va l’employer aux thermes de Cemenelum, où - rebaptisé Sixte - il sera au service des patriciennes
fréquentant les lieux. Très vite, Cornélie devient son unique cliente. L‘ex-impératrice a senti que cet enfant l’aiderait à surmonter ses peines, et à comprendre cette religion des chrétiens que
le défunt empereur Gallien tolérait largement. Quelques décades plus tard, un centurion et ses troupes arrivent à Cemenelum. L’émissaire de Rome recherche Cornélie. Le gouverneur prétend qu’elle
n’est pas restée ici. Mais cet homme de pouvoir doit aussi ménager ses intérêts, quitte à trahir Cornélie. Grâce à Nertovalus et à Quintus, l’impératrice trouve refuge dans les quartiers modestes
de la ville…
On retrace ici l’arrivée progressive des chrétiens, le travail artisanal de construction, et l’activité des thermes.
Ensuite, la fiction constitue une très bonne illustration de la vie en ces temps lointains. On entrevoit le bas peuple, esclaves et prostituées, et surtout la caste des patriciens, bourgeoisie
gallo-romaine. L’avènement de chaque empereur romain entraînait une succession tragique, sanglante. Le récit nous aide à percevoir ces drames.
Les prochains livres dans cette collection... en novembre 2009 : "Le dernier
Rempart - La chute du château de Nice en 1692" par Fabrice Anfosso (roman) et Marc Bouiron (Dossier Science) - en juin 2010 : "Le Rattachement de Nice à la France en 1860" à l'occasion du 150e
anniversaire par Louis-Gilles Pairault (Roman) et Hervé Barelli (Dossier Science)