À l’occasion de la sortie de son quatorzième roman, aux éditions Alain Bargain, Serge Le Gall a répondu pour Action-Suspense à quelques questions.
Ton roman "Vagues à lames à Noirmoutier" est une nouvelle aventure du commissaire Landowski. Pourrais-tu nous dresser un portrait de ce personnage ?
Serge Le Gall : J'ai voulu que le commissaire Landowski soit un flic de chair et de sang. Un cerveau mais aussi des tripes ! Pas un être aseptisé, asexué, insensible ! Un mec vivant quoi ! Certes solitaire et taciturne, avec ses contradictions et ses lâchetés, ses passions et ses haines mais aussi avec ses élans de générosité. Par le nom déjà, j'ai voulu lui donner de l'universalité à sa nature de héros. Par ses origines polonaises, son histoire familiale, j'ai cherché à lui donner une dimension humaine. Par sa fonction fluctuante, je l'ai réservé à des affaires un peu tordues, pour lui donner l'occasion d'exprimer pleinement son talent ! Je crois aussi qu'il fait comme tout un chacun. Il se cherche, se déçoit lui-même, pour se donner l'instant d'après. A fond.
Les missions de Landowski le mènent principalement sur les côtes bretonnes et françaises, ce qui apparaît comme un vrai choix pour toi ?
Serge Le Gall : Un choix de fait plus qu'une volonté délibérée. Homme libre, toujours tu chériras la mer ! Elle est le plaisir, le secret, la vie et la mort. Quel décor idéal pour le polar ! On me dit parfois que je suis auteur d'histoires de bords de mer. C'est sûrement vrai vu les romans que j'ai publiés sur ce thème. Plus prosaïquement aussi, c'est que l'histoire tourne plus facilement de la mer à la terre, de l'île à l'estuaire, avec une vivacité et un mouvement qui peuvent se comparer à la marée. Flot et jusant construisent ainsi mes histoires. Mais Landowski n'a rien d'un vieux loup de mer... même s'il répond parfois à l'appel lancinant des sirènes.
Cette fois, à Noirmoutier, il va être question pour Landowski de "faire le ménage", en s'attaquant à son éternel adversaire faisant partie de la police ?
Serge Le Gall : Oui il était temps pour Landowski de régler quelques comptes. Des squelettes, il y en a dans des placards. C'est bien connu. Et un flic comme lui a forcément des amis et des ennemis. Les luttes de pouvoir et les rapports de force ne sont pas exclus de la vie courante des policiers. Et cette chasse au grand fauve (qu'il est) apporte un plus, conforte sa nature de solitaire avec un cercle d'amis très restreint. J'ai eu envie de le voir triompher, mais je n'ai pas pu m'empêcher de le rendre vulnérable au final, en laissant un porte ouverte au destin.
Tu as, entre-temps, écrit un polar sans Landowski ("Coup fourré dans les Monts d'Arrée"). Est-ce à dire que le commissaire va se ranger, épouser sa compagne, et terminer ainsi ses aventures ?
Serge Le Gall : Question qui m'a été posée dernièrement ! Madame Lorraine Landowski ? Pourquoi pas ! Lando rangé des voitures ? J'ai bien du mal à imaginer ça ! Si cela arrive, il ne pourra pas s'empêcher de mettre son nez dans les affaires des autres. Cela dit, je vais récidiver dans ce type d'histoire sans flic et sans magistrat où je laisse le destin être le seul juge.
Tu es aussi l'auteur d'une série de polars historiques. Le détective Pinkerton reviendra-t-il bientôt ?
Serge Le Gall : Pinkerton se trémousse déjà sur sa chaise ! Il rêve d'une bonne petite enquête, comme de nouvelles conquêtes ! On l'a vu. Ici. Là. Y a quelqu'un qui m'a dit…