Né à Paris en 1973, Antonin Varenne a vécu une vie plutôt mouvementée avant de se consacrer à l’écriture. Il publie aujourd’hui "Fakirs" aux éditions Viviane Hamy. Il s’agit d’un roman d’une noirceur glauque, peuplé de personnages insolites et inquiétants, au cœur d’une intrigue foisonnante.
Du côté de Guérin et Lambert, l’ambiance est plutôt lourde, franchouillarde, inscrite dans une certaine normalité en dépit des fêlures des deux principaux protagonistes. Le lieutenant Guérin, exilé du 36 Quai des Orfèvres — après une sombre histoire mal élucidée — est installé aux Suicides, la corvée redoutée de la Judiciaire, flanqué d’un stagiaire, Lambert, qui passe pour un débile patenté auprès de tous ses collègues, qui ne lui font grâce d’aucune humiliation. Le duo fonctionne contre vents et marées, une curieuse affection liant les deux hommes, l’admiration du plus jeune pour l’intelligence et l’intuition de son Patron servant de révélateur et de moteur.
De l’autre côté, on trouve John Nichols, un Franco-Américain installé dans un tipi planté sur les bords d’une rivière du centre de la France. La maréchaussée débarque un jour dans son campement pour l’emmener à Saint-Céré où on lui apprend la mort de son ami américain, Alan Mustgrave. Elle est intervenue tandis qu’il s’écorchait en direct, sur la scène d’une boîte branchée du Paris underground, très cotée pour ses spectacles sado-maso. Arrivé dans la capitale, l’agression dont est victime Nichols le convainc que la mort de son ami n’est peut-être pas un accident, comme on voudrait le faire croire. D’autant qu’il détient des documents qui mettent en lumière le passé d’Alan, ex-Marine qui participa aux guerres du Golfe et d’Irak. Alors accident, suicide ou meurtre ?
John Nichols va ainsi croiser le très BCBG Frank Hirsh, amoureux transi d’Alan; Ariel, la patronne du Caveau de la bolée; Paty, l’amie peintre d’Alan au tempérament bien trempé; et puis Bunker et son chien Mesrine, gardien de parc et ex-taulard… Et bien sûr Guérin et son comparse Lambert…