Paul Doherty figure parmi les maîtres incontestés du polar historique, signant aussi sous les pseudos
de Paul Harding ou C.L.Grace. Il sait faire vivre l’époque décrite, mais privilégie l’aspect criminel. Sa série mettant en scène le juge Amerotkê est particulièrement intéressante.
“Les meurtriers de Seth”, qui vient en format de poche chez 10-18, mérite bien un Coup de
Cœur. Nous sommes à Thèbes, vers 1478 avant Jésus-Christ, sous le règne de la reine d’Égypte Hatchepsout. Scribe à la Maison de la Guerre,
Ipumer été empoisonné. Ce bel homme fut un temps l’amant de la fille du général Peshedou, la jeune Neshratta. On la soupçonne du meurtre, plusieurs éléments
l’accablant. Mais le juge Amerotkê pense l’affaire plus compliquée. D’autant que le général Balet, vétéran du
glorieux régiment des Panthères du Sud a été assassiné la même nuit. Sous le commandement de Karnac, Balet, Peshedou et quelques guerriers exterminèrent jadis les cruels Hyksos, décapitant la
sorcière Meretseger, leur chef. Le juge voit un possible lien entre les meurtres d’Ipumer et de Balet. Le défunt scribe venait d’Avaris, qui
fut la ville des Hyksos. On sait peu de chose sur lui, car son dossier a disparu des archives. Le soir de sa mort, bien qu’il soit allé jusqu’à
la maison du général Peshedou, rien ne prouve qu’il y ait rencontré Neshratta. D’ailleurs, celle-ci s’étaient lassée
de lui. Le général Karnac et ses héroïques amis ont reçu des menaces. Lorsqu’ils se déplacent dans le désert avec le juge, jusqu’à la tombe
(vide) de Meretseger, ils sont attaqués par des nomades. Alors qu’un autre général est assassiné, l’adjoint nain du juge collecte des
informations sur la famille de Neshratta. Plusieurs personnes ayant connu Ipumer sont éliminées par un homme masqué, “l’envoyé de Seth”. Après avoir encore supprimé un
des généraux de Karnac, le tueur s’attaque au juge. Celui-ci a compris que le criminel effaçait toute trace autour du scribe, et se vengeait des guerriers. En mémoire
des Hyksos et de Meretseger, dont Ipumer pouvait être le fils ? Le général Peshedou est assassiné à son tour. Cette fois, le juge est sur la piste de la vérité…
Dans l’ambiance de l’Égypte ancienne, fidèlement restituée avec ses superstitions et ses faits glorieux, l’intrigue
de cette quatrième affaire traitée par le juge Amerotkê s’avère réellement passionnante. Péripéties et mystères garantis ! On peut retrouver ce héros dans sa nouvelle
enquête, “Les trois morts d'Isis”, qui vient de paraitre chez L'Archipel.