Yann Venner vient de publier aux éditions Le Cormoran (distribué par Coop-Breizh) “Lumière pour les oubliés”. L’histoire se passe au printemps 2006. Nous y retrouvons les héros des trois précédents romans de Yann Venner. Cette fois, l’affaire est encore plus grave. Il s’agit du sort des sans-papiers, qu’ils survivent à Trélouzic, Lannion ou ailleurs. Fanch Bugalez et sa compagne Gwendoline, avec leur vieil ami Eugène Cabioch, sont témoins d’un drame qui empoisonne toute la région. Un écrivain haïtien et une directrice d’école ont été assassinés, et la situation semble vouloir dégénérer encore davantage. En Bretagne où des êtres humains de diverses origines sont venus se réfugier, l’affaire fait grand bruit. Dans une Europe devenue forteresse, oubliant toute idée humaniste, partisans et opposants de la politique d’immigration font entendre leur voix. Faire la lumière dans cette affaire ne sera pas simple pour le commissaire Cesare Le Tellier.
Dans la postface, Yann Venner explique sa démarche concernant ce nouveau roman : “La liberté de circulation n'est
pas encore reconnue comme un droit universel pour les personnes qui quittent leur pays pour des raisons économiques, politiques, climatiques ou tout simplement pour tenter leur chance ailleurs.
Sur tous les continents, on observe ce phénomène de rejet, de racisme ou de violences qui prennent pour cible ceux qui semblent tirer parti des ouvertures internationales qu'offre la
mondialisation. Les arguments sécuritaires, la transformation en bouc émissaire de ceux que l'on nomme abusivement clandestins, les inquiétudes en matière de préservation des acquis
sociaux, les enjeux identitaires, sont tous des thèmes qui alimentent les discours politiques et les imaginaires sociaux quand on aborde la question des migrations. Ce roman ne tente pas de
poser ces questions et d'y répondre. Il est une tentative d'écriture de l'histoire du temps présent, écriture ayant pour trame une narration fictive et pour fil rouge le dialogue interculturel.
Loin des artifices de la littérature engagée, loin d'un choc des cultures – expression imbécile assénée à tort et à travers – l'auteur souhaite que le principal héros de ce livre soit le
langage, rien que le langage – la langue propre d' un écrivain.”
Un précédent article en cliquant ici Trois livres de Yann Venner