Ce sont deux valeurs sûres de la littérature policière américaine que nous présentent les Éditions du Seuil en mars 2009. En effet, Joseph Wambaugh et Lee Child sont des romanciers confirmés.
Né en 1937, Joseph Wambaugh s’est beaucoup servi de son expérience dans la police de Los Angeles, de 1960 à 1974, pour alimenter ses romans. Depuis le succès de son premier titre, “Les nouveaux centurions” en 1971, la tonalité de ses intrigues réalistes est plutôt mordante. “Si les policiers de McBain apparaissent généralement comme des personnages équilibrés et raisonnables, ceux de Wambaugh se révèlent souvent vulgaires, grossiers, brutaux, et marqués par les horreurs qu’ils côtoient chaque jour (…) Joseph Wambaugh est pourtant l’un des romanciers les plus novateurs de ces dernières décennies” écrit à son sujet Claude Mesplède, dans son Dictionnaire. Après “Flic à Hollywood”, nous retrouvons les flics du même commissariat dans “Corbeau à Hollywood”. Le policier Nate Weiss a intégré l’équipe du Community Relations Office, ou CRO, soit “Corbeau” en français. Considérés par leurs collègues comme des “flics Nounours”, ils sont censés améliorer les rapports entre la police et les citoyens de ce quartier en s’occupant de leurs problèmes de qualité de la vie. Les principaux protagonistes sont Ali Aziz, propriétaire de bar topless, animé d’un désir de vengeance, prêt à tout pour obtenir la garde de son fils Nicky âgé de cinq ans… et sa future ex-femme Margot, une danseuse âpre au gain, dont les projets sont particulièrement sanguinaires. Cette manipulatrice n’hésite pas à séduire un “Corbeau”, Bix Rumstead. Il va assister en qualité de témoin involontaire au meurtre de légitime défense, qu’avec la complicité d’une stripteaseuse plus que perfide, elle a projeté de perpétrer contre le père de son fils.
Héros d’une dizaine de romans depuis 1997, Jack Reacher est un personnage qui vagabonde à travers l’Amérique. À chaque étape, cet ancien flic de la police militaire est confronté à des affaires criminelles riches en péripéties. Il revient dans le nouveau suspense de Lee Child : “Sans douceur excessive”. Assis à la terrasse d’un café de New York, Jack Reacher regarde un type traverser la rue, monter dans une Mercedes et disparaître. Une scène qui serait ordinaire, sauf que le coffre de la voiture contient un million de dollars de rançon. Edward Lane, l’homme qui l’a versée, est prêt à payer la même somme à celui qui l’aidera à retrouver sa femme et sa fille kidnappées. Son ultime recours, c’est Jack Reacher. Sa réputation l’a précédé : il n’y a pas meilleur que lui dans ce genre de mission. Toutefois, l’affaire n’est pas simple. Quand il se renseigne sur ce qui a amené ce kidnapping, Reacher comprend peu à peu que les apparences sont trompeuses. Lane dirige une milice privée engagée dans des coups tordus. Plus grave, il lui cache certaines choses inavouables qui risquent de faire capoter sa mission. Reacher a donné sa parole et va aller jusqu’au bout, au risque de sa vie. Ce qui a commencé à New York se conclut de façon apocalyptique dans une campagne anglaise endormie. Jack Reacher sera-t-il encore une fois à la hauteur ? Action et humour noir, un solide suspense.