Le deuxième roman la collection Afrique, aux Éditions du Polar, vient de paraître: “Accointance de chacals”. Un casse de magasin dans une banlieue algéroise. Des coupables idéaux. Une enquête brutale et expéditive. Un consensus contre la vérité. L’enquêteur Djamel Zemouri décide d’aller jusqu’au bout de ses convictions. Il dérange les réseaux locaux, faits de passe-droits et népotisme. L’histoire d’un jeune flic constamment ballotté entre son envie d’idéal et ses concessions désabusées.
Ici, Kamal Oumalek nous parle d’Alger la blanche, mais aussi d’Alger la noire, avec ses magouilles, arrangements, entourloupes. De ceux qui ne tuent pas seulement le temps en broyant du noir, en l’attente de matins qui déchantent. Du quartier de Bab Ezzouar, entre éternelle pauvreté et évidence du racket, des combines. “Accointance de chacals”, une histoire de rapaces sans la moindre illusion sur ce qu’est la vie, aussi bien des ripoux que des braves gens. Avec pour contexte une ville où l’espoir n’est guère qu’une illusion.
L’auteur répond sur la création de ce roman : “…J’ai toujours beaucoup lu, mais je n’ai jamais vraiment pensé à me mettre à écrire sérieusement. Avec ce roman, il s’est passé quelque chose, je sentais que je tenais le bon bout. C’est à la fois un enchaînement d’idées cohérentes qui me venaient et une certaine envie de parler d’autre chose à propos de mon pays, de raconter une histoire qui soit prenante, divertissante même, et en même temps qui ne s’éloigne pas trop d’une réalité sociale difficile..” Un témoignage ? “Je voulais d’abord faire un bon livre, un bon roman noir. Je n’ai jamais accordé une très grande importance au contenu idéologique d’un roman, pourvu qu’il me plaise, qu’il me capte, qu’il me transmette quelque chose. Après, oui, si l’œuvre de fiction incite à une réflexion plus profonde qui déborde de son cadre, ce serait magnifique (…) J’ai essayé de respecter les codes du genre noir ou polar avec des méchantsbien méchants et clairement identifiés comme tels, des personnes plus sensibles à l’idée de droit, de morale, de justice, mais aussi des personnages plus fluctuants, nuancés, qui hésitent… Des gens en apparence bien comme il faut mais qui portent en eux un côté obscur (…) Certaines choses que je décris dans le roman sont facilement observables sur le terrain.”