Aux
Éditions Sao Maï, Alassane Fingerweig vient de publier "Petites insécurités", un recueil de nouvelles ayant pour thème les violences policières. Juste quelques mots de
présentation, en quatrième de couverture : “Sur le casque transparent des policiers, groupés là-bas en masse compacte, derrière la grille, la lune s'invitait aussi, disant en cette lumière
l'anormal de la chose, révélant sa violence, détruisant ce qui pût subsister encore de ses prétentions secrètes.”
En 2002, Fingerweig a publié dans la collection Serpent Noir un premier roman intitulé "La boucherie est une
science exacte", lauréat du Prix Arte mare 2003. Pour Hubert Artus, il s’agit d’un “roman appétissant, au rythme précis et enlevé. On suivra un homme qui fuit la pègre marseillaise avec un butin dérobé, des organisateurs de
combats de chiens et des politiciens aguerris à ces systèmes de paris mafieux. Un bon exemple de béhaviorisme cher à Dashiell Hammett et J.-P. Manchette” (Rolling Stone, octobre
2002).
Pour Pierre Maury, dans son Journal d’un lecteur (2002), “Alassane Fingerweig semble avoir tout compris de ce qui fait un bon polar. Laisser un peu le lecteur dans l’ignorance, le faire avancer doucement, tout doucement, vers la compréhension des horreurs incompréhensibles cachées derrière les cadavres, ne jamais oublier de typer ses personnages, histoire de se familiariser très vite avec eux. C’est qu’on n’a pas beaucoup de temps pour résoudre l’énigme, pour lever progressivement le voile sur la vérité. Le livre est haché comme une musique très rythmée, hypnotique (…) Avant de prendre une correspondance pour une autre destination, qui ne peut pas être pire, il faut aller jusqu’au bout de l’exploration, suivre Fingerweig dans tous les détours imposés par le roman. Ensuite, mais ensuite seulement, on pourra recommencer à respirer.”
http://membres.lycos.fr/journallecteur/jourlect/index.htm
Faisons
confiance à Mazel, qui a analysé ce roman sur son blog : Un cadavre est retrouvé tête et mains coupées boulevard Serurier à Paris, puis Alex, le patron d'un restau un peu louche rue
d'Aubervilliers. L'inspecteur divisionnaire Hacquard remonte jusqu'à Pierre, jeune homme d'apparence tranquille et retiré, qui vit avec Claire rue Boyer - et jusqu'à son passé dans la pègre
marseillaise, qu'il a quitté sur un coup un peu trop audacieux, doublant son patron et son organisation de combats de boxe et de paris clandestins, en partant avec la caisse... Sous des airs de
polar classique, avec ses errances entre les 18, 19 et 20e arrondissements, ses dialogues à la Audiard, ses valises de biftons, ses personnages de tontons flingueurs, et de pâles et innocentes
jeunes femmes, ce roman, qui met en exergue Musil, tord le cou aux règles du genre : les gentils (y en a-t-il?) comme les méchants meurent, dans d'atroces souffrances, aucune morale ne sort de la
boucherie de la vie, et seuls restent les spécialistes : l'inspecteur Hacquard et le légiste Dahls, précis, désabusés et inutiles. http://mazel.canalblog.com
En 2004, Alassane Fingerweig publie "L’offensive du traître" (L’insomniaque). À découvrir en 2009 : "Petites insécurités", aux éditions Sao Maï.