Policier anglais basé à Eastvale, l’inspecteur Banks figure parmi les héros très attachants du monde du suspense. Le contexte personnel n’est pas dénué d’importance. « Depuis ses débuts, il a traversé de
dures épreuves, dont la plus difficile reste la séparation d’avec sa femme Sandra, qui l’a quitté pour un autre » précise Claude Mesplède, dans son Dictionnaire des Littératures
Policières. Alan Banks a un fils - Brian - dont le groupe de rock est en perpétuelle mutation, et une fille - Tracy - qui a vécu des années de vagabondages avant de s’essayer de nouveau aux
études. Banks a aussi eu un frère, qui avait des activités douteuses car il aimait l’argent facile. Le policier a hérité de sa rutilante Porsche.
Depuis "Saison sèche" (Grand Prix de Littérature policière 2001), Banks enquête avec sa collègue Annie Cabbot. Leurs relations sont un peu tendues, conflictuelles. Sur le plan
professionnel, ils se complètent. Mais, vu ses antécédents privés, Banks hésite à s’engager envers Annie Cabbot, à trop dépasser le stade de l’amitié. On devine ses failles intimes. « Le
lecteur a de l’empathie pour Banks et Cabbot, qui ne sont pas des héros parfaits… » analyse le magazine Publishers Weekly. Humain, Banks l’est surtout lors de ses investigations. Il
éprouve de la tolérance, et peut-être même une certaine tendresse compassionnelle, vis-à-vis des personnages décalés ou marginaux. Il est bien plus ferme, voire sévère, avec les gens arrogants
qui affichent leurs certitudes. Y compris avec des collègues, tel Templeton, dont les méthodes lui déplaisent. L’inspecteur Banks, lui, observe et écoute, tentant de percer la véritable
psychologie de ses interlocuteurs. « Voilà la plus grande réussite de Peter Robinson : on se soucie de ses personnages comme s’ils existaient vraiment » souligne le journal
Yorkshire Evening Post. Banks ne cache pas ses incertitudes, accepte de se tromper en chemin. Mais il arrive à ses fins…
Le voici confronté à de nouveaux crimes dans "L’amie du diable" (Albin Michel Spécial-Suspense, janvier 2009). Deux femmes sont assassinées le même jour, meurtres sordides sans
lien apparent, ce qui risque de faire piétiner les enquêtes. Quel rapport entre une étudiante violée et étranglée à la sortie d’un pub, et une paraplégique égorgée au scalpel. L’inspecteur Banks
et Annie Cabbot sont entraînés dans les méandres d’une vieille affaire resurgie d’un lointain passé. Si l’on suppose une vengeance, « l’amie du diable » est sans doute celle qui possède
la clé de ces meurtres. Nul doute que l’ambiance sera ici, comme dans chaque roman de Peter Robinson, particulièrement singulière.