Au nom des Editions du Polar, Humberto Barcena a accepté de répondre à une courte interview présentant ce nouvel éditeur ( www.editions-du-polar.com )
Humberto Barcena, vous animez un collectif d'auteurs, les Editions du Polar. Comment et quand est née cette
initiative ?
H.B. - Les Editions du Polar sont une émanation de l’association de conseil et de
défense des auteurs en devenir Ecrivain Avenir. Ce sont les plaintes, nombreuses, d’auteurs concernant les «faiseurs de livres» qui nous ont décidé de nous lancer. Il y en a évidemment une foule
de sociétés à se donner le titre «d’éditeur» et qui ne sont autre que des faiseurs de livres à compte d’auteur. Des centaines de tapuscrits, parfois bons, sombrent dans l’oubli, remplissant les
poches de ces prédateurs qui à la longue, déconsidèrent les petits éditeurs. Parmi ces tapuscrits, bon nombre de polars. Nous avions quelques sous et j’ai convaincu mes amis de se lancer dans
l’édition à compte d’éditeur de romans policiers dont nous sommes tous des passionnés. Les premiers romans sont parus en septembre 2007. Nous en sommes à 33 titres. 80% de nos ventes se font en
librairie, le reste sur notre site. Nous sommes également présents à la FNAC depuis la fin octobre.
Noirs thrillers, suspenses policiers, romans historiques ou africains, le choix des styles est varié, avec des intrigues dans l'esprit polar
?
H.B. - On l’a voulu ainsi. Nous souhaitions que tous les styles puissent être représentés. La
trame est toujours policière. Simplement policière. Il est vrai que le polar sert aussi à donner une image de notre société. Et nous voudrions nos textes plus en phase avec elle, sans pour autant
trop les politiser, tomber dans le social bobo. C’est une mode qui m’horripile. Mon rêve serait qu’Edgard Morin nous fasse un polar social dans la veine d’un David Goodis. Mais ce n’est pas un
espoir ; c’est de la béatitude…
Ce collectif présente
régulièrement de nouveaux titres. Dites nous un mot des derniers en date ?
H.B. - Ceux qui nous ont le plus fait plaisir sont “L’ange du mal” et
“Réminiscence”, paru en septembre 2008, les deux de Gilles Caillot. Un an les sépare. Les progrès de Gilles sont étonnants. Nous avons conscience d’avoir découvert un futur auteur dont on
parlera. Rien que pour cela, je ne regrette pas la création d’EDP. Mon roman “Les anges” est un apport à la réalité de l’enquête criminelle du tueur en série. Un ouvrage cruel, précis, que j’ai
écrit avec l’aide documentaire et les conseils de Michèle Agrapart Delmas, une psycho-criminologue très réputée, une experte agrée par la Cour de Cassation. “Les anges” rétablissent la vérité sur
le réel travail du criminologue, que les feuilletons américains appellent le «profiler». La preuve qu’il faut distinguer les vessies des lanternes. “La nuiteuse”, un polar pur Breizh, de Jacques
Caouder. Il a été selectionné pour le Prix Littéraire de la gendarmerie nationale 2009… Oui, ça existe ! Enfin, il y a “Peau de balle”, de Janis Otsièmi, un romancier gabonais. Je tente de
sensibiliser les auteurs Africains sur le pur polar de brousse. Estampillé ethnique. Pas des copies de polars occidentaux. Ca a du mal à démarrer, mais je ne perds pas espoir. Pour les titres à
venir, paraît en novembre “Lettres de l’au-delà”, de Pascal Demeure. Nous tentons là un polar ludique, un jeu qui se situerait dans les lieux où se développe l’intrigue. Il n’y a tout de même pas
que ce machin du «Da Vinci code» que les gens puissent transposer, non ?