Les romans singuliers ne sont pas si nombreux. Publié aux Éditions du
Barbu, celui de Juan “La Maudicha” fait partie de ces curiosités. Il
débute dans la région de Montpellier en 1976, où vivote Léni Lopez. Passant des soirées avinées avec son ami gitan Paco, il exécute quelques contrats de tueur à gage, avant de devenir
l’encaisseur auprès des prostituées employées par Le Baron. Mais c’est l’époque où le Milieu local se réorganise. Amoureux de Bilijana, l’héritière du Baron, il se trouve plongé dans les pires
embrouilles. La seconde partie du récit raconte l’histoire de son fils, Robin. Trente ans plus tard, cet agent du Fisc monte une arnaque fructueuse. Certes, la police est à ses trousses, mais
l’amour de Tania lui importe plus que tout.
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L’original titre de ce roman étonne et interroge, bien sûr. Léni apporte une tentative de traduction, d’explication. « … Je sais ce que j’ai vécu. Et je n’ai jamais rien senti d’aussi fort.
Allez, Paco, moi aussi j’ai rencontré la Maudicha. Et t’arrives pas à l’admettre. Tu es jaloux. Et puis je suis pas stupide, la Maudicha, c’est la maudite, la malédiction, le mauvais œil. La
Maudicha, c’est la mort. La muerte ! Hier soir, je l’ai rencontrée. J’ai tué quelqu' un, et j’ai aimé ça. » L’auteur exprime avec conviction les forces et les faiblesses de ses
personnages, dans une intrigue délicieusement sombre.