Deux romans d'Hervé Sard
aux éditions Krakoen (2007)
« Vice repetita »
Février 2004. La pluie tombe dru sur la Vallée de Chevreuse, ce soir-là. Le lendemain, dans le Bois Maudit, chemin du Puits, on découvre le cadavre de Sophie, étudiante aux Beaux-Arts. Elle a été violé et tuée. Le meurtrier a laissé quelques indices, que le commissaire Landier va exploiter. Il interroge des paysans à l’ancienne, des voisins dont le fils est un simple d’esprit. Bientôt, il s’intéresse à François Leyrat, habitant tout près, qui possède une galerie d’art parisienne. Ce dandy, qui n’a pas d’alibi sérieux, connaissait la victime. ’ADN du sperme et des cheveux noirs fournit une preuve accablante contre Leyrat. Il nie tout, se justifie peu, essaie de trouver une autre explication. Cette chaussure traînant sur le lieu du crime, c’est une piste non explorée. Jugé pour complicité, Leyrat est condamné à une longue peine. En mai 2008, le témoignage d'un vagabond laisse le commissaire sceptique, mais relance l'affaire– qui ne trouvera son dénouement que bien longtemps après...
Le policier-narrateur envisage beaucoup d’hypothèses crédibles, pourtant son enquête qui n’aboutit pas, le dossier restant incomplet. Il bute sur des évidences trop simples, sur les certitudes définitives de l’ADN. Un captivant roman, fluide et énigmatique.
« Mat à mort »
Voilà deux ans, ce policier expérimenté fut muté au cœur du terroir ardéchois. Depuis, il laisse son adjoint Sylvain, natif de la région, se charger des affaires courantes. Une série de morts suspectes se produit dans son secteur. Un quatrième quadragénaire est décédé, lui aussi, de mort naturelle. Malgré des éléments bizarres, Sylvain est d’avis de classer l’affaire. Coïncidences ? Le cinquième mort est un ami de Sylvain. Celui-ci s’inquiète. Rivaux depuis toujours, les villages de Robignon et de Calignon semblent visés par cette série criminelle, qui se poursuit durant les semaines suivantes. On compte un total de neuf victimes. Il existe un point commun entre ces personnes, une photo de 1975 : une équipe de garçons et filles posaient après un match de foot. Sylvain en faisait partie. On détermine qui prit cette photo : Maxime était un enfant attardé, considéré comme l’idiot du village. Pourtant, il révéla plus tard de curieuses capacités...
Un flic inspiré et opiniâtre, son adjoint qui prête à sourire, une galerie de portraits plutôt caustiques, une bonne énigme, une subtile “arme du crime”, des fausses pistes, et un juste tempo narratif : telles sont les qualités de cette comédie policière, très agréable roman d'enquête.
© Claude Le Nocher