EN SOUVENIR DE LA GUERRE
Certains auteurs choisissent d’évoquer la 2e Guerre Mondiale dans leurs romans, dont l’action est actuelle (ou postérieure à l’époque en question). Il peut s’agir de vengeance, thème classique dans la Littérature Policière. Ou bien c’est la vérité sur des faits remontant à cette période, que les héros recherchent. La guerre est propice à tant de secrets ! Voici une sélection de romans récents qui, sous des facettes différentes, présentent un lien direct avec 1939-1945…
Sylvain Pettinotti : « Les oubliés du Vercors » (L’Ecir, 2006)
Juillet 2004, à Saint-François-en-Vercors. Léo, 14 ans, est en vacances avec sa jeune sœur et leur père instituteur. Lors d’une sortie VTT, Léo et ses copains (Michael et Antoine) trouvent dans une cache la sacoche d’un soldat allemand de la seconde guerre mondiale. L’objet rejoint l’exposition sur la Résistance organisée par son père dans l’école. Cette nuit-là, l’église est cambriolée, l’expo vandalisée, et la sacoche volée. Léo pense que le site historique d’une ruine autrefois incendiée a été aussi visité. Il mène sa petite enquête avec ses amis. Ingrid, jeune et belle Alsacienne logeant à l’hôtel, sympathise avec eux. Plusieurs personnes ont des comportements suspects, et la ruine reçoit beaucoup de visites nocturnes, comme si ses murs recelaient des secrets...
Jean-Luc et Didier Arlotti : « Nous ne nous verrons plus sur terre » (Ed.du Valhermeil, 2005)
A Versailles, le commissaire Sivincci dirige une bonne équipe d’enquêteurs. Le suicide d’un retraité, Albert Magenaud, semble incontestable. Il s’est asphyxié avec les gaz d’échappement de sa voiture. On ignore la raison de son geste. Quant à la mort de Georges Landrageon, elle paraît accidentelle : il a chuté dans sa piscine. Dans les deux cas, on relève sur les lieux des traces de fuel et de salpêtre. Surtout, ces hommes du même âge étaient tous deux natifs de La Roche-Guyon, coïncidence méritant un complément d’enquête. Sivincci y envoie des policiers, où ils interrogent le vieux curé. et Albert étaient adolescents durant la deuxième Guerre Mondiale. Ils avaient un autre copain, Louis. La région abritait des gens recherchés, se cachant dans des boves, grottes bien dissimulées. Quand Rommel s’installa en avril 1944 au château de La Roche-Guyon, la situation se compliqua...
Harold J.Benjamin : « Morte en passant » (Editions Bénévent, 2005)
Printemps 2007. Dans une France au climat sécuritaire, un parti d’extrême-droite arrive au pouvoir suite aux élections législatives. Des responsables de ce mouvement sont nommés aux postes-clés. Déjà, une nouvelle carte d’identité est créée, authentifiée par un “Serment de citoyenneté française”. La liberté régresse. Employée de la Préfecture de Police, Aline est retrouvée étranglée dans une benne à gravats. La commissaire Zahia Cherkaoui et son adjoint Olivier enquêtent sur ce meurtre. Hostiles au pouvoir actuel, Aline et son mari Fabien s’interrogeaient sur l’avenir. Le soir de sa disparition, la jeune femme semblait inquiète. Esperandieu, son supérieur, nouveau directeur de la police, exprime son estime pour la victime, très compétente. L’ordinateur d’Aline a été visité après son décès. Il peut s'avérer dangereux de s'intéresser à une affaire qui trouve son origine avant et pendant la seconde Guerre mondiale…
Michel Dréan : « Keromansonge » (Ed. Chemin Faisant, 2006)
Lorient, base des sous-marins de Keroman. Un cadavre datant de la dernière guerre est découvert dans le mur d’un des bâtiments. Maigre indice, une chevalière ne permet guère d’identifier le corps. Vincent Terrach est un ex-policier, devenu détective privé à Lorient. Cliente aisée, Valérie Lecerf l’engage pour surveiller son mari Serge. Enceinte, elle pense que celui-ci la trompe. Vincent a bientôt la preuve que c’est le cas. Serge Lecerf est abattu sous les yeux du détective par un motard casqué. Son épouse demande à Vincent de poursuivre l’enquête. La rousse maîtresse de la victime n’est pas impliquée. Peu après, un commerçant vannetais est assassiné. Vincent pense qu’il existe un lien entre les deux meurtres. Anna est une vieille dame qui sent approcher sa fin. Elle se souvient de sa jeunesse. En 1938, elle s'installa à Lorient...
Sylvie Rouch: « Corps-mort » (Après la Lune, 2006)
François Laguigne est de passage du côté de Granville, dans le Cotentin. Son père, qui l’avait abandonné en bas âge, y est mort voici quelques jours, à l’hospice. Natif d’ici, ce père absent fut marqué par de sombres origines familiales. En juin 1940, le grand-père de François tenta de passer en Angleterre. Mais il échoua à Guernesey. A son retour en 1945, Charcot et Taupin dominaient la région. Ces deux-là étaient des trafiquants et des collabos, il pouvait le prouver. Quand il fut tué par Charcot, on ne condamna pas l’assassin. Aujourd’hui, les fils de ces profiteurs sont toujours puissants dans le secteur. ïn, ivrogne local, a repéré une tête empalée sur un pieu dans les moulières. Le lieutenant de police Laroche enquête. Avec l'aide de la gendarme Coisel, au caractère affirmé. Depuis qu’il a lu les carnets de son grand-père, François Laguigne veut lui rendre justice…
Bernard Morin : « Trahison à Guerlédan » (Ed. Alain Bargain, 2006)
Automne 1962. Quinquagénaire ayant besoin de repos, Edgar Morn séjourne au cœur de la Bretagne, non loin du lac de Guerlédan. Sa logeuse s’occupe de Pierre et Gaëlle, neveu et nièce orphelins. Gaëlle, 17 ans, est comme Edgar passionnée d’histoire et de littérature. Elle prend plaisir à en débattre avec lui, qui est plus expérimenté. La seconde Guerre Mondiale date d’à peine vingt ans. Elle laisse encore ici de douloureux souvenirs. Un groupe de maquisards fut abattu dans les gorges du Daoulas, trahis par le résistant Job Thoraval. Celui-ci est mort, mais sa famille est toujours détestée de la population. de la Résistance, Edgar Morn est convaincu de l’innocence de Thoraval. Il s’informe auprès de ceux qui vécurent le maquis, dont un héros local, le Dr Hervé. Job semblait se méfier de ce rendez-vous dans les gorges...
Christine Desrousseaux : « Drame au Cap Gris-Nez » (Ravet-Anceau, « Polars en Nord », 2006)
Lucette habite Wimereux, station balnéaire ancienne. Cette jeune fille, pas laide mais sans grâce, issue d’une famille de bistrotiers, est aide-jardinière au Parc du Moulin… Etudiante en astronomie, fille d’un pianiste réputé, la jolie Gaëlle séjourne pour plusieurs mois dans cette région qu’elle a connu étant enfant. Dès leur rencontre due au hasard, Lucette est très attirée par Gaëlle. Née dans un milieu aisé, méprisant ouvertement Lucette, Irène Botz entend accaparer Gaëlle. Bien que gênée par la différence sociale, Lucette reste proche de son amie – ce qui agace Irène. grand-mère et la mère de Gaëlle sont toutes deux mortes à l’âge de 24 ans, similitude qui intrigue Lucette. Propriétaire de l’ex-villa de la famille de Gaëlle, Mme Blanche confie une boite de souvenirs à Lucette...
Jean-François Coatmeur: « On l'appelait Johnny » (Liv’Editions 2006)
Le cargo du commandant Berthier va bientôt quitter la rade d’Abidjan. Avec l’accord du second, le capitaine Marzin, il accepte un passager clandestin, Blanck. Mêlé à un complot, ce Français pas très clair doit fuir le pays. De nuit, il embarque avec trois amis : Petrovian, sa sensuelle maîtresse métisse Ina Desroze, et Charles, le frère d’Ina. Malgré cet imprévu, le commandant s’arrange pour les loger à bord. La compagnie impose un autre passager, officiel celui-là : Lagouge, comédien en tournée. Situation difficile à gérer. Charles sympathise avec le comédien. Pétrovian se méfie de tous. On découvre Blanck pendu dans sa cabine. L’assassin est un certain Johnny, rôdant sur le navire. Des indices laissent à penser que ce meurtre est en rapport avec une affaire datant de 1943...
© Claude Le Nocher