Coup de coeur : « L'appel du barge » de Lalie Walker
(Baleine, 2007 – Le Poulpe, n°251)
Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe, n’est vraiment pas en forme. Dépressif, “tout finira dans le Grand Blanc” est la seule pensée qui obsède son esprit cotonneux. Même Chéryl est impuissante. Gabriel est carrément à l’Ouest ! Justement, en Bretagne, dans le pays Bigouden, il se passe des choses pas nettes. Du côté de Lesconil, quatre marins retraités sont morts successivement. Sans doute les trois premiers sont-ils des suicides. Mais le décès d’Yvon est plus suspect. Son canot a pu être heurté par un yacht, le Smart. Pas habituel par ici, un bateau de milliardaire sortant en mer la nuit.
Ancien marin à l’âme de poète, Corentin ne s’explique pas la mort de son vieux copain Ernest. Ce n’est pas un cinquième suicide. Il en a parlé à la policière Jeanne Debords, qui s’intéresse au yacht du Russe Petrovski. Corentin finit par sympathiser avec Gabriel, toujours aussi vaseux. A tel point que Le Poulpe pense croiser son ennemi Vergeat, déclaré mort. Gabriel enquête sur les malhonnêtes fils d’Yvon, ainsi qu’au sujet du fameux yacht. Piégé par une fille, il se fait rudement cogner par les gros bras de l’énarque Pellier, associé au Russe. Un groupe de jeunes lui signale d’étranges soirées à bord du bateau. Les suppositions d’Ernest, le dernier défunt, n’étaient sans doute pas fausses. Gabriel embarque clandestinement sur le yacht...
Le Poulpe et Jeanne Debords, héroïne de plusieurs romans de Lalie Walker, sont sur la même affaire. Elle veut aller au bout de son enquête. Il veut comprendre la mort de vieux marins bretons. Le duo se bat pour contrer l’adversaire, quels que soient les doutes psychologiques de Jeanne et Gabriel. Celui-ci a vécu de précédentes aventures en Bretagne. Lalie Walker n’a sûrement pas choisi ce décor par hasard. Idéalement rythmée, l’intrigue est captivante.