MARIE-CLAUDE DEVOIS
(extrait de son interview)
Claude Le Nocher : «Faits d’hiver à Montigny», votre dernier roman, débute lors du célèbre Festival polar de Montigny-lès-Cormeilles, autour duquel sont commis trois meurtres…
Marie-Claude DEVOIS : «Faits d’hiver à Montigny»… Décembre 2007, dixième anniversaire du Salon du Polar de Montigny-lès-Cormeilles… Les invités du salon tombent comme des mouches… pourquoi ? Une nouvelle enquête du Juge Britten et une plongée dans ce monde étrange de l’écriture et de ses moteurs.
Que sait-on après tout de ces auteurs qui paraissent si « comme il faut » ? C’est une des questions que se pose Mathilde Demais, journaliste dépêchée par Val d’Oise Hebdo pour écrire un papier sur le Salon…Clé de voûte de cette affaire judiciaire, elle nous entraîne dans un monde en noir et blanc où réalité et fiction se mêlent intimement.
«Faits d’hiver à Montigny» c’est aussi un clin d’œil à cette ville qui a su relever un étonnant défi : faire entrer le livre dans la cité, amener des classes entières de jeunes à l’écriture pour leur apprendre la magie des mots et de la lecture… et cela méritait bien un coup de projecteur !
Claude Le Nocher : Le juge Edouard Britten est le héros récurrent de vos romans. Toutefois, vous laissez une large place à d’autres protagonistes dans ces histoires…
Marie-Claude DEVOIS : Oui, il y a bien d’autres personnages dans mes polars car le monde du Juge Britten est bien ce monde dans lequel nous sommes plongés au quotidien : avec des « gens » de chair et d’os que j’ai envie de mettre en scène car ils appartiennent à cette réalité : la greffière (que ferait-il sans elle, pas grand chose selon notre code de procédure pénale !) la boulangère (ça mange, un juge, et ça fait les courses quelquefois !) la famille, les amis, les collègues …
Edouard Britten est certes un héros récurrent mais qui cède (contre sa volonté bien sûr) la première place à un autre personnage : sa femme, ou bien encore une jolie journaliste…..
Claude Le Nocher : Dans «Faits d’hiver à Montigny», Mathilde s’interroge sur le fait que nul n’est à l’abri du crime, du passage à l’acte, surtout chez les romanciers…
Marie-Claude DEVOIS : Je confirme. Regardez l’actualité : un romancier polonais vient d’être condamné pour meurtre , lequel meurtre avait été décrit dans un de ses romans.
Mais on peut également regarder beaucoup plus loin en arrière : Pierre-François Lacenaire guillotiné en 1836. A son actif : faux en écriture, vols… puis double assassinat. Ecrivain frustré de n’être pas reconnu, il n’a imaginé que la voie criminelle pour obtenir du monde cette reconnaissance ! Sans parler du très célèbre Marquis de Sade, écrivain et philosophe… qui a passé 30 années de sa vie en prison, a été condamné à mort par contumace, et n’a finalement échappé à la peine capitale qu’à cause d’une «erreur administrative». Et à côté des condamnés, il y a la cohorte de ceux dont on ne saura jamais…qu’ils sont passés à l’acte !
Mais après tout, rien d’étonnant à cela : les statistiques révèlent que de nombreux criminels affichaient, avant d’être démasqués , un «casier judiciaire néant».
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Marie-Claude Devois sur www.rayonpolar.com