J'ai déjà consacré une petite biographie à André Héléna (1919-1972), ainsi qu'une chronique à son roman “Le demi-sel”. Pourquoi ne pas lui rendre hommage encore une fois, grâce à ces romans noirs de fort belle qualité.
Le fourgue (1953 , Éd.Vinay, Lyon)
M.Bernard est fourgue, receleur. Il est spécialisé dans les bijoux, or et pierres précieuses. C'est un homme discret. Il est brocanteur (officiellement), n’est pas fiché à la police. Il jouit d’un certain respect dans son quartier, il a ses habitudes au bistrot de M.Pierre. Une vie tranquille, en apparence. Un petit voleur surnommé Le Tatoué vient de casser la vitrine d’un bijoutier, et d’y dérober quelques bijoux. M.Bernard n’était pas loin, et lui propose d’acheter immédiatement le lot. Bonne aubaine pour Le Tatoué ! Sauf que le fourgue n’a ni l’intention, ni les moyens de le payer. Il tue le voleur, éloigne le corps.
M.Bernard participe également à une combine avec un certain Vielmas, natif de Toulouse. Cet escroc a fondé une sorte de secte réunissant une trentaine de fidèles. Des gogos, des pigeons, à vrai dire ! L’occasion d’un minable petit trafic pour les deux hommes... Angelo est un truand sans envergure que M.Bernard connaît. Il propose au fourgue des bijoux venant d’un casse ayant mal tourné. Avec Gino (le complice qui a tiré) et leur chauffeur Jojo, ils doivent filer. Pas le temps de négocier. Bonne affaire pour M.Bernard, qui n’a aucun scrupule à en profiter. La police enquête sur la mort du Tatoué. Un bout d’enveloppe met les flics sur la trace de Vielmas, qui n’a pas trop de mal à se disculper. Surtout, il comprend que c’est M.Bernard qui a tué Le Tatoué. Il veut le faire chanter...
Peinture au couteau (1958, Éd.Ditis, La Chouette)
Yves est un artiste peintre parisien peinant à vendre ses toiles. Lui qui avant commencé une brillante carrière vient de faire de la prison pour un casse aux entrepôts de Bercy, comme complice. Il était innocent. Depuis un an qu’il est sorti il vit mal, et recherche son ancienne maîtresse Germaine... Mario, Nestor et William, ses supposés acolytes dans l’affaire de Bercy sortent de prison à leur tour. Yves prend illico contact avec eux. Il leur propose un cambriolage chez le peintre Briquet –un ami à lui– dont les œuvres valent une fortune. Yves connaît un receleur. Il leur prendra le tout à bon prix, assure-t-il.
Le vol se déroule quasiment sans problème. Les toiles sont cachées chez Brigitte, l’amie de Nestor. Le receleur accepte, en effet. Mais le vol est encore bien trop récent pour qu’il s’occupe de ces tableaux. Riton, le vrai amant de Germaine, est mis au courant à son tour. Il connaît bien Mario et les autres : il a financé leur séjour en prison. Ne serait-il pas le vrai complice pour lequel Yves a payé ? Yves découvre Mario assassiné et, paniqué, laisse partout des empreintes. Germaine lui téléphone : l’arme qui a tué Mario a été planquée chez lui. Yves est sur le point de filer quand la police se présente. On les a avertis, eux aussi. Yves s’enfuit, au risque de s'enfoncer. Riton propose au dernier complice, William, de vendre à deux les tableaux volés. Mais ceux-ci ne sont plus chez Brigitte. Yves les a cachés chez Germaine...