New York, de nos jours. Elizabeth Needham est policière du NYPD. Pour une enquête, elle contacte le professeur Dylan Reinhart , docteur en psychologie et enseignant à Yale. Celui-ci vit en couple avec son compagnon Tracy, qui est juriste. Leur principal souci actuel, c’est l’adoption. Ils ont le sentiment d’être face à une administration hostile, qui ne fait rien pour faciliter leurs démarches. Le Pr Reinhart accepte de suivre l’affaire traitée par la policière : Jared Louden, dirigeant d’un important fonds d’investissement, a été poignardé quelques jours plus tôt. Un vrai massacre, puisqu’il va s’avérer qu’il a reçu 352 impacts de couteau. Si Elizabeth Needham et le psychologue ne rencontrent que l’hostilité de la veuve, le professeur Reinhart imagine bien qu’ils sont face à un tueur hors norme. Il a même laissé un indice concernant sa prochaine victime : un roi de trèfle.
Ce roi des night-clubs, c’est le jeune Bryce von Miller, un fêtard invétéré surnommé le Roi des Clubs. Il est probable que l’assassin l’ait attiré en lui offrant une drogue de sa fabrication, la Pulpe. Peu d’éléments, par ailleurs, pour Needham et Reinhart. Malgré la relative discrétion autour de ces deux premiers cas, le journaliste Allen Grimes ne tarde pas à s’intéresser à ces meurtres. Il promet de ne pas en révéler de trop, mais reste un reporter cherchant le sensationnel. Près du cadavre de Bryce von Miller, le tueur a déposé une nouvelle carte à jouer : le deux de cœur. Elizabeth rencontre le maire, Edward Deacon, qu’elle connaît bien pour lui avoir servi de garde du corps. La cote de popularité de ce dernier, qui fit de belles promesses sur la sécurité des citoyens, est en chute libre. Il va mettre la pression sur l’enquêtrice, d’autant que la série n’est sûrement pas close.
Le troisième cas se produit dans un hôtel de luxe de Tribeca, à Lower Manhattan. Cynthia Chadd et Rick Thorsen sont assassinés dans leur chambre. Deux de cœur, ça correspond à l’indice symbolique laissé sur le cadavre précédent. Cette fois, le jeu pervers du tueur va plus loin : Needham et Reinhart sont la cible d’une fusillade de la part de leur adversaire dans le hall du même hôtel. Celui que le journaliste Allen Grimes a nommé Le Dealer disparaît comme par enchantement sitôt après. Le Pr Reinhart peut craindre que le jeu du chat et de la souris franchissent des degrés plus fort, présentant un risque mortel y compris pour Elizabeth et lui. En parallèle, avec son compagnon Tracy, il faudra trouver une solution pour adopter un enfant…
Il s’arrêta net et la dévisagea. Elle se contenta d’opiner, comme pour le féliciter de sa sagacité.
— Oh putain ! répéta-t-il. Voilà pourquoi ça ne peut pas être une overdose. Il a laissé une autre carte sur le gosse, c’est ça ?
— Un deux de cœur. Fourré dans sa poche.
Grimes pouvait à peine se contenir.
— Dites-moi que vous avez déjà deviné, dit-il en se tournant vers moi. Qui est le prochain sur la liste ? À moins qu’ils soient deux ? Un couple, qui sait ? Non, attendez. C’est encore mieux si vous n’en savez rien. Personne ne doit rien savoir. L’histoire n’en sera que meilleure. Toute la ville doit s’interroger.
Qu’est-ce qui fait le succès des romans de James Patterson, coécrits avec un autre auteur (qui lui a généralement apporté le synopsis, la trame de l’intrigue) ? Patterson connaît parfaitement les codes du polar, et alimente un suspense bienvenu. Un criminel diabolique à souhaits dans l’ombre, un duo disparate – un psy, une policière – d’enquêteurs ayant toujours un temps de retard sur lui, des situations plus anxiogène allant crescendo… Mais il se refuse à écrire "plus noir que noir", à charger les effets – même si les cadavres sont drôlement amochés : la tonalité conserve une légèreté narrative très agréable. Un autre atout notable, on le voit ici : le récit se présente sous forme de séquences courtes, qui ne sont pas sans rappeler la forme cinématographique. Un découpage permettant aux lecteurs d’avancer à leur propre rythme – un bref retour sur quelques pages suffisant à se replacer dans l’action. Les suspenses de James Patterson sont des romans que l’on a toujours plaisir à lire, et il ne faut pas s’en priver.
James Patterson - Marshall Karp : Tapis rouge (Éd.L'Archipel, 2014) - Le blog de Claude LE NOCHER
Zach Jordan est un policier new-yorkais affecté depuis trois ans au NYPD-Red, unité d'élite de la police new-yorkaise chargée de protéger les VIP. Côté sentiments, il est ami avec Cheryl Rob...
Disponible dès le 3 janvier 2019