Pour le plaisir, un petit jeu. Voici un extrait d’un "classique" de la Série Noire, roman d’un auteur français paru en 1958. Il fut adapté au cinéma en 1960, sous le même titre. De quel roman s’agit-il, et qui en était l’auteur ? À vous de jouer…
“Il indiqua le chemin de son dernier domicile, rue de Bruxelles, près de la gare. Éric stoppa deux cent mètres avant, et regarda partir Abel. Les enfants avaient posé sur la couchette la longue boîte plate du marchand de jouets. Cette voiture immense, avec un lit, des petites fenêtres ornées de rideaux, ressemblait à une chambre. Ça leur faisait drôle aussi de voir Éric revêtu d’une blouse blanche.
Le temps s’écoulait. Abel tardait. Éric ôta la blouse et sortit. Il s’achemina jusqu’à l’hôtel et passa devant, lentement, sans s’arrêter. Il revint sur ses pas et poussa la porte battante. Il y avait deux ou trois personnes devant le petit comptoir de la réception. À droite, s’ouvrait une sorte de salon. Deux hommes attendaient, assis dans des fauteuils autour d’une table ronde, très basse. Éric s’avança et prit place à la table voisine. Il pouvait observer l’ascenseur et la descente de l’escalier. Si Abel était arrêté dans sa chambre, il le verrait sortir avec les flics. Les deux types qui attendaient le regardaient. Ils ne parlaient pas entre eux.
Éric se demandait combien ils pouvaient être en haut pour avoir ceinturé Abel sans qu’il puisse se servir de ses armes. Bientôt, un homme apparut dans les escaliers; il était suivi d’Abel et un autre homme fermait la marche. Abel portait une petite valise. Éric se leva et glissa la main vers son automatique. À côté de lui, les deux clients ne bougeaient toujours pas.
En voyant Stark, Abel marqua l’étonnement et obliqua dans sa direction.
— Tiens, tu es là, fit-il.
Stark comprit qu’Abel était seul. Il soupira et sa main reprit sa place. Abel avait vu le geste. Ils sortirent.
— Ça m’a paru long, expliqua Éric, alors je suis venu et j’ai vu des types. On aurait dit qu’ils t’emballaient.”