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16 juillet 2018 1 16 /07 /juillet /2018 04:55

Au village de Carsely, dans les Cotswolds, la pétulante quinquagénaire Agatha Raisin a enfin convolé avec l’objet de tous ses fantasmes, son voisin James Lacey. Mais ce n’est pas la réussite attendue. La première ombre au tableau est apparue deux semaines après leur retour de voyage de noces à Vienne et à Prague. À Carsely, chacun continua à habiter son propre cottage, gardant son espace privé. Vu qu’Agatha Raisin est une médiocre cuisinière et commet de bourdes en lavant le linge, James n’y voyait guère d’inconvénients. Mais, au-delà des problèmes quotidiens, c’est la jalousie qui accentua la catastrophe au sein de leur couple. Car James semblait toujours fricoter avec la belle Mélissa Sheppard, qui avait été sa maîtresse avant leur mariage. Insupportable pour Agatha Raisin. 

Lorsque James disparaît, la police soupçonne en priorité son épouse Agatha. Il est vrai que du sang a été décelé chez lui, ainsi que dans sa voiture abandonnée vide. Toutefois, elle n’est pas inculpée. Son ami célibataire Charles Fraith et Mrs Bloxby, la femme du pasteur, soutiennent le moral d’Agatha. Trois semaines plus tard, toujours aucune nouvelle de James. C’est alors que Charles et Agatha découvrent le cadavre de Mélissa Sheppard. À n’en pas douter, il s’agit bien d’un meurtre – que l’on pourrait attribuer à James. Agatha et Charles s’intéressent plutôt à la vie de la défunte qui – quelque peu mythomane – se comportait avec ses proches telle une héroïne de feuilleton-télé ; ainsi qu’aux anciens maris de Mélissa, John Dewey et Luke Sheppard.

John, le premier époux, avait vite compris le caractère romanesque de la jeune femme. Depuis leur séparation, il est resté sans nouvelle compagne. Luke Sheppard s’est remarié avec Megan, une trentenaire jouant volontiers les Lolita. Son union avec Mélissa n’était sûrement pas destinée à durer, il l’admet. Aucun des deux ex n’avait de véritable raison de la supprimer. Agatha essaie de soutirer des infos sur l’enquête policière auprès de son ami le jeune inspecteur anglo-asiatique Bill Wong. Pendant ce temps, James – qui n’est pas mort – a trouvé un endroit calme loin d’Agatha pour se requinquer.

La sœur de Mélissa émet un opinion tranchée sur elle : “On lui a diagnostiqué une psychose. Mensonges compulsifs, incapacité à distinguer le bien du mal. Un de ses grands plaisirs, c’était de prendre le contrôle des hommes et de les manipuler. Un vrai caméléon… Et elle ne se sentait jamais responsable de quoi que ce soit. La connaissant, je n’en reviens pas qu’elle ait pris la peine de rédiger un testament – elle était du genre à se croire immortelle. Vous devez me trouver très dure, je m’en doute, mais elle était impossible à aimer...C’est horrible de penser qu’on a un meurtrier en cavale, mais ma sœur pouvait rendre les gens complètement dingues, elle disait des choses atroces.” Serait-ce la cause de sa mort ? Agatha Raisin n’a pas dit son dernier mot…

M.C.Beaton : L’enfer de l’amour (Albin Michel, 2018) – Agatha Raisin 11

Alors qu’ils traversaient le village, Agatha remarqua les regards curieux et les mouvements de rideaux aux fenêtres. C’est moi la victime, pas James, se justifia-t-elle en son for intérieur. J’ai été trahie et abandonnée. Aussitôt, le souvenir de la tumeur de James la remplit de tristesse.
Comme elle, Mélissa habitait un cottage au toit de chaume, mais le jardinet qui donnait sur la rue était bien mieux entretenu que le sien. Une profusion de roses de toutes les teintes débordait par-dessus la palissade peinte en blanc. La porte aussi était blanche, mais Agatha nota que le heurtoir en laiton n’avait pas été astiqué. Bizarre, songea-t-elle. Mélissa se vantait toujours d’être une fée du logis.

Il n’y a pas de hasard : si cette série de romans connaît un beau succès (en France comme en Grande-Bretagne et ailleurs), c’est qu’il s’agit d’excellentes comédies policières. Agatha Raisin s’inscrit dans la longue tradition des détectives amateurs se mêlant d’affaire qui ne les concernent pas toujours directement. Volontaire, fouineuse, exaspérante par certains côtés, touchante dans d’autres cas, la quinquagénaire Agatha Raisin entraîne les lecteurs dans des situations drôlatiques et mouvementées. On est séduit par l’ambiance énigmatique "à l’Anglaise" dans le décor des Cotswolds, avec le petit village de Carsely et sa rare population. Non seulement, on adhère aux tribulations d’Agatha Raisin, mais on attend ses prochaines aventures avec impatience. C’est un signe qui ne trompe pas. Le polar et l’humour ne sont pas contradictoire, la preuve !

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commentaires

M
Je viens justement de commencer cette série. Déjà lu les deux premiers et les 3e et 4e m'attendent. Votre avis me conforte dans mon souhait de tous les lire! Merci!
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C
Une série très sympathique, un personnage central attachant,en effet.

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