Un monsieur demande à parler au commissaire San-Antonio, qui est très pressé. Peu après, cet homme est abattu par un tireur devant les locaux de la police. Il s’agit d’un Polonais. Le vieil inspecteur Pinaud (dit Pinuche) déniche sans tarder des éléments sur la victime : ce défunt Polonais recherchait à Pigalle un truand de bas étage, Carmona. Or, ce dernier est emprisonné à la Santé après une brutale altercation avec San-Antonio à la Foire du Trône. Carmona l’a fait exprès, pour se protéger. Le commissaire fait libérer contre son gré le petit truand. C’est l’inspecteur Bérurier, spécialiste en la matière, qui est chargé de la filature de Carmona. Celui-ci se rend directement chez sa nana.
Les policiers retrouvent bientôt le couple mort chez la maîtresse de Carmona. San-Antonio a l’idée de changer d’aspect, prenant provisoirement le visage du truand décédé, afin de servir d’appât. Nul doute que ceux qui voulait choper Carmona sont encore sur le coup. Le faux truand s’installe à l’Hôtel des Pirouettes, dont le patron est un ami. Se baladant dans les quartiers chauds parisiens, San-Antonio/Carmona repère une séduisante jeune femme répondant au prénom de Régine. Elle a tout pour attirer les hommes et ne paraît pas farouche, la donzelle. Le commissaire ne se fait pas longtemps prier pour suivre sa conquête dans son appartement.
C’était un piège ! Trois types armés, dont le chef est un certain Staub, attendaient Régine et Carmona. Leur but consiste à faire parler le petit truand, à lui faire avouer quelque chose qu’il a découvert. Ils vont le torturer, sans la moindre pitié. Sauf que San-Antonio ignore totalement quel secret cachait Carmona. Le commissaire ne manque pas de résistance, mais il y a des limites. Et l’intervention de l’inspecteur Bérurier est tardive. La clé de cette affaire tarabiscotée, c’est certainement un homme mort depuis treize ans, un Polonais en exil…
Publié en 1955, “Le fil à couper le beurre” appartient à la catégorie des authentiques romans policiers de la série. Le commissaire San-Antonio mène une véritable enquête sur le meurtre d’un Polonais assassiné sous ses yeux. Si la tonalité est déjà personnelle, et le vocabulaire riche en formules originales ou souriantes, l’histoire reste dans les codes classiques du polar d’action, avec un suspense bienvenu. Gros et vulgaire, Bérurier répond à un portrait encore plutôt limité en excentricités – ça évoluera grandement dans leurs futures aventures. Béru conduit une traction avant Citröen 15CV, véhicule dont tous les nostalgiques se souviennent avec émotion. Personnage de la série depuis l’année précédente, le vieil inspecteur César Pinaud fait ici une ou deux apparitions. Un très bon épisode des tribulations animées du commissaire San-Antonio.
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