Il y a mille manière de parler du polar. Dans son numéro du 6 août 2017, Le Figaro Madame s’intéressait à Fred Vargas. On y évoquait son nouveau suspense, “Quand sort la recluse” (Flammarion, 2017), et certains détails de sa vie. Personne ne contestera le talent de Fred Vargas, ni même la qualité de cet article signé Minh Tran Huy. Par contre, on notera avec le sourire un aspect amusant. À savoir, le titre de l’article : “Fred Vargas : J’écris des romans policiers parce que j’ai renoncé à l’accordéon”. Diable, voilà donc le secret intime de cette romancière ? Non, cela ne tient qu’en quelques lignes : « En fait, j’ai commencé à écrire des romans policiers parce que j’ai renoncé à l’accordéon. J’ai toujours eu une passion pour cet instrument. J’en avais un petit que je transportais avec moi à l’université et dont je jouais entre les cours. C’était lui, mon chemin de traverse qui me changeait de l’archéozoologie. Au bout de dix ans, j’ai arrêté car j’ai compris que je n’étais pas assez douée. L’écriture de romans policiers a pris le relais, avec l’idée que l’accordéon est le mauvais garçon de l’orchestre, et le roman policier le mauvais garçon de la littérature…»
France Dimanche (dont les rédacteurs sont très habiles) a repris cette information, sous le titre : “Fred Vargas : Elle rêvait d’être Yvette Horner”. En précisant dans cet article, qui reprend le passage ci-dessus : “Oui, vous avez bien lu ! Fred Vargas se rêvait en Yvette Horner, écumant les bals musette, plutôt qu’en Marguerite Duras dédicaçant ses œuvres au Salon du Livre.” Sans oublier la conclusion de ce texte : “Mais l’auteure ne dit pas si elle écrit en écoutant Aimable et son accordéon.” En réalité, elle ne cite aucun musicien. Certes, l’excellente Fred Vargas est une auteure populaire, comme l’instrument de musique en question. Et il n’y a pas à rougir de guincher sur des airs d’André Verchuren, Jo Privat ou d’Édouard Duleu. On pourrait leur préférer Marcel Azzola, qui accompagna les grands noms de la chanson française. Mais qu’il faille parler d’accordéon (dans les titres d’articles) pour évoquer une romancière de polar, surprenant non ? Gardons le sens de l’humour…