En 2016, il s’est encore publié pléthore de polars en France. Confirmations ou nouveaux talents, la tendance est toujours à une très belle qualité. C’est vrai pour les titres français comme étrangers. Lorsqu’on a la capacité de lire beaucoup de polars noirs sur une année, il faut opérer des choix : être curieux d’auteurs qu’on n’a pas encore lus, ne pas négliger ceux que l’on connaît. Face à la diversité des inspirations, des intrigues, des tonalités, lire avec l’esprit ouvert apparaît une évidence. On est contraint de faire l’impasse sur quelques titres peut-être majeurs, mais qu’importe si c’est pour en découvrir d’autres également de très haut niveau. Le bilan de ces lectures variées n’est pas absolument simple à établir.
Cette année, ma sélection se compose de vingt romans. Dix pour cent des lectures ayant été chroniquées ici, environ. Ça ne signifie pas un rejet des quatre-vingt-dix autres pour cent, que j’ai aussi appréciés. Parmi eux, on trouve d’ailleurs un recueil de nouvelles de Stephen King, toujours hors-compétition. Ou certains qui m’ont semblé un peu trop conventionnels. Voire des auteurs émergents, qui auront plus tard toutes leurs chances, je leur fais confiance. Existe-t-il un point commun entre ces vingt romans qui apparaissent supérieurs ? Tous possèdent leur ambiance, leur écriture, et la plupart se rapprochent sur deux points : le contexte social et le caractère humain. Au-delà de l’intrigue, aussi forte ou perfectionniste soit-elle, la fiction a besoin de situations et de héros proches du réalisme.
La révélation française de l’année, c’est incontestablement Chloé Mehdi avec “Rien ne se perd”. Si l’on ne devait en lire qu’un, ce serait celui-là. Les étudiants du Master Humanités et Industries Créatives de l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense lui ont décerné leur "Prix Étudiant Polar" à la Bibliothèque des Littératures Policières.
Confirmation pour trois autres auteurs français, entre social et Histoire : Hervé Commère (Ce qu’il nous faut c’est un mort), Romain Slocombe (L'Affaire Léon Sadorski), Emmanuel Grand (Les salauds devront payer). Trois excellentes surprises, alliant solidité et subtilité : Patrick Eris (Les arbres en hiver), Pierric Guittaut (D'ombres et de flammes) et Ahmed Tiab (Le désert ou la mer). Plus un roman d’aventure percutant issu de la meilleure tradition, signé Dominique Maisons (On se souvient du nom des assassins).
Chez les romanciers étrangers, honneur à deux Britanniques ― du côté de l’Écosse, avec Gordon Ferris (Les justiciers de Glasgow) et Peter May (Les disparus du phare). Un Australien mérite d’être retenu : Peter Temple (La rose de fer). L’Italie est représentée par Giampaolo Simi (La nuit derrière moi). On n’oublie pas l’Asie dans cette sélection, avec deux Japonais : Kazuaki Takano (Treize marches) et Keigo Higashino (La fleur de l’illusion), ainsi que le Hongkongais : Chan Ho-kei (Hong Kong noir).
Chez les Américains, on ne peut passer à côté de Thomas H.Cook (Sur les hauteurs du mont Crève-Cœur), David Joy (Là où les lumières se perdent), Ron Rash (Le chant de la Tamassee), Alex Taylor (Le verger de marbre), et Ryan David Jahn (La tendresse de l'assassin). Rien que des lectures qui ont peu de risque de décevoir les lecteurs…
Ci-dessous, pour plus de détails sur chacun, il suffit de cliquer sur chaque titre pour lire la chronique qui a été consacrée au roman cité…
Chloé Mehdi : Rien ne se perd (Ed.Jigal)
Hervé Commère : Ce qu’il nous faut c’est un mort (Fleuve Ed.)
Emmanuel Grand : Les salauds devront payer (Éd.Liana Levi)
Romain Slocombe : L'Affaire Léon Sadorski (Éd.Robert Laffont)
Patrick Eris : Les arbres en hiver (Ed.Wartberg)
Pierric Guittaut : D'ombres et de flammes (Série Noire)
Ahmed Tiab : Le désert ou la mer (Éd.L'Aube noire)
Dominique Maisons : On se souvient du nom des assassins (Éd.de la Martinière)
Gordon Ferris : Les justiciers de Glasgow (Ed.Seuil)
Peter May : Les disparus du phare (Ed.Rouergue noir)
Peter Temple : La rose de fer (Éd.Rivages)
Giampaolo Simi : La nuit derrière moi (Sonatine Ed.)
Kazuaki Takano : Treize marches (Ed.Presses de la Cité)
Keigo Higashino : La fleur de l’illusion (Ed.Actes Noirs)
Chan Ho-kei : Hong Kong noir (Ed.Denoël)
Thomas H.Cook : Sur les hauteurs du mont Crève-Cœur (Ed.Seuil)
David Joy : Là où les lumières se perdent (Sonatine Éd.)
Ron Rash : Le chant de la Tamassee (Éd.Seuil)
Alex Taylor : Le verger de marbre (Éd.Gallmeister)
Ryan David Jahn : La tendresse de l'assassin (Ed.Actes Noirs)
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