Belle détective de trente-deux ans basée dans la région de Dunkerque, fougueuse enquêtrice impliquée dans des affaires agitées, Virginia Valmain nous raconte ses exploits. Brève présentation de ses remarquables associés. Sa tante Mère-Grand est une corpulente lesbienne, spécialiste (entres autres) en informatique et en réparties vachardes. Quant à Lao-Tseu, comme son nom ne l’indique pas, c’est un géant Malien au QI faiblard mais aux muscles puissants. Deux énergumènes manquant un peu de distinction, mais plutôt efficaces. Afin de glaner quelques infos, Virginia fait aussi appel à David, beau gosse surnommé “Curly” pour des raisons intimes. Enfin, la détective est proche du policier Adam Bathany, qui aimerait bien reconquérir son ancienne amante Virginia. Voilà pour la photo de groupe des protagonistes.
Virginia Valmain est engagée par l’épouse anglaise d’un des disparus de l’affaire Saint-Folquin. C’est dans ce village en bordure de l’A16 qu’ont disparu depuis six mois quatre hommes et une femme: Évelyne Maes, femme au foyer d’Angers ; Raymond Tournier, cuisinier à Limoges ; Brian Slatter, chauffeur routier anglais ; Dirk Rummenigge, footballeur pro allemand ; et Jos Vandewaele, citoyen belge. Aucun point commun entre eux. Peut-être que les fréquents changements de clubs du footeux allemand peuvent fournir une piste. Rien ne confirme qu’il soit le pivot de l’affaire. À Saint-Folquin, l’ambiance est dantesque quand y débarquent en camping-car Virginia et ses amis. À l’auberge des Dupuis, ils font la connaissance de Silke, journaliste allemande qui enquête sur le cas de son compatriote.
Florine Zoonekind, la maire du village au visage orné de pustules, admet que ces disparitions ont dopé le commerce local. La présence de la détective semble déranger : le camping-car de Mère-Grand est vandalisé. Virginia fait un détour par Angers, découvrant la famille de nazes d’Évelyne Maes. Chez la pieuse épouse du disparu belge, Virginia constate qu’il n’y est pas regretté. Sa cliente, la femme de l’Anglais, n’étant pas plus agréable, la détective en conclut que la plupart des disparus étaient mal mariés. Lao-Tseu est agressé avec violence à Saint-Folquin, encore un avertissement menaçant. David “Curly” serait bien avisé de s’interroger sur la belle journaliste Silke, devenue si câline avec lui. Après une réapparition bizarre et quelques meurtres, la détective va devoir démêler les nœuds de cette énigme…
La pétulante héroïne, un qualificatif qui lui correspond idéalement, installe une complicité amusée avec le lecteur, un peu à la manière d’un San-Antonio. Outre ses pittoresques associés, auxquels une dose de vulgarité ne fait pas peur, Virginia est confrontée à une galerie de personnages hauts en couleur. Il faut même avouer qu’ils sont carrément déjantés, grotesques, etc. Nous sommes ici dans une comédie à suspense, revendiquée comme telle.
Néanmoins, exploiter une veine comique ne suffit pas pour captiver. Virginia n’oublie pas de nous rappeler que nous sommes dans un polar vrai de vrai, où la gaudriole doit laisser une large place à l’intrigue. C’est pourquoi elle nous présente une véritable affaire criminelle, avec ses mystères et une cascade de péripéties, sans oublier une pléiade de suspects et moult rebondissements. Une aventure dynamique et débridée, une enquête énergique. Franchement réjouissant.
Mes chroniques sur d'autres romans de Maxime Gillio.