En cette fin novembre 1888, Sherlock Holmes est fortement déprimé. Il est nécessaire que le docteur Watson revienne au 221B Baker Street, afin de veiller sur son addiction. Quand il reçoit une mystérieuse lettre de France, Holmes retrouve son dynamisme. Une artiste française y évoque le cupide comte Pellingham. Par son frère Mycroft, Holmes n'ignore pas que l'aristocrate est impliqué dans le vol d'une statue antique à Marseille. Une affaire qui a causé quatre morts, dont le détective refusa de s'occuper. Holmes et Watson partent sans délai pour Paris. Émeline La Victoire y est très connue dans les cabarets-spectacles, sous le pseudonyme de Cerise Chérie. Une dizaine d'années plus tôt, elle eut une brève liaison avec le comte Pellingham, marié par ailleurs. C'est ainsi que naquit leur enfant, Émile.
Qu'ils soit élevé par le comte et son épouse, c'était un arrangement bénéfique pour Émile. Mais Émeline est inquiète pour son fils. Jusqu'à présent, elle put le rencontrer une fois par an, grâce au valet français du comte, Pomeroy. Cette année, on le lui interdit. Si Holmes accepte d'enquêter, il s'aperçoit bientôt qu'il n'est pas seul sur l'affaire. Après un incident visant Watson au Louvre, les deux Anglais se rendent à Montmartre, où Émeline se produit au "Chat Noir". Lorsqu'une situation chaotique entraîne une bagarre, un détective nommé Jean Vidocq intervient. Il prétend être un descendant du célèbre François-Eugène Vidocq. La police française l'a chargé d'enquêter sur le vol de la statue antique. Probablement est-il l'amant d'Émeline La Victoire. Il s'agit surtout d'un rival pour Sherlock Holmes.
Le détective britannique préfère garder un œil sur ce douteux Jean Vidocq. C'est ainsi que tous quatre, Holmes et Watson avec Émeline et l'enquêteur français, rentrent en Grande-Bretagne. Au club Diogène où ils ont rendez-vous, l'omnipotent Mycroft Holmes révèle à son frère cadet et à Watson où l'on cache Émile. Le duo doit se rendre dans le Lancashire, au nord de l'Angleterre, dans la demeure du comte Pellingham, sous une fausse identité. Holmes se déplacera en fauteuil roulant, déguisé en expert en art. Outre la statue volée, il devra également se renseigner sur la mort récente de trois enfants. Les victimes, bien que mineures, étaient employées dans l'usine de filature de soie du comte. Pendant ce temps à Londres, Émeline et Jean Vidocq devraient bientôt retrouver le petit Émile.
Chez le comte Pellingham, le beau-père américain de celui-ci se montre plus aimable que le suspicieux majordome Mason. Dans cette maison labyrinthique, bien que très surveillés, Holmes et Watson parviennent à interroger le valet français Pomeroy. Mais la mort frappe certains habitants de la demeure, et Holmes estime que rien n'est encore réglé : “Jusqu'à ce que j'aie démêlé la situation ici et envoyé le comte derrière les verrous, [Émile] risque d'échapper à notre protection, et d'être rendu à ses persécuteurs. Il est particulièrement vulnérable maintenant…” S'il peut compter sur le jeune coroner local et sur son épouse, Holmes va devoir affronter des adversaires qui ont bien des secrets à masquer…
Quantité d'auteurs ont pastiché, tout en respectant le canon holmésien, l'œuvre de Conan Doyle. De tels personnages ne peuvent qu'inspirer les romanciers, cherchant à se montrer aussi subtils que le créateur de Sherlock Holmes, pour élaborer des intrigues d'un niveau comparable. Riche en contrastes sociologiques, l'ère victorienne s'avère aussi fort tentante à utiliser. Londres au temps de Jack l'Éventreur, Paris à l'époque du Montmartre festif où l'on croisera Toulouse-Lautrec, la campagne anglaise du Lancashire éloignée de la capitale, autant de décors où nous entraîne cette énigmatique histoire. Avec des rebondissements à foison, et des protagonistes auxquels on ne saurait toujours accorder sa confiance.
Si l'auteure américaine n'insiste pas trop sur ce point, Holmes et Watson sont tous deux âgés d'environ trente-cinq ans : un duo d'enquêteurs plein d'énergie et d'initiatives, d'une belle témérité, capables de supporter les chocs. Détail sans importance : la présentation du Vidocq légendaire est plutôt approximative, et même erronée. Par contre, la cinquième partie du récit est intitulée “Une ténébreuse affaire”, comme le roman de Balzac souvent considéré comme une des premières histoires policières. C'est avec un réel plaisir qu'on lit cette aventure agitée de Sherlock Holmes, version Bonnie MacBird.
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