Une nuit, un incendie cause huit morts à la Résidence des Cèdres Bleus, maison de retraite appartenant au groupe Aliamed. Le journaliste Raoul Walberg est appelé à enquêter sur un autre décès accidentel, celui de l’ex-légionnaire Julio Lebowski. Cet ancien résident des Cèdres Bleus s’était échappé de l’hôpital psychiatrique où on l’avait interné. Il voulait dénoncer les maltraitances et les méthodes douteuses constatées à la maison de retraite. Il avait constitué un dossier, que de faux-policiers ont tenté de retrouver dans ses affaires à l’hôpital.
Walberg et son amie photographe Véronique se rendent dans la région où a eu lieu l’incendie. Ils y croisent la revêche juge Frémont, qui dirige l’enquête. Si le maire semble aimable, il fait partie d’une mafia locale de notables ayant tiré profit des Cèdres Bleus. Une employée virée évoque le suivi médical bâclé, la nourriture infecte, le personnel insuffisant et peu compétent. Encore ignore-t-elle que des tests de médicaments pour un laboratoire étaient pratiqués à l’insu des patients. Walberg et Véronique ne sont pas autorisés à visiter la Résidence des Acacias, du même groupe Aliamed. Un couple voulant créer une petite maison de retraite concurrente a subi divers sabotages, et le blocage de leur dossier. Un commercial confirme à Walberg les méthodes véreuses de la direction des Cèdres Bleus.
Jean-René Lelou, PDG d’Aliamed, est informé du futur article de Walberg. Pour rétablir l’image du groupe et faire remonter le cours des actions, il faut communiquer de façon positive. Bien que le profil de Lebowski ne soit pas celui d’un pyromane, des indices l’accusent. La conférence de presse de la juge Frémont clôt l’affaire. Pourtant, des points restent obscurs. Sous la pression d’Aliamed, l’article de Walberg est largement censuré. Invité par Jean-René Lelou, le journaliste reste insensible à son charisme supposé. Un informateur anonyme transmet des documents accablants à Walberg. Une menace mortelle plane désormais sur le reporter…
On voudrait pouvoir affirmer qu’il s’agit d’une fiction très éloignée de la réalité. Les personnes âgées constituent un énorme enjeu financier, faut-il le rappeler ? On aura compris que le thème, absolument actuel, ne peut laisser insensible. Certes, on nous répondra que depuis la parution de ce roman en 2003, les pratiques évoquées n'existent plus, que les choses ont évolué. Et nous goberons discours formaté, lisse, si bienveillant envers nos anciens. Là comme ailleurs, ce n'est pas le personnel qui est en cause, mais la rentabilité… Autrement dit, les énormes bénéfices des investisseurs. Cette fois encore, Gérard Delteil visait juste, nous racontant une histoire parfaitement crédible, captivante, et qui donne à réfléchir.