À New York, un mystérieux gangster défiguré blesse Alex, l'inspecteur de police lancé à ses trousses. Immobilisé a l’hôpital, Alex se lie d'amitié avec Léo, un garçon de onze ans soigné ici pour une étrange maladie. Léo possède la faculté de sortir de son propre corps. Comme un fantôme, invisible de tous, Léo peut s'envoler et passer à travers les murs. L'homme au visage cassé énigmatique menace la ville d'un virus foudroyant. Grâce aux pouvoirs extraordinaires de Léo, le policier Alex reprend son enquête. Ils croisent Mary, journaliste a l'esprit vif et malicieux, dont la témérité lui fait souvent prendre des risques inconsidérés. Son humour moqueur s’applique aussi bien à Alex, avec qui elle partage secrètement des sentiments amoureux, qu’aux plus dangereux criminels. Est-ce bien raisonnable de taper sur les nerfs d’un psychopathe quand il pointe un revolver sur vous ? Quelques autres personnages interviennent dans cette affaire, dont un commissaire râleur, un duo inquiétant, l'indic La Taupe, ou le chien Rufus. Léo est face à un double défi : remporter une victoire contre sa maladie et contre un dangereux gangster…
"Phantom Boy" est un film policier Fantastique pour jeune public (à partir de 6/7 ans). Le polar et le Fantastique ne sont pas souvent associes dans le dessin animé. Pourtant la rencontre entre ces deux genres est très riche du point de vue du scénario et de la mise en scène. Est ajoutée a ce mélange détonnant une pincée de films de super-héros. Le titre est un clin d’œil aux surnoms désignant ces personnages. D'où vient l'idée de l'appeler "Phantom Boy" ? Le mot fantôme a une connotation lugubre. Pas de cimetière ni de morts-vivants dans cette histoire, le personnage est bien vivant. S'il veut dire la même chose, le mot anglais Phantom est plus nuancé que Ghost, avec sa sonorité proche de la prononciation française, plus poétique.
Même si l’informatique est un outil indispensable, l’animation est réalisée à la main sur du papier. De cette façon, le trait du dessin garde toute sa fragilité et sa sensibilité. Réalisés avec des craies à la cire sur papier, les décors de New York sont retravaillés sur ordinateur. Les coups de crayon et le passage de la craie sont visibles à l’écran. Tout ceci concourt a donner une vision personnelle de cette ville toujours cinématographique.
"Phantom Boy" est un film d'animation d'Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli. Avec les voix d'Edouard Baer (Alex), Jean-Pierre Marielle (l'homme défiguré), Audrey Tautou (Mary), Jackie Berroyer (La Taupe). La musique est signée Serge Besset. A partir de 1996, Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli réalisent ensemble plusieurs courts-métrages, dont "Les Tragédies minuscules", une série de dix épisodes pour Canal+ et Arte. En 2010 sort "Une vie de chat", leur premier long métrage. Le film est sélectionné au Festival de Berlin et poursuit sa route jusqu'à Hollywood, où il est nommé aux Oscars en 2012.
Pour les amateurs de polars, rappelons qu'Alain Gagnol a été publié dans la Série Noire : M'sieur (1995), Les Lumières de frigo (1997) ; dans la collection La Noire : Est-ce que les aveugles sont plus malheureux que les sourds ? (2000) ; chez Le Cherche-midi : La Femme patiente (2002), Axel et Joséphine (2004) ; chez Magnard Jeunesse : Léon à peur (2005), Pire que terrible (2005), et aux éditions Le Passeur : Un fantôme dans la tête (2014). Ce dernier roman fut, d'ailleurs, un des meilleurs noirs polars français de l'année.