Voyage scolaire à New York, pour des élèves de 5e du lycée de Nareuil-sur-Bièvre et leurs professeurs. Parmi eux se trouvent Pierre Lecouvreur, douze ans et demi, et son meilleur ami, Hervé Lévine. La classe aurait voulu monter au sommet de l'Empire State Building en cette froide fin de journée, mais c'est impossible. Si Pierre a un faible niveau en anglais, il est intrépide. Il fausse compagnie à ses profs, emprunte les ascenseurs, et parvient au 99e étage de ce grand immeuble. Passé 17h, il n'y a plus tellement d'activité. Pierre va se cacher dans les bureaux d'une société. Tandis que la classe retourne au Lexington Hotel, sur la 14e rue, Hervé évite de faire remarquer l'absence de son copain.
Enfermé dans les locaux du 99e étage, Pierre réussit à téléphoner à leur hôtel. Il prétend être chez un cousin new-yorkais. Ne pouvant sortir, il s'installe là pour la nuit. Sur un des ordinateurs, via Internet, il tente quelques jeux vidéos, mais l'appareil va bientôt planter. Quand il s'endort, pour une heure, Pierre sombre dans des cauchemars héroïques assez déstabilisants. De son côté, Hervé s'est confié à deux autres élèves, Victor et Nicole. Ils décident de revenir à l'Empire State Building afin de savoir ce qu'est devenu Pierre. À part les agents de sécurité, l'immeuble est maintenant vide. Soudain Hervé aperçoit Pierre, qui vient d'être kidnappé par deux hommes armés, tous trois quittant les lieux.
Que s'est-il passé ? Probablement est-ce une alarme sur l'ordinateur qui a incité les deux hommes à vérifier les bureaux de cette société. Pierre se retrouve dans une Buick, avec le duo de ravisseurs, et une jeune femme blonde. Elle parle français, ne paraît pas hostile, mais reste leur complice. La voiture traverse Central Park, se dirigeant vers Broadway. Hervé, Victor et Nicole ont eu la chance de rencontrer un chauffeur de taxi haïtien, parlant donc français. Non sans leur rappeler qu'il y a des risques pour lui, il accepte de prendre la Buick des kidnappeurs en filature. Sur Broadway, Pierre réussit à s'échapper de la voiture, mais rate le taxi où se trouve ses amis, à cause de l'intense circulation.
Une seule solution s'offre à Pierre : le métro. Hervé s'en est rendu compte, alors il essaie de l'y rejoindre. Mais on se perd aussi vite dans le métro new-yorkais que dans les rues de la ville. Pierre est toujours poursuivi par les ravisseurs, même en se glissant dans une rame. Tandis que le convoi est arrêté sur un pont de Manhattan, il estime préférable de continuer à pieds, dans le froid de la nuit. Il va finir par trouver un refuge, où il obtiendra un début d'explication à ses mésaventures. Quant à Hervé, il a fini par se perdre dans le quartier de Broadway. Les ravisseurs l'ont repéré, et c'est lui qui est séquestré à son tour. Accompagné, Pierre retourne à l'Empire State Building, pour s'occuper d'un ordinateur…
Ce roman destiné aux ados fut publié en 1997 dans la collection Vertige policier, chez Hachette, puis réédité en 2009 au Livre de Poche jeunesse. Il y a deux raisons si l'histoire se déroule à New York, sans doute. D'abord, c'est une métropole que les jeunes (et même les adultes) ont envie de connaître, de visiter. Ce qui donne l'occasion aux lecteurs de se sentir dans ce décor particulier. Et puis, en 1997, bien que déjà utilisé, Internet n'en est encore qu'à ses balbutiements en France. Dès lors, l'intrigue apparaît plus crédible dans un décor américain, branché ordinateurs et web. Passons sur le titre, un peu racoleur, car c'est dans "la vraie vie" que nos petits héros vont affronter pièges et dangers.
Grand Prix de Littérature Policière 1986 pour “N'oubliez pas l'artiste”, Gérard Delteil ne manque pas de savoir-faire. Hormis l'ultime chapitre, c'est ici une aventure en continu (respectant l'unité de temps) qu'il nous propose. Elle nous est alternativement racontée par Pierre, personnage central, et par Hervé, témoin impliqué. Double point de vue, qui donne une tonalité réussie à leurs tribulations new-yorkaises. Course-poursuite et mystère sont au programme du voyage de ces élèves. On trouve çà et là quelques dialogues en américain, bien sûr traduits, pour qui veut se perfectionner dans cette langue. Un roman pour ados, qui n'est pas déplaisant à lire si l'on est plus âgé.
Mes chroniques sur deux autres romans de Gérard Delteil.