New-yorkais âgé de trente-six ans, Zacharie Blake est reporter pour la radio. Avec sa fille Penny, neuf ans, ils viennent séjourner sur l'île Martha Vineyard. Mary, l'épouse de Zach, s'est noyée ici l'an passé, alors que c'était une excellente nageuse. Zach a loué et payé d'avance pour loger dans la même villa. À l'agence, il semble y avoir un malentendu sur cette location. En possession des clés, Zach n'est pas d'humeur à tergiverser. D'autant que, lorsqu'il vérifie, la somme a bien été encaissée. La visite menaçante du nommé Pete Rambley ne l'impressionne nullement. Zach contacte par téléphone Evelyn Cloud. Elle lui a adressé une lettre émettant des doutes sur la noyade accidentelle de Mary Blake. Cette fois, elle affirme n'être au courant de rien.
Zach et Penny se rendent à Gay Head, où l'indienne Evelyn Cloud habite avec son mari et leur fils. Ils trouvent bientôt son adresse : elle a été assassiné à coups de tomahawk, un objet souvenir vendu localement. La blonde journaliste trentenaire Enid Murphy sollicite une interview de Zach. Elle ne lui déplaît pas. Le soir même, il participe à une soirée chez Enid. Il converse avec quelques invités choisis, dont une femme médecin allemande, ou le skipper passionné de voile Freddie Barton. Enid raccompagne Zach à sa villa. Quand ils arrivent, la petite Penny a été kidnappée. Le ravisseur surveille sûrement la villa depuis les environs. Il ordonne à Zach de quitter Martha Vineyard dès le lendemain, selon un plan très précis, s'il veut revoir la fillette en vie.
La nuit n'est pas finie pour Zach. Il est interrogé par le lieutenant Whiston, concernant le meurtre d'Evelyn Cloud. Il ne peut dire toute la vérité au policier, même s'il admet avoir vu le cadavre. Zach appelle son avocat new-yorkais avant d'être incarcéré. Il n'aura pas besoin de ses services, car le lieutenant Whiston ne le soupçonne pas réellement. Zach est brun, alors que l'assassin est sans doute blond. Quand il retourne dans la maison d'Evelyn Cloud, dont le mari et le fils semblent se cacher, Zach découvre un paquet contenant une forte somme d'argent. Ce n'est pas Anne Dubrow, la fille de l'agence immobilière, qui va l'aider. Mais peut-être le pêcheur Ahab (Abraham), engagé par le mystérieux M.Carpenter. Petit voyou de dix-neuf ans, Roger tente d'intimider Zach, sans succès. L'essentiel est de retrouver Penny vivante, avant de découvrir les secrets de cette affaire...
C'est sous le pseudonyme de Richard Marsten qu'Ed McBain publia en 1958 “Even the Wicked”. Ce roman fut traduit par F.Janson (“Une tête dans l'eau”). Il parut en 1960 dans le collection Inter-Police des éditions Presses Internationales. Une nouvelle traduction par Simone Hilling en 1978 fut publiée dans la Série Noire, sous le titre “Le dernier plongeon”. La première version compte 127 pages, la seconde annonce 192 pages. Pour l'anecdote, le titre “Even the Wicked” fut aussi utilisé en 1997 par Lawrence Block, pour la treizième aventure de son héros Matt Scudder (“Même les scélérats”, Ed.Seuil, 1997). C'est une citation de la Bible : “L’Éternel a fait toutes choses pour lui-même: oui, même le méchant [even the wicked] pour le jour du malheur.”
Cette chronique est basée sur la première traduction, signée Richard Marsten. Ed McBain a déjà publié une grosse vingtaine de romans (y compris sous le nom d'Evan Hunter) quand il écrit celui-ci. C'est dire qu'il maîtrise admirablement son intrigue et sa narration. L'île Martha's Vineyard, dont l'auteur n'oublie pas de rappeler qu'elle fut peuplée d'Indiens, était alors fréquentée l'été par quelques présidents américains et par la haute-bourgeoisie new-yorkaise. En ce temps-là, on roulait en Plymouth, on écoutait (ou pas) Elvis Presley et les meilleurs jazzmen, et les Nikes étaient des missiles destinés à l'interception des avions ennemis. Un suspense qui s'inscrit dans son époque, bien entendu. Et qui s'avère diablement captivant !
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