C'est dans la Grosse Cité du futur que vit Gustave Flicman. Ce jeune policier est en poste au commissariat de quartier Adinike® (tout est sponsorisé par des marques dans cet avenir-là). Bien que ce soit un monde très moderne, il est pourtant hanté par bon nombre de lutins. Gustave en a fait l'expérience, certains d'entre eux ne sont pas gentils du tout, pas du tout. “Ne pas croire aux Lutins Urbains, c'était la meilleure façon de les empêcher de se manifester.” Alors, suivant le conseil de son Supérieur Inconnu, il essaie d'oublier ces drôles de créatures.
Pas facile, car il y a tout plein de trucs qui perturbent la ville, en ce moment. Par exemple, les messages SMS sont brouillés, et ça ne fait pas rire le chef de Gustave, le commissaire Velu. La montre du jeune policier, c'est pareil et c'est pas normal, elle indique des heures d'ailleurs dans le monde. Pas pratique pour se déplacer non plus, car le métro est en panne. Il faut marcher dans les rues, qui sont trop éclairées ou alors pas du tout. Et la circulation des voitures, un monstrueux désordre.
Ça fait quand même beaucoup d'incidents, ce qui intrigue Gustave. Dans une déchetterie, il repère un personnage qui ressemble à “un bonhomme de neige qu'on aurait coiffé d'un entonnoir avant de le peindre en rouge, peut-être. Ou alors, le Père Noël qui se serait rasé la barbe pour ne garder qu'une drôle de moustache électrisée.” Le veilleur de nuit de la Très Grande Cathédrale avait déjà croisé un gnome dans ce genre-là. Gustave essaie de prendre en filature ce lutin probablement maléfique.
Il fallait s'y attendre : ses pas le conduisent jusqu'au bâtiment de l'Université d'Onirie, qu'il connaît depuis ses déboires face au Pizz'Raptor. À la porte, c'est la jeune brunette Loligoth qui en est la vigilante gardienne. N'entre pas qui veut, mais Gustave lui, il peut. Le Professeur B se trouve bien là, s'occupant d'une machine compliquée. L'adversaire, celui qui provoque les plus gros fléaux, le bonhomme qui voit rouge, c'est “Bug le Gnome”. Pour le mettre “hors service”, celui-là, sûrement pas simple. D'ailleurs, ça fait le bonheur des catastrophistes. Une fois de plus, le Supérieur Inconnu compte sur Gustave pour résoudre le problème : “Nous devons stopper ce Lutin Urbain au plus vite. Cette fois, le risque, c'est l'apocalypse.”
Renaud Marhic avait initié petits et grands aux mystères lutinesques de la Grosse Ville du futur avec “L'attaque du Pizz'Raptor” (2013), premier tome de la série. On se doutait bien que ce rêveur invétéré et intrépide qu'est Gustave Flicman serait confronté à de nouvelles aventures. Cette fois, la menace est encore plus sérieuse, vu que c'est à nos technologies que s'en prend “Bug le Gnome”. Avec tout ce qu'a créé le progrès, le bougre ne manque pas de cibles potentielles, au risque de provoquer un cataclysme. Le brave Gustave aura certainement besoin des services de l'Université d'Onirie.
C'est un roman jeunesse fort divertissant, avec de multiples péripéties, qu'a concocté là Renaud Marhic. Un vrai suspense qui, peut-être, nous dit aussi que l'avenir ne s'annonce pas tout rose et facile, que des catastrophes guettent les générations de demain. Ce sera à coup sûr de la faute de diaboliques lutins, comme c'est déjà le cas aujourd'hui. S'il y a du danger, il s'agit également d'une histoire pleine d'humour. Parce que les enfants ont bien le droit de rigoler un peu quelquefois, et les plus grands aussi.