La revue trimestrielle “Quinzinzinzili” vient de sortir son 24e numéro en cet automne 2014. La Société des Amis de Régis Messac (1893-1945) poursuit l'exploration de l'œuvre de cet intellectuel très actif durant l'Entre-deux-guerres. Enseignant, Régis Messac écrivit de nombreuses critiques littéraires sur les romans policiers et de science-fiction, ce qu'il considérait comme des genres à part entière. On lui doit une thèse “Le «detective Novel» et l'influence de la pensée scientifique”, publiée en 1929 et rééditée par Les Belles Lettres, récompensée en 2012 par le Prix Maurice Renault de l’association 813. Ce fut un écrivain éclectique ("Valcrétin", "Quinzinzinzili","Le miroir flexible", "La cité des asphyxiés", "A bas le latin !"). Pendant la décennie 1930, Régis Messac fut un des principaux contributeurs de la revue "Les Primaires". Outre les articles culturels, il fut l'auteur d'éditoriaux politiques, à la tonalité pacifiste et sociale, tranchant avec le populisme qui montait alors.
Dans “Quinzinzinzili”, les Amis de Régis Messac ne se contentent pas d'honorer la mémoire de cet intellectuel. Ils soulignent aussi l'importance d'autres personnages de l'époque. Telle Marie Guillot, figure du mouvement ouvrier, pédagogue, pacifiste et féministe, une militante au sens noble du terme... Saint-cyrien, gendre du général Boulanger, le lieutenant-colonel Emile Driant fut un écrivain populaire (probablement démodé depuis bien longtemps) connu sous le pseudo de Capitaine Danrit. Un auteur sur lequel se penche ici un article.
Théo Varlet est un écrivain dont cette revue parle ponctuellement. Analyse de quelques-uns de ses livres de l'époque. On revient aussi sur plusieurs titres publiés par les éditions de La Fenêtre ouverte, co-fondées par Regis Messac et quelques amis, et sur des aspects de l'œuvre de Marcel Boll. Par ailleurs, Jean-Louis Touchant évoque un ouvrage publié en 2014 chez L'Harmattan, “Archéologie de la littérature policière, 1789-1839”. Une étude à la recherche des premiers récits à suspense, de “Caleb Williams” le roman de William Godwin (1794) à l'affaire de l'Auberge rouge qui inspira les auteurs, en passant par les Mémoires de Vidocq (1828). Si chaque numéro de“Quinzinzinzili” est riche en informations, ce n°26 ne déroge pas à l'habitude.
“Quinzinzinzili” coûte 7€ le numéro. On peut s'y abonner (pour 20€ par an/28€ pour l'étranger) en s'adressant à la Société des Amis de Régis Messac (71 rue de Tolbiac, Paris 13e). À Paris, cette revue est disponible chez plusieurs libraires. Les romans et autres écrits de Régis Messac sont réédités aux éditions ExNihilo, 42bis rue Poliveau, Paris 5e.