Charles Exbrayat (1906-1989) publia, pour l'essentiel chez Le Masque, une centaine de romans. Dans la série Imogène McCarthery, trépidantes comédies composées d'action et d'humour, il utilisa pour décor l’Écosse et la Grande-Bretagne. Même s'il semble n'y avoir eu guère de succès, les îles britanniques et Londres inspirèrent pourtant quelques bonnes intrigues à Exbrayat. Voici trois exemples de ses romans ayant pour héros un Écossais à Londres, des Anglais à Vienne, et même des Anglais en Angleterre...
"On se reverra, petite…" (Le Masque, 1964)
Le quartier de Soho est, à cette époque, un des plus animés de Londres. Ville touristique cosmopolite, la capitale britannique est aussi peuplée de truands. La police soupçonne Jack Duncan et son adjoint Peter Dewitt d'être des trafiquants de drogues. Surtout, on pense qu'ils auraient assassiné un policier et une jeune femme. Toutefois, il faudrait des preuves pour les arrêter. L’Écossais Malcolm McNamara débarque à Londres, en provenance directe de son village de Tomintoul. Une aubaine pour l'hôtelier Bloom, et pour ses amis Jack Duncan et Peter Dewitt. Brave garçon sans malice, Malcolm tombe bientôt amoureux de la chanteuse Patricia. La naïveté de l’Écossais va servir les plans du duo de truands. Voilà Malcolm entraîné dans des situations aventureuses qui le dépassent, et qui le mettent en grand danger. Un polar humoristique, avec un candide héros très touchant. On le retrouve dans deux autres romans, “Le colonel est retourné chez lui” (1965) et “Un joli petit coin pour mourir” (1968).
"Vous manquez de tenue, Archibald !" (Le Masque, 1965)
Ruth Truksmore parait être une banale secrétaire comme on en rencontre des quantités en Grande-Bretagne. Elle est aussi un agent du MI5, sous les ordres du mystérieux colonel Stockdale. On ne connaît que la voix de ce dernier, éminent officier… Archibald Lauder est un aristocrate qui travaille dans la même entreprise que Ruth. Son nom et son titre servent davantage la société, que ses réelles capacités commerciales. Malgré sa timidité, Archibald Lauder avoue finalement son amour à Ruth. Ils se marient bientôt. Hélas pour le couple, une mission est programmée pour Ruth à Vienne, en Autriche. Ruth ne peut faire autrement que d'y amener son mari. Particulièrement maladroit, Archibald devient un poids pour la jeune femme. Dans le cadre de sa mission, Ruth tente de l'évincer. Mais, plus jaloux qu'on ne l'eût cru, Archibald revient au galop. Parvenant même à sauver la vie de sa ravissante épouse. Aidée par des agents locaux du MI5, Ruth arrive vaille que vaille au bout de sa mission. Néanmoins, un peu à cause de son balourd de mari, elle ne peut découvrir qui est le traître recherché. Comédie d'espionnage, disposant d'une véritable intrigue à suspense, ce roman est avant tout destiné à faire beaucoup sourire.
"Mortimer, comment osez-vous ?" (Le Masque, 1967)
Sir Michael est un cardiologue mondain. Époux de la fortunée lady Jane, il est l'amant de Gloria, une femme sans scrupule. Passionné des jeux d'argent, sir Michael perd souvent de fortes sommes. Gloria et lui envisagent sérieusement de se débarrasser de lady Jane. C'est alors qu'un certain Mortimer fait son entrée parmi ce trio. Il se dit amoureux de lady Jane, bien que ne l'ayant aperçue qu'une seule fois. L'étonnant Mortimer apparaît comme un hurluberlu, un doux rêveur débarquant du Cumberland. À cause de sa naïveté, Gloria ne tarde pas à manipuler à sa guise, et avec une perfidie intéressée, le brave Mortimer. Ce pourrait n'être qu'une mauvaise farce, mais bientôt un crime est commis. Une femme est assassinée chez sir Michaël. La courte liste des suspects est vite établie : le cardiologue, lady Jane, Gloria et Mortimer. Un chassé-croisé de soupçons, certes, mais surtout une très sympathique comédie policière.