John Mannering fut l'un des plus brillants cambrioleurs anglais. Il sévissait autrefois sous le nom du Baron. Désormais, Mannering a cessé ses activités illégales. Il s'occupe d'une boutique de bijoux anciens, et autres œuvres d'art. L'inspecteur de police Bristow n'ignore pas les anciens méfaits de Mannering. Mais il fut toujours impossible à la police de prouver qu'il était le Baron. Aujourd'hui, c'est un nouveau cambrioleur qui fait la Une à Londres. Il se montre aussi astucieux et audacieux que l'a été en son temps le Baron. Ce voleur a été surnommé l'Ombre. Pour tenter de l'alpaguer, Bristow compte sur John Mannering.
Le Baron ne serait pas fâché de connaître l'homme – ou la femme – qui fait preuve d'autant de talent que lui en matière de vol. La première piste mène à Gavin Russel, un truand antipathique, entouré d'une bande aussi rebutante. La seule méritant la sympathie serait Veronica Fleming. Compagne de Gavin Russel, elle apparaît sous l'emprise du truand. Redevenant une fois encore le Baron, Mannering va tenter d'infiltrer ce gang en se faisant passer pour un modeste cambrioleur possédant un bon savoir-faire. Toutefois, c'est un jeu dangereux, car Russel n'hésite pas à supprimer ceux qui lui font obstacle.
Difficile de croire que le truand soit l'Ombre. Dans ce cas, il n'aurait nul besoin de l'aide d'un professionnel du cambriolage. Jouer à l'enquêteur pour aider la police, pourquoi pas puisque ça excite John Mannering ? Néanmoins, le major Fleming (père de la belle Victoria) et sa famille risquent d'être en péril. Le Baron et sa fiancée sont aussi en danger, car le combat contre l'Ombre va s'avérer plutôt ardu…
Très productif, le romancier britannique John Creasey (1908-1973) utilisa quantité de pseudonymes, dont Anthony Morton, Michael Halliday, Jeremy York, et J.J.Marric. Sous le nom d'Anthony Morton, il est l'auteur de quarante-sept aventures du Baron, dont (sauf erreur) vingt-sept ont été traduites en français. Écrit en 1951, “L'ombre du Baron” est le dix-neuvième titre de cette série.
Diffusée dans des collections populaires (La Chouette Ditis, J'ai Lu Policier, J'ai Lu, Le Masque), cette série a connu un succès certain. Arsène Lupin (de Maurice Leblanc), Arthur J.Raffles (d'E.W.Hornung), l'Aristo (d'André Héléna), ou d'autres encore, les personnages de gentlemen cambrioleurs furent longtemps des valeurs sûres de la littérature policière. C'est probablement beaucoup moins vrai à notre époque. Quant aux intrigues, elles nous paraîtront stéréotypées, mais restent efficaces. On peut toujours lire ces romans pour le contexte de leur temps, et pour leur bon petit suspense.
Un site dédié à cette série de romans.