Il n'est pas rare que j'évoque des suspenses s'inscrivant dans une époque historique. Car l'Histoire n'est pas simplement du passé, c'est le socle de notre présent et de l'avenir. Les générations qui n'ont pas été confrontées à la guerre sur notre territoire hexagonal, ceux qui ont moins de soixante-dix ans, n'ont pas le droit d'oublier. À ceux qui ont une vision étriquée du monde, on peut répondre ceci : si des soldats venus de toutes les régions du globe n'avaient pas débarqué en France, que seriez-vous devenus ? La Résistance joua son rôle, oui, mais pas de victoire finale sans cet engagement international.
Le 8 mai 1945 marque la fin de la 2e guerre mondiale. C'est aussi le début du bilan dans ce conflit. Des quantités de victimes civiles et militaires. Des chiffres, un funeste calcul. Peut-être un jour, comme moi, vous visiterez un de ces cimetières où ont été enterrés, plus ou moins anonymement, les gens qui ont combattu. Aucun d'entre eux n'est venu en Europe sûr d'une victoire facile : ils risquaient leur vie, et le savaient. Il y a ceux qui tombèrent dès les premières minutes, sur les plages de Normandie. Et puis tant d'autres, partout en France, morts parce qu'il fallait écraser jusqu'à Berlin la menace hitlérienne. Souvenons-nous que la paix et le démocratie restent des notions tellement fragiles !
Cimetière américain de la seconde guerre mondiale, près d'Epinal. 5255 tombes sont alignées sur une surface de vingt hectares. Les soldats enterrés là ont combattu dans les campagnes du nord-est de la France, du Rhin et d’Allemagne. © Photos perso, avril 2014.