Dernière partie de cette sélection de romans sur le thème des conséquences de la guerre.
Valentin Musso : Les cendres froides (Les Nouveaux Auteurs, 2011)
En 1999, Aurélien Cochet est enseignant, tandis que sœur Anna termine ses études. Leur grand-père Henri reste leur dernière attache familiale. Il vit avec sa compagne Alice, du côté de Châlons-en-Champagne. Au décès de leur aïeul, Aurélien doit faire le tri dans sa collection de films anciens et rares. Il découvre une bobine aux images surprenantes. Dans ce film amateur, on voit son grand-père dans une maternité, auprès du personnel, des patientes, et d’un officier SS. Aurélien admet en savoir peu sur l’histoire ancienne de sa famille. Le voir dans ce qui est visiblement un lebensborn, parait déroutant. Aurélien contacte l'universitaire Héloïse Tournier, qui avait rencontré son grand-père. Sa thèse porte sur les enfants franco-allemands illégitimes durant la guerre, et en particulier sur les lebensborn... À Châlons-en-Champagne, le lieutenant de gendarmerie Franck Launay et sa collègue Émilie Duhamel enquêtent sur le meurtre d’une octogénaire. La mort de Nicole Brachet ressemble à un home jacking qui aurait mal tourné. Certes, le domicile de la victime est en désordre, mais qu’aurait-on volé chez cette dame vivant modestement ?Retour sur la Première Guerre Mondiale...
Michel Quint : Veuve noire (Éd.L'Archipel, 2013)
1918. Âgée de trente ans, Léonie Rivière est veuve de guerre. Mort sur le front, son mari Antoine avait déjà perdu sa fortune par des investissements douteux. Léonie vit seule à Paris, dans ce quartier de Montparnasse où elle croise des artistes tels Modigliani ou Cendrars. Elle survit en écrivant quelques piges pour les journaux. En ce 11 novembre, règne partout une excitation particulière, symbole du conflit terminé. Léonie rencontre Edgar Prouville, séduisant ancien combattant. Celui-ci a vécu un épisode sanglant au printemps 1917, non loin du Chemin des Dames. Bien que sur ses gardes, il est légèrement blessé par un coup de poignard, qui ne s'explique guère. Se disant marchand d'art, Edgar est devenu l'amant de Léonie. Celle-ci préfèrent ne pas s'arrêter à ses idéaux réactionnaires et à sa conception cynique du marché de l'art. Elle accepte de stocker dans son appartement les toiles achetées par Edgar. Elle ignore comment il se procure ces tableaux, dont l'un est signé Modigliani. Finalement, Léonie est engagée par les journaux L'Excelsior et Le Petit Parisien. Elle enquête sur les agences matrimoniales, florissantes avec tant de veuves. En catalogue, l'agence dispose d'une photo appât du sémillant Edgar. Qui se fait appeler dans ce cas Arthur Séverin. Quand Edgar disparait, des traces de sang chez Léonie s'avèrent inquiétantes.
Guillaume Prévost : La valse des gueules cassées (10-18)
Printemps 1919. Blessé durant la guerre, François a suivi une formation à l’école de police. Âgé de vingt-six ans, il intègre aujourd’hui la Brigade Criminelle, Quai des Orfèvres. Il est affecté dans le service de l’inspecteur principal Robineau, une figure de la police, proche de Clemenceau et des Anciens Combattants. S’il garde quelques traumatismes, François n’en montre rien. Il est très vite plongé dans une enquête, au côté de son supérieur. Un cadavre est retrouvé dans un atelier vide de la gare Montparnasse. Robineau et François s’aperçoivent bientôt que des travaux souterrains ont été effectués sous le bâtiment en question. Grâce à une facture de quincaillier, François essaie d’identifier la victime. Une autre affaire met à l’épreuve la sagacité du jeune policier. Un vol de diamants a été commis au domicile du couple Maupin, qui rentre d’un voyage en Afrique. Le seul suspect est leur domestique Noir. François ne tarde pas à le disculper. Il trouve le chemin emprunté par les voleurs, établissant un rapport avec le crime de Montparnasse. Un autre meurtre est commis dans un garni, rue de Montmorency. Là encore, l’homme a subi des mutilations au visage qui rappellent celles des soldats blessés, les gueules cassées.
Benoît Séverac : Rendez-vous au 10 avril (Éd. TME, 2009)
Toulouse, au tout début des années 1920. Encore récente, la Grande Guerre a profondément marqué cet inspecteur de police. Sans doute parce qu’on lui confia des missions hors normes. Il ne soigne guère son aspect, ne cherche pas à sympathiser avec ses collègues, abuse des boissons alcoolisées, et c’est un habitué du bordel de chez Lulu. Il a besoin de morphine pour effacer les visions d’horreur qui le hantent. L’école vétérinaire est une des institutions toulousaines. Le Pr Chervin, un des enseignants, vient de s’y suicider dans son bureau. Guignard, le directeur de l’école vétérinaire, est peu coopératif, pressé que le policier boucle une enquête inutile. Rue Monplaisir, la mort de l’huissier Raynal apparaît suspecte. Des voisins ont signalé des cris, et vu une silhouette s’enfuir. Pourtant, le Dr Millot n’a constaté qu’une crise cardiaque, et signé le certificat de décès. Pas insensible à la veuve Raynal, l’inspecteur est prêt à relativiser l’affaire, si le Dr Millot lui fournit de la morphine. A l’école vétérinaire, l’adjoint de Chervin masque mal l’antipathie que lui inspirait son collègue. Cavaignac jalousait sa carrière, car il était aussi compétent que lui.